Après leur titre phare “Ghost” sorti en 2012, Skip The Use n’a cessé de gravir les échelons, de remplir les salles et de déchaîner les foules. Aujourd’hui, les deux membres fondateurs du groupe ont décidé de revenir ensemble avec un nouvel album “Past & Future”, totalement auto-produit.
Mamusicale les a rencontré quelques heures avant leur concert complet à l’Elysée Montmartre ce 21 novembre 2019.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours ? Pourquoi revenez-vous unis aujourd’hui ?
Mat: Skip The Use, c’est un projet qu’on a monté tous les 2 en 2007. Ça a toujours été un duo, on faisait tout à 2 et sur scène on avait des musiciens. C’est juste qu’on ne l’a pas trop dit donc on nous a toujours imaginé comme un groupe de 5. On avait le fantasme de réaliser et de produire notre disque de A à Z mais à cette époque-là on n’en était pas capable parce que c’est un vrai métier. Donc on s’est dit qu’on allait faire une pause et qu’on allait apprendre ça. On s’est formé, on a créé un petit label, on a bossé dans des projets divers et variés pour titiller notre créativité. Un fois qu’on avait acquis les compétences qui nous manquaient, on a pu faire notre 4ème album et le réaliser entièrement à 2.
Comment avez-vous rencontré Enzo et Nelson, les 2 nouveaux musiciens qui vous accompagnent ?
Mat: Enzo c’est le fils de très bons amis à nous, qui ont travaillé sur mon groupe de punk quand j’étais petit. Je le connais depuis qu’il est né! Et Nelson c’est un pote de pote avec qui j’ai travaillé sur mon projet solo. Enzo aussi a travaillé sur mon projet solo. On a tourné ensemble pendant 1 an et demi et c’était tellement génial de bosser avec eux que j’en ai parlé à Yan et il a kiffé quand il les a rencontré!
Vous êtes de retour avec votre album “Past & Future”, pourquoi l’idée de temporalité est-elle si forte ?
Mat: Parce qu’on a 40 ans et qu’on a eu la chance de connaître la génération analogique, la génération numérique, on a vu arriver les réseaux sociaux mais on a connu aussi la musique sans tout ça. On a connu plein de courant musical: l’eurodance, le rock Seattle, la techno, le métal, la French Touch, le new R’n’B, le hip hop, la musique urbaine et même jusqu’à la pop urbaine aujourd’hui. Nous on est au milieu de tout ça et on réalise notre chance d’avoir cette expérience-là. On s’est dit qu’au vu de notre âge et de notre expérience, on pouvait faire des passerelles temporelles entre des riffs de funk des années 70, un riff d’électro des années 2000 ou encore des sons très épurés comme dans les prod de Post Malone.
C’est vrai qu’au-delà de rock, on retrouve des influences très funk sur ce nouvel album, qu’on n’avait pas l’habitude d’entendre chez Skip The Use!
Mat: C’est marrant parce qu’on n’a jamais mis autant de guitare que dans cet album. C’est juste qu’on a été plus loin. Je pense que si on en avait eu les capacités, on l’aurait fait avant! Mais dans cet album-là, on s’est vraiment senti libres. Si on veut faire du métal comme dans Cali, on y va à fond, si on veut faire du hip hop on fait du hip hop à 100%, si on veut faire du rock ou du punk, on le fait. Maintenant on peut.
On sait que vous apportez beaucoup d’importance à vos textes. Quels messages voulez-vous faire passer dans ce nouvel album ?
Mat: Il y en a plein! Avec Yan, je pense qu’on avait envie de donner d’autres émotions. On a fait des chansons plus personnelles, on est tous les deux en couple et pères. On a une vie privée qui nous apporte beaucoup de choses et on n’avait jamais écrit là-dessus. C’est de ma faute! Parce que Yan m’en avait déjà parlé avant mais j’avais du mal à y mettre des mots. On a abordé ces sujets-là dans l’album et on est contents de l’avoir fait! Après il y a d’autres thèmes comme le vivre ensemble, la géopolitique, l’avenir, le futur, le choix, la place des femmes…
Et le processus d’écriture se fait à 2?
Yan: Non, c’est surtout Mat qui écrit les textes. Mais on discute des sujets ensemble.
Mat: Et puis on a réalisé le disque à 2 donc on a fait tout ensemble. On a voulu essayer tous les postes. Et comme on se connaît par cœur, on sait quand l’autre peut aller plus loin.
Quels sont vos maîtres mots sur scène ?
Yan: Le but c’est d’emporter tout le monde! On aime bien quand on ressent un public entièrement avec nous. Le message arrive à passer avec eux. Par exemple, hier on était à la maison, à Lille, c’était beaucoup plus familial, c’était très particulier. Ce soir, ce sera notre 8ème concert avec le nouveau set donc on commence à bien le faire évoluer. On essaie toujours d’amener autre chose.
Et comment vous faîtes pour autant impliquer le public ?
Yan: Déjà Matt a une certaine capacité à faire ça!
Mat: Je pense qu’on les écoute surtout. Et on réagit avec eux. Le public se sent écouté, acteur du concert qu’ils vont voir. Nous on ne fait jamais le même concert, il y a une vraie conversation à chaque fois.
Et vous ne vous lassez jamais de la scène ?
Mat: Franchement, on a arrêté pendant trois ans et c’était extrêmement difficile. C’est ce qu’on est. Des fois on est juste plus ou moins en forme, comme tout le monde.
Et vous êtes en forme aujourd’hui ?
Mat: Franchement je suis en forme!
Qu’est-ce qu’un public de rêve pour vous ?
Yan: Je pense qu’on a un beau public! Quand je dis beau c’est qu’il y a toutes les générations : il peut y avoir un petit de 10 ans, comme des gens de 60 ans. On offre un style de musique qui se transmet de générations en générations.
Mat: Je ne pense pas qu’il y ait de public de rêve. Il y a un public et il y a des bons et des mauvais groupes. Ce n’est qu’une excuse! Nous à chaque fois qu’on a eu une mauvaise soirée, c’est parce que NOUS on était mauvais. Mais si le groupe est bon, devant toi c’est la guerre.
Pour finir, est ce que vous êtes “Damn Cool” ?
Mat: On essaye! Des fois on y arrive, des fois on n’y arrive pas. Mais en tout cas c’est très cool d’avoir la chance de jouer pendant 1h30 dans une belle salle comme l’Elysée Montmartre et pouvoir faire ce qu’on veut!
Skip The Use, c’est une musique et une expérience à vivre en live! Retrouvez-les en tournée dans toute la France jusqu’en mars pour leur nouvel album “Past & Future”.
Chronique album / Live report