Deux sénateurs de l’État de New York ont présenté un projet de loi visant à protéger l’utilisation par les artistes de rap et de hip-hop de l’expression créative dans leurs paroles.
Appelé le projet de loi « Rap Music on Trial », le projet de loi viserait à limiter l’admissibilité des paroles de chansons en tant que preuve pénale « sans preuve claire et convaincante qu’il existe un lien littéral et factuel entre l’expression créative et les faits de la Cas. »
Dans un Pierre roulante interview, les sénateurs Brad Hoylman (D-Manhattan) et Jamaal Bailey (D-The Bronx) ont illustré leur propos en citant des paroles classiques de Johnny Cash (« Mais j’ai tiré sur un homme à Reno / Juste pour le regarder mourir ») et David Byrne (« Ne me touche pas, je suis un vrai live wire / Psycho killer ») qui sont clairement perçus comme étant artistiques.
Pendant ce temps, les paroles des rappeurs ont une histoire malheureuse d’être souvent utilisées contre eux devant les tribunaux. En 2016, les procureurs ont cité la chanson « Freestyle Flex » de Drakeo The Ruler dans l’affaire de meurtre contre lui. Plus récemment, les paroles de Tekashi 6ix9ine ont été présentées au tribunal et utilisées pour obliger le rappeur à devenir un témoin du gouvernement pour éviter des peines plus sévères.
« L’art est une expression créative, pas un plan de plans criminels », a déclaré Hoylman dans un communiqué de presse. « Pourtant, nous avons vu des procureurs à New York et dans tout le pays essayer d’utiliser des paroles de musique rap comme preuve dans des affaires pénales, une pratique confirmée cette année par un tribunal du Maryland. Il est temps de mettre fin aux préjugés flagrants contre certains genres de musique, comme le rap, et de protéger les droits du premier amendement de tous les artistes. Je suis fier de présenter cette législation afin que New York montre la voie en traitant les artistes équitablement, quelle que soit leur origine.
Bailey a ajouté : « L’utilisation de paroles de rap et de hip-hop en particulier est emblématique du racisme systémique qui imprègne notre système de justice pénale. Dans de nombreux cas, même la simple association avec certains genres, comme le hip-hop et le rap, conduit à un examen minutieux dans la salle d’audience et est utilisée pour présumer de la culpabilité, de l’immoralité et de la propension à l’activité criminelle. Ce projet de loi mettra enfin un terme à cette pratique grossièrement discriminatoire en veillant à ce qu’il existe un lien valable entre le discours recherché à être admis en preuve et le crime allégué.