Nathaniel Rateliff a gagné sa réputation en tant que compagnon de genre, du blues enraciné dans son éducation à St. Louis au R&B soul réveillé par le collectif de huit musiciens qui comprend Nathaniel Rateliff & The Night Sweats.
Le leader affiche également une impulsion routinière pour se forcer à revenir dans le train-train d’un auteur-compositeur-interprète local de Denver, une méthode qui s’est avérée tout aussi efficace lorsque la chanson titre de son album solo de 2020 Et c’est toujours bien est devenu son plus gros succès depuis 2015, lorsque « SOB » a amené le groupe à une renommée fulgurante.
Cependant, un mois après l’arrivée de son record décidément dépouillé, le séjour en solo de Rateliff a été écourté par la pandémie et il s’est retrouvé seul face à des temps incertains après une décision de carrière conséquente. Au L’avenir, le troisième album studio du groupe (sortie le 5 novembre), Rateliff trouve les moyens d’aller de l’avant alors qu’il reconvoque The Night Sweats et qu’ils naviguent ensemble sur ces nouveaux territoires.
La force de l’ensemble du groupe est immédiate, car des couches profondes et luxuriantes d’harmonies, d’accents de cor et de guitare slide recouvrent la piste titre d’ouverture. Pendant ce temps, Rateliff émerge avec une cadence vocale soutenue et inhabituellement nerveuse qui lit si distinctement Dylan qu’on peut imaginer les deux partager un moment de chapeau à large bord sur scène, quand ils redeviennent inévitablement partenaires de tournée.
Malgré ses claires traces d’inspiration, « The Future » établit un concept crucial sur le disque : Rateliff ne regarde pas en arrière. Il envoie sa râpe approximative de Dylan dans une toute nouvelle dimension, avec un refrain hargneux qui craque si profondément que vous pouvez sentir les fissures dans sa voix. Pour le groupe, c’est un moment familier, mais complètement nouveau.
En tant que groupe de rock axé sur l’âme dirigé par un leader à l’esprit folk et blues, il y a une nostalgie inévitable que le groupe a souvent choisi d’embrasser, en particulier sur leur deuxième album produit par Richard Swift, 2018’s Déchirer aux coutures. Cependant, leur dernier set affiche une maîtrise du genre qui pousse leurs sensibilités les plus rétro dans de nouvelles directions.
Une première indication de la croissance du son du groupe est venue du single principal de l’album « Survivor », qui transforme un riff de blues torride en une piste de danse funky improbable. Ils puisent à nouveau dans ce groove sur « I’m On Your Side », une chanson torche par ailleurs sérieuse qui swingue grâce au mélange de percussions lourdes et lâches du batteur Patrick Meese et aux crochets ascendants de la section cuivres de The Night Sweats.