Partons à la découverte de Toma (anciennement Mr Toma). Auteur-compositeur- interprète à la formule guitare et voix épurée, mais surtout papa au grand cœur. Au cours de sa carrière Toma a collaboré avec différents artistes comme Dragon Davy, Dosseh, Enrico Macias ou encore Kery James. Après 2 albums solo, il revient avec un tout nouvel album intitulé « Hypersensible » qui sortira le 27 novembre. Nous pouvons d’ores et déjà écouter différents morceaux notamment, « La dalle » en featuring avec Hatik. Une superbe collaboration, où les voix se complètent parfaitement, pour adresser un message de persévérance.
Salut Toma, contente de pouvoir échanger avec toi. Tu vas bien ? Dans cette interview, je vais te poser des questions sur ta musique, mais pas que (rires). D’abord, choisis un chiffre entre 1 et 5.
Je vais dire 3.
Peux-tu te décrire en 3 mots, pour ceux qui ne te connaissent pas?
Hypersensible, Papa et chanson.
Tu veux commencer par une question musique ou autre ?
Je te suis, je suis ouvert à toutes propositions.
Sur la pochette de ton nouvel album, on y aperçoit ton visage déchiré d’un papier avec un œil fermé et l’autre ouvert. Comme si tu voulais refermer le passé pour ouvrir le futur. Y-a-t-il un sens, une signification ?
Elle est pas mal l’interprétation que tu as. En fait, cette pochette est le mélange de deux photographies. C’était vraiment pour faire un rappel à la dualité que les gens peuvent avoir. Je fais un peu une tronche accidentée dessus, même si je ne suis pas un accidenté de la vie, ça serait pleurer sur mon sort. Ceci dit, j’ai un vécu et une sensibilité qui fait de moi quelqu’un d’assez intense. On avait vraiment besoin que cette pochette soit elle aussi intense.
Il est composé de quoi ton petit dèj ?
Je ne petit déj pas beaucoup moi. Ce n’est pas très sexy (rires) mais en général, je bois deux cafés, beaucoup d’eau et un fruit. Histoire d’avoir le ventre léger pour faire ma séance quotidienne de sport.
Je suppose qu’une partie de l’album « Hypersensible » a été réalisé durant le 1 er confinement. T’es-tu senti immédiatement à l’aise et inspiré lorsque tu as commencé à préparer ce projet ?
En fait, il y a un tiers des titres qui sont déjà sortis. C’était une volonté de ma part de beaucoup communiquer sur ce projet. Je voulais revenir dans le paysage musical et surtout affirmer une couleur et une histoire avec cet album. Mais l’intégralité du projet a été produit avant le confinement.
Que contient la liste au père Noël de Toma ?
Je ne sais pas, peut-être une guitare, un gros chèque (rires) je pense que beaucoup voudraient un gros chèque en ce moment. Un bon pour 1 semaine dans un spa avec massage, sauna ouais ça, c’est bien (rires). En fait, tu sais quoi des guitares, j’en ai plein donc le meilleur cadeau du père Noël, c’est un spa en Islande avec vue sur un beau paysage.
Personnellement, je t’ai découvert en 2006, sur un featuring avec Mac Tyer « Rebellion ». Dans ce morceau, tu disais « À force de tuer nos rêves, regarde où ça nous emmène » et aussi « Tu le sais mon frère si ton existence baigne dans le danger. Si on a tant souffert, c’est pour que nos enfants puissent enfin briller ». 14 ans après, penses-tu que « nos » enfants ont réussi à briller et surtout ne souffrent plus? Est-ce que cela a vraiment changé ?
Non je ne pense pas que ça a changé, les jeunes d’aujourd’hui souffrent tout au temps qu’avant. Après, cela ne se traduit peut-être pas, par les mêmes choses. Ma génération, on était sur d’autres problématiques. Les jeunes d’aujourd’hui sont très capitalistes, influencés par des youtubeurs et autres. Je ne vais pas généraliser, mais nous sommes dans une époque très superficielle. Selon moi, cela se traduit par une grande souffrance chez les jeunes et les gens.
Si tu pouvais être quelqu’un d’autre le temps d’une journée, qui aimerais-tu être ?
Honnêtement personne, je n’ai pas du tout envie d’être quelqu’un d’autre. Je n’arrive pas à me projeter. (rires)
Toma, j’aimerais qu’on parle du morceau « Pas volé » en featuring avec Chilla, est-ce qu’on peut considérer ce titre comme une mise au point avec ton propre vécu ?
Oui, je pense que c’est un peu ça pour Chilla et moi. On regarde le passé et on célèbre notre réussite. Malgré certains obstacles, on a réussi à gagner des choses.
Le meilleur resto selon toi de Paname ?
Huum, il y a tellement de restos à Paname. Ce n’est pas le meilleur resto, mais j’aime bien manger au Coffee Parisien. Ce restaurant propose une spécialité américaine, ce n’est pas du tout de la gastronomie, mais cela reste un endroit où j’aime aller.
Dans ton titre « à la dérive », quelle était la route que ton père t’avait tracée ?
Alors, je ne parle pas vraiment de mon papa, mais plutôt de la relation père-fils. D’un côté, l’envie du père de savoir ce que va devenir son fils, de l’autre côté le fils qui a besoin de s’émanciper du père. En ce qui concerne mon père, il ne m’a jamais tracé de route, mais il m’a accompagné sur celle que j’ai choisie.
Au cours de ta carrière, tu as fait différents duos, comme par exemple avec Enrico Macias, Kery James, ou encore Féfé. Qu’est-ce qui te plaît dans la collaboration avec un artiste d’un autre registre ?
C’est vraiment l’humain qui prime pour moi. Pour Enrico Macias, c’était particulier, on est dans le même label. Je connais très bien son fils Jean-Claude qui est un très grand musicien et ami. Enrico était en train de réaliser un album de duos et justement Jean-Claude m’a sollicité pour participer au projet. Le titre en question est « Mon Histoire, C’est Ton histoire », c’est une chanson qui parle de la tolérance qu’on a chanté à l’Olympia et aussi chez Michel Drucker.
La dernière recherche que tu as faite sur ton téléphone.
Les élections présidentielles américaines.
Pour reprendre tes paroles, « il faudrait que je décroche mon téléphone au cas où c’est le destin qui sonne » quel message souhaites-tu que le destin t’adresse ?
Qu’il me dise, «c’est maintenant ! », « c’est maintenant, tu as une tournée ! », « c’est maintenant que tu fais Taratata ! », « C’est maintenant que tu vas pouvoir jouer ta musique pour les gens ». J’aimerais qu’il me dise ça le destin.
Est-ce que tu triches quand tu joues à des jeux de société ?
Non jamais ! (rire). Cela ne me gêne vraiment pas de perdre.
Tu as été privé d’une partie de ton histoire personnelle. Y a-t-il une part de revanche sur la vie que tu as voulu exprimer à travers cet album ?
Non, je ne suis pas trop un mec revanchard. Je suis très chanceux, j’ai été adopté à l’âge de 3 mois par des parents exceptionnels. Le truc sur lequel je me suis le plus battu, a été mon hypersensibilité. Je ne savais pas pourquoi j’étais comme ça, pourquoi je trouvais cette vie très inconfortable. J’ai été victime de ça, dans mes relations amicales, amoureuses et familiales. À un moment, j’ai compris que c’était une condition d’Être, j’ai fini par accepter et à en faire une force.
Pour terminer et répondre à une de tes citations dans « Comment, on s’aime », je pense que le public entendra à quel point, tu es sincère. En tous les cas, moi, je l’ai entendu et merci pour cela.
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