Déjà 12 ans que Nouvelle Vague reprend des standards punk et post punk avec une touche personnelle qui tire clairement vers la bossa nova et ça fonctionne. Ce groupe français créé par Marc Collin et Olivier Libaux, ou devrais-je dire ce collectif car beaucoup d’artistes collaborent pour poser leurs voix et participent aux tournées comme Élodie Frégé, Mélanie Pain, Liset Alea, Nadeah, Camille ou encore Clara Luciani. Nouvelle Vague est unique en France. Ils sont présents sur tous les continents. Ce soir Nouvelle Vague s’arrête à Paris au Flow. Une jauge de 600 places qui annonce complet. J’ai rencontré Marc Collin et Elodie Frégé pour nous parler du tout dernier album “I COULD BE HAPPY” sortie le 4 novembre.
Depuis 2011, pas de nouveau disque mais aujourd’hui c’est le grand retour. Une pause était nécessaire pour se ressourcer ?
Marc : La vérité, c’est que nous avons fait 4 albums en 6 ans. Ce qui est beaucoup !
Elodie : c’est un peu ce que mes parents ont fait ! 4 enfants en 6 ans (rire…)
Marc : On s’est dit que l’on avait un peu tout dit. Nous avons ce luxe dans Nouvelle Vague d’avoir des artistes qui font autre chose, leur propre projet artistique. Nous avons décidé de faire un break tant que l’on n’aura pas quelque chose à dire. Et moi, j’attendais l’illumination pour avoir une super idée, faire un nouveau concept et cette illumination n’est pas venue (rire…). On a rencontré Elodie, Liset et on s’est dit que c’était dommage de ne pas faire un nouveau disque. Un jour il y a eu un événement…on nous a commandé une reprise des Ramones pour un film américain et avec Olivier nous avons fait cette chanson. Le réalisateur voulait que Camille vienne chanter, elle est venue. Et au final, ils n’ont pas pris la chanson dans le film (rire…) mais nous, on s’est dit que c’était cool de rebosser ensemble. Une nouvelle dynamique et ça a recommencé comme ça !
Pouvez-vous nous expliquer ce projet atypique et unique qu’est Nouvelle Vague, qui se produit sur les scènes du monde entier ? Nouvelle Vague est un collectif c’est ça !
Marc : C’est assez compliqué… La particularité avant, était que nous faisions uniquement des reprises. Mais aujourd’hui on fait aussi des chansons originales. Surtout, Nouvelle Vague est un collectif dans lequel il y a une vingtaine de chanteurs et chanteuses qui se sont succèdés. Elodie est avec nous depuis 3 ans. Elle fait les promos, elle chante, on fait des live avec elle mais elle va enregistrer aussi son album et puis elle reviendra de temps en temps avec nous. C’est comme ça Nouvelle Vague.
Marc, qu’est ce qui t’a donné envie de proposer à Elodie de vous rejoindre ?
Marc : c’est vraiment des rencontres…
Elodie : Pour le coup, c’est moi qui t’avais choisi pour réaliser mon disque ! et ça s’est fait très naturellement.
Marc : A un moment nous avions besoin de quelqu’un…
Elodie : J’étais assez folle, bonne chanteuse, sexy et bonne danseuse pour les rejoindre.
Marc : Et surtout à la rue (rire…)
Elodie : je jouais surtout de façon divine des percussions (rire…)
Elodie, qu’est ce qui t’a séduit dans ce projet ?
Elodie : c’est la façon de jouer du clavier de Marc (rire…)
J’adore la bossa nova depuis toujours. J’ai toujours écouté de la musique argentine. Je connaissais Nouvelle Vague mais je ne les avais jamais vus en concert. J’aime beaucoup le travail de Marc, sa façon de traiter la voix. Il rend la voix très proche, très intime et très sensuelle. C’est très intéressant pour moi.
4 albums ont déjà vu le jour depuis 2004 et à chaque fois c’est le même plaisir de retrouver la bande de copains et copines …
Elodie : c’est un peu une famille !
Marc : c’est complètement ça ! Comme nous ne sommes pas obligés de faire ça, c’est vraiment un plaisir supplémentaire artistiquement et humainement. On tourne beaucoup mais on choisit nos dates. Nouvelle Vague c’est complètement à part ! On n’a pas de maison de disque derrière nous, on n’a pas un gros agent américain qui nous fait tourner, pas d’éditeur, pas de manager. On est complètement libres de faire ce que l’on veut.
