Nous sommes le 8 mars, il est 19H45. On se donne rendez-vous avec Marine, chroniqueuse elle aussi à Mamusicale. Un petit rafraîchissement s’impose avant de commencer la soirée enflammée qui s’annonce. Nous faisons ensuite notre arrivée dans la mythique salle de La Cigale, tandis que la fosse est déjà complète d’une belle diversité dans le public. Une heure en avance, on s’installe dans les derniers sièges de la mezzanine en face de la scène. Une voix féminine surgit. Nous découvrons Sally, une jeune rappeuse française à la voix enfantine et très douce, qui nous a entraînées immédiatement dans un petit déhanché bien rythmé. Le public se laisse porter par Sally dans son morceau « Je vrille, je vrille pendant que tu brilles », que tout le monde reprend frénétiquement pendant plusieurs minutes.
Après ce set « girly », la chaleur n’est pas encore retombée qu’on entend dans toute la salle la « Marseillaise », criée à pleins poumons comme pour appeler Lord Esperanza.
Son logo, Lord, s’illumine sur scène. Tout le monde est prêt à accueillir l’artiste et son beatmaker de talent Majeur Mineur, avec qui l’alchimie est inévitable. Lord Esperanza explose de forme, pas le temps pour les échauffements.
Il enflamme la scène et lance les hostilités avec le morceau « Tutoyer le ciel ». Il donne le ton de la soirée en chantant « Je suis le rappeur préféré du rappeur préféré d’ton rappeur préféré », dont le refrain parcoure la Cigale.
Léger retour au calme lorsqu’un chœur fait son entrée, accompagné de la chanteuse Shaby pour le second morceau « Comme tous les autres ». Une douceur, en attendant la montée progressive d’un « turn-up ». Il enchaîne sur « Oh Lord », en faisant encore grimper d’un cran la température.
Ce soir, Lord Esperanza nous fait traverser ses trois albums : « Internet », « Polaroid » et « Drapeau noir ». Pour notre plus grand plaisir, il nous livre en live une première exclusivité « Demain », toujours avec une énergie folle. Après cette surprise, la salle prend un rythme endiablé lors du morceau « Maria », en featuring avec Shaby. J’ai énormément apprécié un second featuring accompagné à la guitare d’Anaïka, intitulé « Sol d’étoiles ». Je dois avouer que j’ai eu des frissons sur ce merveilleux combo.
Tout au long de la soirée Lord Esperanza joue entre morceaux calmes et plus énervés, comme « Audigier », chanson sur laquelle on a pu observer des « pogos » se former instinctivement du haut de notre balcon. Lord Esperanza abandonne même son T-shirt à la foule. Quand il s’agit d’en mettre plein les yeux et les oreilles, Lord répond toujours présent. Il demande même au public de la fosse de laisser un grand espace au centre de la place pour qu’il puisse s’y aventurer. Tout le monde s’exécute sans attendre, au garde à vous d’une ambiance déjantée.
Majeur Mineur re-balance « Tutoyer le ciel », et c’est reparti pour un turn-up de dingue. Lord Esperanza, toujours dans la fosse, enchaîne « Boulevard », moment magique et fusionnel avec le public, où chaque personne forme des cœurs avec les mains. Un tapis de lumière tout autour de nous se crée des flashs et des briquets pendant le morceau « Drapeau noir ». La salle déborde d’émotion pendant le slam, porté par la foule qui respire corps contre corps. Image d’autant plus belle de notre balcon, où on perçoit chaque étincelle d’émotion dans le public. Après ce moment très intense, Lord remonte sur scène et s‘écroule par tant d’amour et aussi par tant d’énergie donnés.
Il y a 1 an et 2 mois, il faisait son show à la Boule Noire, située à quelques mètres de sa scène actuelle. L’émotion et le sentiment d’accomplissement sont là, tout comme les 1 400 personnes présentes ce soir pour sa plume poétique, sensible, et sa prestation sur scène toujours aussi renversante. Parmi toutes ces personnes, on peut compter sa grand-mère, sa mère et sa sœur, à qui il adresse un magnifique hommage en cette journée des droits de la femme. Encore une fois, son émotion et sa fierté sont palpables.
A notre plus grande surprise, pour finir cette soirée en apothéose, on assiste en direct à l’annonce du nom de son prochain album : « Drapeau blanc », qui verra le jour à la mi-mai après deux ans de travail avec Majeur Mineur.
A la suite de cette annonce, le rappeur nous donne rendez-vous dans deux ans à Bercy et nous adresse ces quelques mots d’au-revoir : « Regardez le ciel, dites merci et croyez en vos rêves ».
Ce soir, Lord Esperanza a réussi à créer un univers où chaque personne a pu se sentir à sa place pendant deux heures. Chaque composition prend toute son envergure sur scène, chose assez dingue à voir, que je vous invite à aller voir de vous-même pour une soirée de feu garantie. Retrouvez toute son actu sur lordesperanza.com et sur Facebook.
Retrouvez le très bon travail photographique de Benoit sur benoitdieumegard.com