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TROIS LÉGENDES DU ROCK BIEN VIVANTES A L'OLYMPIA : THE DOORS, LED ZEPPELIN, QUEEN

Rien de moins que l’Olympia pour accueillir les Dieux de l’Olympe !

Ou pour être plus juste leur réincarnation ! Jeudi 10 janvier, la société Richard Walter Productions, ouvre les portes du souvenir et de l’Olympia, pour rendre hommage à trois figures légendaires du rock : The Doors, Led Zeppelin et Queen,  interprétées par The Doors Alive, Letz Zep, et Gary Mullen & The Works. Une affiche à faire damner un saint et une prestation de Tribute Bands bien rodée qui, le souligne Richard Walter,  sont tous adoubés par leurs créateurs !

Du sens et une légitimité.

C’est bien tout l’enjeu de ces reprises ! Ressusciter ces têtes d’affiche et faire revivre des hymnes magiques, définitivement ancrés dans la mémoire collective, Privilège de l’âge ou malédiction de voir le temps s’écouler, en tout cas pour tous ceux qui “y étaient”, ces groupes de reprises offrent l’opportunité de revoir et réentendre un répertoire menacé d’oubli et aux plus jeunes l’occasion de découvrir des auteurs-compositeurs, instrumentalistes, chanteurs couverts de gloire, pas vraiment fauchés mais tombés au chant d’honneur !

La tournée “Rock Légends” s’installe donc pour trois jours à l’Olympia avant de poursuivre  son périple dans tout l’hexagone. Très en vogue, quasiment institutionnalisé outre Manche et au-delà de l’Atlantique, la vogue des cover bands ou tribute bands débarque en force et pourrait bien recueillir une audience similaire chez nous. C’est en tout cas le pari osé mais pas insensé que se sont lancés ses promoteurs, en faisant revivre des formations mythiques dont le volume des ventes traumatiseraient à jamais les comptables des majors actuelles !

Le phénomène des tribute bands est suffisamment récent, tout au moins chez nous, pour que Mamusicale tende une oreille attentive et s’empare du sujet.

Ni contrefaçon, ni escroquerie, tous les grands groupes (Beatles, Supertramp, Queen, Rolling Stones, Doors, Pink Floyd…) affichent désormais un double ou un sosie musical qui accèdent parfois à une certaine notoriété. Mais restons sereins. S’approprier un répertoire, s’identifier à un artiste, reproduire ses notes et attitudes ne se conçoit pas sans une vraie passion pour la musique d’abord, pour ses auteurs et interprètes ensuite. Bien sûr  l’identification complète est tributaire (sans jeu de mot) du charisme, de l’aisance, des capacités vocales du chanteur et de la virtuosité des musiciens. C’est indéniable. Le monde ne connaîtra jamais qu’un Jim Morrison, un Robert Plant et un Freddie Mercury. Personne ne saura jamais les effacer encore moins les remplacer. Alors autant les choyer !

C’est justement la responsabilité,  et elle est de taille, de producteurs comme Richard Walter, de se montrer exigeant en veillant à favoriser l’émergence d’interprétations fidèles et qualitatives pour ne pas décevoir un public averti, trahir la mémoire des auteurs et surtout discréditer les Tribute Bands en leur associant l’image de reprises médiocres ou de spectacles faciles. C’est probablement à ce prix qu’un spectaculaire marché peut s’ouvrir réservant sans doute de belles surprises !

Quoi qu’il en soit, ce 10 janvier, assis au premier rang, dans une salle bondée, nous étions bien loin de toutes ces brillantes réflexions et avons vécu un spectacle stimulant. L’espace de trois heures trente, nous avons revisité un répertoire étendu couvrant pas loin de trois décennies empilant des succès inaltérables et insensibles à l’âge. Un beau travail. D’instrumentalistes comme d’interprètes, Avec pour chacun d’entre eux, un professionnalisme évident, une maîtrise de la scène et le souci de se hisser à la hauteur de ces groupes cultes.

Histoire de vous mettre l’eau à la bouche sans trahir de secrets d’état, quelques titres joués ce soir là : “Break on Through (To the Other Side)”, “The End”, “Light My Fire”, “Riders On the Storm”, pour les Doors, l’indestructible “Kashmir”, Whole Lotta Love”,  “Stairway to Heaven”, “Black Dog”, “Immigrant Song” pour Led Zeppelin, “Bohemian Rhapsody”, “We Will Rock You”, “Another One Bites The Dust”, ” Under Pressure”, “I Want To Break Free”, “Radio Ga Ga” pour Queen.

Bref, que du lourd ! Pour soigner la vraisemblance un soin tout particulier est également accordé aux instruments, Gibson double manche pour Jimmy Page, longues plages d’orgue pour Ray Manzarek qui, caractéristique des Doors, compenseront l’absence de bassiste et débauche énorme d’énergie pour un Freddie Mercury inépuisable !

Seul maillon faible au cours de cette soirée : le son.  Toujours gênant, pour un concert ! Bien trop bas pour accompagner les Doors et Led Zeppelin, il reviendra enfin à lui et surtout à nous pour accompagner le dernier set des Queen. Regrettable car  tous les présents ce soir là,  auraient bien mérité ce traitement de faveur ! Alors pour les prochaines dates, à bon entendeur…

Deux sets d’environ 40 mn pour The Doors Alive, Letz Zep et un final d’une heure réservé à Gary Mullen & The Works. Pour un pur moment de rock ‘roll, intense et brut. Sans concession. Et une transmission de patrimoine qui semble bien assurée. Dans de bonnes mains et même en bonnes voix

Respirons. Les générations à venir vont pouvoir se détacher de Youtube et courir les spectacles vivants pour revenir aux sources d’années fastueuses, riches en inspirations, en nouveautés, en événements qui ont marqué et marqueront à jamais la musique populaire. Rien ne saurait être pire pour des légendes que de sombrer dans l’oubli en devenant une légende à laquelle plus personne ne croit. Pour conclure, quittons-nous sans nostalgie en partageant avec Neil Young le sentiment que :

“Hey hey, my my,”

“Rock and roll can never die”

Retrouvez toutes les dates de la tournée 2019 sur rock-legends.org

Rédacteur Jazz & Blues/Rock