Le 14 février dernier fût la Saint-Valentin la plus mémorable de ma vie, quand je suis tombée amoureuse de « Paramour, le bal ». Première édition organisée par la fondation Link à l’Hôtel de ville de Paris, j’ai été invitée à l’événement le plus glam-rock de 2019.
Deux semaines auparavant, on me propose de couvrir un tout nouveau festival, « un truc qui a l’air grandiose » m’a-t-on dit. Je n’étais pas prête pour la soirée qui s’annonçait. Première consigne : dress-code chic et glamour obligatoire. J’ose sortir du fin fond de mon placard ma paire de talons noirs, associée à une robe en dentelle, en espérant me fondre dans la masse prestigieuse qui m’attend. Leïla, autre chroniqueuse de Mamusicale, me rejoint, et nous partons franchir l’entrée majestueuse de l’Hôtel de ville.
D’une allure cinématographique, nous flottons sur le tapis rouge jusqu’à être accueillies par les tambours de la Garde républicaine, faisant résonner en nous chaque marche que nous gravissons. Il n’est que 19h30, et l’accès est encore réservé aux V.I.P, dont je fais partie pour la première fois de ma vie. Dans les salons d’honneur de l’Hôtel, des businessman, artistes, et journalistes croisent nos regards ébahis. Les fresques et dorures sont méconnaissables, tout a été travaillé pour l’occasion : lumières rouges et roses un peu tamisées, projecteurs éblouissants, musique techno, mobilier fantaisie, cupidons pailletés… Le contraste est renversant.
La soirée débute par un discours de la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur le thème de la soirée : la lutte contre le sida. Car si la musique sert à faire danser les corps, elle peut aussi aider à les soigner. Pour résumer, elle dit vouloir faire « le pari de l’amour, le pari de l’ouverture, le pari de Paris ». S’en suivent quelques artistes sur scène pour accompagner l’ouverture du cocktail. Parmi eux, nous découvrons la magnifique Kristina Bazan, chanteuse et mannequin suisse, dont la voix n’a rien à envier aux pop stars américaines.
21 heures, c’est l’ouverture des portes au public. Près de 1800 personnes comblent le salon principal, où a été installée une scène assez large pour accueillir DJs et danseurs.euses. Un nouveau discours nous présente la fondation Link, profitant de la présence de tous les invités pour rappeler l’importance de notre venue : combattre avec espoir, avec toute l’énergie que nous sommes prêts à dépenser ce soir. La programmation musicale a su mélanger les genres pour ouvrir chaque esprit et permettre à tous, même ceux étranglés par leur cravate traditionnelle, de lâcher prise. Sur scène apparaît Camélia Jordana, plus envoûtante que jamais, dont la voix force à la sensibilité de l’audience. S’enchainent ensuite de nombreux artistes comme Hollysiz, qui électrise l’assemblée sous des projecteurs déchaînés ; mais aussi Corine, ou encore Ornette. Parmi les DJs, nous aurons la chance de danser devant les platines de Bob Sinclar, Arnaud Berotini, Cécile Togni, et Kiddy Smile, qui nous a gentiment accordé quelques minutes à la sortie de son show pour une interview :
- Qu’est-ce que représente cet événement pour vous Kiddy Smile ?
« C’est un super événement pour continuer de représenter la lutte contre le sida, qu’on continue de parler de prévention, de traitement, qu’on renforce le dépistage, tout ça en récoltant de l’argent tout en faisant la fête ! C’est le meilleur moyen de dépenser son argent, pour la bonne cause. »
« C’est allier l’utile au plaisir, mais aussi à l’important ! On crée un élan de solidarité en s’amusant. »
- Qu’est-ce que vous pensez aujourd’hui de l’avancée de la lutte contre le sida ?
« On avance pas mal. J’aimerais beaucoup plus qu’on se concentre plus sur le dépistage. J’ai l’impression que les gens qui sont les plus jeunes voient le sida comme quelque chose de très lointain. Ce serait bien qu’on continue à pousser dans ce sens-là, et avec un peu de chance on arrivera à éradiquer ce fléau ! ».
Longue est la liste des célébrités que nous avons croisées. Au milieu des recoins aménagés pour faire les plus belles photos d’Instagram, ont pu défiler sur des fonds de toile hollywoodiens Christophe Beaugrand, Joyce Jonathan, Camille Lacourt, les miss Camille Cerf et Maeva Coucke, Fauve Hautot, Joeystarr, Augustin Galiana, Olivia Ruiz, Roselyne Bachelot…
Leila et moi sommes émerveillées de cette soirée, dans laquelle nous nous confondons sans regard hautain ni condescendance. L’ouverture d’esprit est de mise, où chacun peut prétendre, en l’espace de quelques heures, jouer à l’une de ces stars.
Au rythme de la nuit, les salons de l’Hôtel de ville brillent chaque minute un peu plus. Les sourires transparaissent derrière les coupes de champagne. Le parquet grince sous les pas du public qui se déhanche. Entre quelques chansons, les danseuses de La madame Klaude nous prennent par la main et nous font monter sur scène, pour danser devant des centaines de personnes ! Les plumes et les strass donnent une allure exceptionnelle à l’Hôtel, qui virevolte jusqu’à une heure du matin. A bout de souffle, Leila et moi osons fouler le tapis rouge du grand escalier sans nos souliers, quand tout à coup nous tombons nez à nez avec la miss Camille Cerf… Un bref échange digne d’une rencontre miroir de Cendrillon avant et après minuit !
Une heure et demi du matin, la soirée s’éteint sur les derniers courageux des grands salons, transformés le temps d’un soir en la discothèque la plus glam-rock de Paris. Nous rentrons en longeant les rues du cœur de la capitale, avec en souvenir un énorme ballon en forme de cœur rouge flottant contre la nuit.
Un lancement totalement réussi pour cette première édition, en attendant avec hâte de découvrir la prochaine !