Mamusicale a rencontré pour vous, Manu LANVIN, guitariste d’exception, auteur/compositeur, et chanteur. Un artiste complet, un rockeur qui a du cœur !
Bonjour Manu
Salut,
Qu’est ce qui t’a plongé dans le blues et le rock depuis plus de 20 ans?
A la base, j’ai commencé par le rock avec mes parents. C’était culturel. Il y a une sorte de transmission. Quand tu as des parents artistes comme les miens qui écoutent de la musique du matin au soir, il y a une certaine disposition. Mes parents étaient branchés musique des années 70. Tous les groupes de rock comme les Rolling Stones, les Beatles.
Ils étaient très anglo-saxons ?
Enormément ! Mon père a toujours été très attiré par les voix d’Otis Redding, Joe Cocker. Ma mère écoutait beaucoup Tom Waits. Disons que j’ai des parents qui ne m’ont pas fait écouter Dorothée ou encore Chantal Goya. J’ai échappé à ça (rire.) !
Peux-tu me parler de Calvin Russel, que tu as côtoyé ?
Merveilleuse collaboration sur l’album Dawg eat Dawg, que j’ai produit et co-écrit. Sur le dernier album The last call, j’ai monté l’équipe de musiciens et je me suis occupé de la direction de l’orchestre.
Qu’est ce que t’a apporté ce grand monsieur ?
Il m’a permis de me décomplexer, d’avoir cette envie énorme de faire de la musique fortement influencée par les anglo-saxons. A une époque où les maisons de disque ne savaient pas trop où me ranger, c’est Calvin qui est venu me repêcher. On s’est remis en selle ensemble à une période où lui aussi voulait arrêter la musique.
Comment se porte le blues en France de ton point de vue ?
C’est sûr que l’on n’a pas la même cible que les Fréro Delavega ou Maître Gims. Je me rends compte qu’avec le Devil Blues, c’est 120 dates par an quand même ! On joue sur des festivals où on ramène 3, 4 ou 5 milles personnes. Il y a énormement de salles ou de festivals qui programment du blues en France. On n’est même pas obligé d’avoir fait un album pour jouer dans ce circuit-là. Le blues n’est certainement pas une si petite famille que ça !
Blues, Booze & Rock N’ Roll
Nouvel album….sorti fin septembre 2016 avec les DEVIL BLUES ? Ce sont tes potes ?
En fait, ça fait référence à une chanson de Robert Jonhson Me and the Devil blues. Une chanson extraordinaire parce qu’elle parle de la dualité intérieure, que l’on a tous. Ça m’intéresse beaucoup et dans mes textes j’explore énormément ça. Le diable malin, comme on dit dans la religion catholique.
Ensuite, je laisse tellement de place à mes musiciens sur scène et je les associe tellement dans cette aventure que The Devil Blues est ce trio.
Quelle est la chanson qui te ressemble le plus dans cet album ?
Je dirais I was born. C’est une chanson dans laquelle j’explique des choses très personnelles. Ma naissance, le pourquoi de mon chemin vers le blues, l’explication est peut-être à l’origine.
Quelle est la chanson que tu ne réécrirais plus ?
Ah, certainement sur les 1er albums ! Je fais tout d’ailleurs pour ne pas les recommercialiser (rire…). C’était des albums sur lesquels il y avait beaucoup trop de collaboration. Je me suis peut-être fait marcher dessus. Je me suis laissé influencer. Parce que c’était la jeunesse. Je n’ai pas peur de le dire.
Le single Blues, Booze & rock’n’roll était-il une évidence pour annoncer ce nouvel album ?
Cet album en général est le moins blues de la série des Devil Blues. Il emmène plus vers le Rock n’ Roll. Ce single est le dernier morceau composé avant que l’on parte à Marrakech pour enregistrer.
4 albums sortis depuis 2011. Où trouves-tu cette créativité ?
Je dois être un hyperactif (rire…). Non, je ne me rends pas compte. Pourtant ça prend du temps ! Le dernier album a été le plus simple à enregistrer, ça a été que du bonheur. On a beaucoup testé les titres avant sur scène. 120 dates, ça permet d’essayer de nouvelles choses. Parfois on joue sans avoir de set list. Avec Jimmy (batteur), on se connait tellement bien que l’on n’a même pas besoin de se regarder.
Si tu devais t’éloigner de ton univers musical, quel genre de musique aimerais-tu explorer ?
Je fais un peu d’électro avec mon frère qui est DJ. Il commence à avoir la cote. Les américains, eux ne sont pas comme nous, français. Ils essaient, et après on voit. Alors que nous en France, dès que tu veux emmener quelqu’un sur quelque chose d’un peu différent, c’est tout de suite, attention à ton image etc…Peut-être qu’un jour je ferai un album folk ou bien un album soul. J’aimerais travailler avec une vraie formation de cuivre et enfoncer un peu plus là-dedans.
Quelle qualité aimerais-tu avoir que tu n’as pas ?
Etre moins bavard (rire…)
Si tu n’avais pas été artiste, tu aurais fait quoi ?
J’aurais été un vrai brigand.
Si Clint Eastwood te contacte pour son prochain western, préfères-tu avoir un rôle ou bien écrire la musique du film ?
Le cinéma ne m’attire pas du tout mais pour un western….C’est chaud parce que les deux me tentent. Si Clint Eastwood me laissait carte blanche, je ferai certainement la musique.
Tu es programmé le 17 décembre aux Rockeurs ont du cœur. Tu peux nous parler de cet élan de solidarité.
J’ai dit oui tout de suite ! Je connaissais l’opération depuis longtemps. C’est la 29 ème édition et c’est un événement récurant à Nantes. C’est un rendez-vous pour les artistes mais surtout pour les gens qui viennent découvrir et passer une super soirée. Le principe est de venir voir des concerts non pas en payant sa place de façon classique mais en amenant un jouet neuf d’une valeur de 10 € minimum.
Je crois qu’à la base c’est un des membres des Elmer Food Beat qui a monté cette opération pour donner un coup de pouce aux familles qui n’ont pas d’argent.
Tu vois, moi qui suis papa aujourd’hui, c’est compliqué quand tu approches de Noël et que tu n’as pas d’argent pour offrir un cadeau. C’est violent, ce sont des moments difficiles. Ces actions là me parlent. Le concept même est très sympa. Tu viens avec un cadeau pour un enfant et tu peux voir un concert gratuit. L’histoire est belle. Le concept s’est développé en Belgique et dans d’autres villes de France. Tous aux Rockeurs ont du cœur !
Merci Manu pour sa sincérité et ta disponibilité. On te retrouve sur les routes très vite.
Merci à toi, c’était cool
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