Elodie : C’est un vrai luxe aujourd’hui !
Un nouvel album vient de voir le jour « I COULD BE HAPPY” sorti le 4 novembre. Il y a de la mélancolie et en même temps on cherche un peu la recette pour être heureux, non ?
Elodie : Quand j’ai appris que le disque allait s’appeler « I could be happy » j’ai adoré l’idée d’un possible bonheur mais on en n’est pas sûr. Mais on doit certainement le trouver quelque part sur ce disque.
Marc : Concernant la mélancolie, je pense que je ne serais pas capable de faire autre chose. Je ne suis à l’aise que là-dedans.
On a bien compris qu’à la base l’idée était de se réapproprier des titres punk ou post punk. Sur ce nouvel album on y trouve pour la première fois des chansons originales écrites par Marc Collin et Olivier Libaux avec des textes d’Elodie, Liset. Est-ce une prise de risque d’avoir intégré vos propres chansons dans ce concept ?
Marc : Ce qui n’était pas évident c’était de mixer les deux. J’avais déjà eu l’idée il y a quelques années de faire un album uniquement avec des compositions originales. On avait même fait des live et ça se passait très bien. Je voulais vraiment faire ça. Et puis l’arrivée de cette commande d’un titre des Romanes m’a réorienté vers la reprise. Comment peut-on mélanger dans un même album des chansons que l’on a écrites avec une chanson de Cure ou de Brian Eno ? C’est ça la difficulté ! Et en plus en français. Au-delà de la chanson, c’est comment on arrange, comment on produit, comment on met les voix en avant ?
Elodie : Il faut être un peu comme des stylistes.
Que t’a apporté Nouvelle Vague, Elodie ?
Elodie : Je n’aurais pas visité autant de pays et rencontré autant de public.
J’ai l’impression que pour faire partie de Nouvelle Vague, il faut aimer voyager !
Marc : Ah oui, c’est certain !
Elodie : C’est un sentiment très étrange parce que quand je joue mes chansons c’est toujours avec un trac énorme, limite une frustration. Je suis stressée par le fait que je les ai écrites, composées. J’ai l’impression que je joue ma vie ! Alors lorsque je chante avec Nouvelle Vague, j’ai une impression de liberté qui va plus loin, de faire ressortir une facette de ma personnalité que je ne pourrais pas utiliser avec mes propres chansons. Tout ça m’a ouvert énormément de portes dans mon esprit. J’ai aussi appris à jouer des percussions, à chanter en anglais. Du coup, pour mon prochain disque, je me pose la question d’adapter 2 ou 3 chansons en anglais.
Et l’expérience de la scène aussi ?
Elodie : j’ai complètement changé. Je me suis libérée et le démon m’a ouvert un peu les bras (rire…). C’est vrai que j’étais stressée quand je faisais mes concerts. J’ai plus de facilité à monter sur scène depuis que j’ai intégré Nouvelle Vague. Je suis plus punk et rock n’ rock que j’imaginais !
Quel pays est le plus réceptif à l’univers de Nouvelle Vague ?
Marc : On ne peut pas dire vraiment. Là on revient d’une tournée en Europe et on ne peut pas dire que les polonais soient moins chauds que les danois ou que les anglais.
Elodie : moi je pense que le Brésil c’est quelque chose de particulier. On a été renversés par une vague d’amour. Les gens dansent, chantent, pleurent.
On attend aussi avec impatience un documentaire qui retrace l’histoire du groupe. Tu peux nous en parler ?
Marc : je me suis rendu compte que ce projet est ambigu parce qu’il est connu et à la fois inconnu. Beaucoup de gens connaissent le nom mais ne savent pas qui est vraiment dedans, quand ça a commencé. Quand je dis aux gens que Camille a été dans Nouvelle Vague, les gens sont surpris et le découvrent. J’ai voulu faire un travail d’archive et expliquer toute l’histoire. Comment c’est venu et pourquoi. Ce documentaire est aussi le moyen de laisser une trace et de faire plaisir.
Le public, pourra-t-il le voir ?
Il sera sur le web c’est certain mais après pour le reste c’est plus compliqué avec tous les droits.
Merci Elodie, merci Marc
Merci à toi
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