Il y a un mois avait lieu la 3ème édition du festival Lollapalooza à l’hippodrome de Longchamp à Paris, après être passé par Chicago, le Chili, le Brésil, l’Argentine et l’Allemagne. Lollapalooza, festival américain à la programmation aussi nationale qu’internationale et au line up affriolant avec de grandes têtes d’affiche comme les Strokes, Ben Harper, Twenty one Pilots, IAM, Orelsan, Nekfeu … Perry Farrell, l’organisateur de ce festival porté par Live Nation, également chanteur de groupe de rock, considère qu’autour d’une bonne musique gravitent les « bonnes » personnes.
Retour sur les artistes français que j’ai vus ces deux jours :
Retour sur la journée du samedi
Sur zone le samedi en début d’après-midi avec quelques gouttes de pluie, j’entame le festival par une reconnaissance des lieux. Force est de constater qu’autour des 4 scènes gravitent un grand nombre d’influenceurs et autres (très) jeunes instagrameurs aux tenues plus voyantes et improbables les unes que les autres. Ambiance bon enfant.
Les festivaliers sont alors peu nombreux mais tous empressés autour de la scène qu’enflamme Mat Bastard, le charismatique leader du groupe lillois Skip the Use. Du bon rock, servi par les acrobaties du chanteur déambulant torse nu sur scène, faisant grimper la température sur des gros tubes intergénérationnels comme Damn Cool ou Ghost. Sacrée ambiance sur la pelouse !
Suite des festivités avec la chanteuse française Jain. Le soleil est revenu et malgré la performance technique de sa combinaison bleue, celle-ci ne l’empêche pas de suer à grosses gouttes, comme les festivaliers qui sont pourtant dispersés devant cette scène. Jain n’a pas une grande voix mais a le mérite de faire danser des enfants aux adultes et de faire chanter avec ses refrains entêtants comme Alright.
Orelsan compte quant à lui un nombre impressionnant de festivaliers qui reprennent avec ferveur ses titres : « Basique, simple, simple, basique ». Il déroule sur la mainstage 2 son dernier opus « La fête est finie ». Basique et visiblement efficace qu’on soit fan ou non.
J’ai entendu de loin « Je danse le Mia » d’ I A M mais j’avoue avoir préféré découvrir Tash Sultana, sans aucuns regrets.
Retour sur la journée du Dimanche
Arrivés sur site à l’ouverture des portes, c’est en tressant des couronnes de fleurs avec « Les nanas » que j’entends de loin Camelia Jordana s’époumonant devant une pelouse dégarnie et fatiguée. Fatigante en effet… personne ne s’attarde sauf sans doute ses fans de la 1ère heure.
Caravan palace me remet du baume au cœur avec son énergie débordante. Pressés contre la barrière, les fans du premier rang sont ravitaillés en eau par des vigiles aux aguets pour supporter la longue attente avant le début du show. Rien à dire concernant la sécurité et l’organisation du festival, au passage.
Une présence scénique incroyable pour le groupe qui mélange musique électro et jazz manouche, avec un excellent solo au saxo. La chanteuse ultra pep’s Colotis Zoé, sait faire sauter les nombreux fans qui sont sous ses yeux. D’anciens titres de leurs précédents albums et un nouveau en exclu : leur prochain album sort le 30 août et on a drôlement hâte ! Fin de show tout en remerciements, en anniversaire, festif et généreux, à l’image du groupe.
La nuit tombe quand Roméo Elvis fait son apparition pour un show déjanté devant une foule en délire, venue visiblement pogoter à l’hippodrome. Ce sera donc de loin pour Roméo qui pose ici des Chocolat et des Soleil.
Nekfeu, rappeur maison, clôture ces deux jours de festival devant un public qui s’étire à perte de vue et qui lui aussi connaît absolument toutes les paroles. Impressionnant de ferveur même si parfois les oreilles saignent sur certains titres du beau gosse à casquette. J’avoue même avoir chantonné sur « Tricheur », au milieu d’une foule d’ados pas franchement lookés rap.
Du rap consensuel et marketing, qui résume finalement bien le ton donné au festival cette année.
Même s’ils ne sont pas français, j’ai aimé :
Le retour des Strockes dans leur veine originale après des années d’absence, avec leur nouveau morceau « The adults are talking ». Excellente transition entre les deux jours de festival ; Le slam très réussi du chanteur de Judah & The Lion ; Se faire tremper sur Twenty One Pilots ; Chiller sur Ben Harper.
Dans l’ensemble, j’ai aimé :
La programmation éclectique, la déco et les activités de l’espace presse, les emblèmes très photogéniques du site (les lettres en bois et la mini Tour Eiffel), l’appli ou les bracelets rechargeables qui permettent de payer ses consos, l’organisation ainsi que la tentative de consommation locale et de promotion de la gastronomie française.
J’ai moins aimé :
Les basses souvent bien trop fortes, la disposition des scènes et la répartition des artistes qui oblige à faire des impasses, le nombre d’influenceurs, l’ambiance parfois désertique du festival.
L’édition de l’année prochaine est déjà programmée les 18 et 19 juillet 2020. Plus d’info sur lollaparis.com
Retrouvez le Lollapalooza en images ici.
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