Le pitch : Beau (Joaquin Phoenix), tout simplement, a gâché sa vie. Un homme d’âge moyen timide et chauve, il mène une existence douce dans un appartement bondé à New York, terrifié par les foules de junkies et d’assassins qui courent dans les rues comme une horde de zombies. Mais sa plus grande peur, semble-t-il, est la perspective imminente de rendre visite à sa mère dans le nord de l’État de New York, malgré les meilleurs efforts de son thérapeute (Stephen McKinley Henderson), qui souligne (à propos de rien) que les pensées de tuer sa mère sont » pas rare. »
Et, de la manière qui semble endémique à la vie de Beau, il obtient bientôt une raison traumatisante mais trop alléchante pour esquiver sa visite : après qu’un vol inattendu ait fait dérailler ses plans, il demande à sa mère, au téléphone : « Qu’est-ce que pensez-vous que je devrais faire?
« … C’est bon », répond-elle. (Narrateur : Ce n’était pas bien.)
Car c’est maman qui rira le dernier – Beau reçoit un appel dès le lendemain qu’elle est morte, et il doit s’y rendre pour les funérailles dès que possible. Après tout, c’est elle exprimer le souhait qu’elle ne soit pas enterrée sans la présence physique de Beau. Comme d’habitude pour la vie de Beau (ou du moins l’aperçu très subjectif qu’Aster nous donne), un voyage aussi simple l’emmène dans une odyssée cauchemardesque qui testera les limites de son esprit, de son âme et, surtout, de ses nerfs.
Problèmes de maman : Le nom de chapiteau A24 Ari Aster est généralement synonyme des caractéristiques de ce que l’on appelle souvent (parfois avec dérision) «l’horreur A24» – de longues pièces d’ambiance contemplatives qui dévoilent leurs horreurs existentielles à travers un cadrage net et des performances discrètes d’acteurs de premier plan classant le genre d’histoires qui étaient à l’aise sous l’objectif de schlock. Beau a peur est ostensiblement la « comédie » d’Aster, bien qu’elle soit teintée de la même fantasmagorie que ses efforts précédents : ici, il entre assez visiblement dans le territoire de Charlie Kaufman, utilisant le langage du cinéma pour extérioriser ses angoisses profondes à propos de sa mère, de sa vie et chaque anxiété qu’il a jamais eue.
En parlant de cela, Phoenix’s Beau en est une boule enchevêtrée, comme si la «névrose» était moulée dans l’argile et donnée vie comme un golem. L’homme n’est pas étranger à jouer à des cinglés fermés; bon sang, il vient de remporter un Oscar il y a quelques années pour avoir transformé le Clown Prince of Crime en un seul. Mais lui, avec sa panse perceptible, son choc de cheveux blancs clairsemés et son expression à la mâchoire relâchée, passe tout le film à chercher constamment un terrain émotionnel solide et à ne rien trouver.
Beau est une existence tragique et pathétique : son péché est la paresse, la paresse, la peur – ou, comme le thérapeute de Henderson le note dans son carnet, « coupable ». C’est cette culpabilité, cultivée au fil des années de ce qui semble être un abus écrasant de la part de sa mère (jouée impeccablement par Zoe Lister-Jones dans des flashbacks d’un beau plus jeune, et Patti Lupone dans une apparition tardive qu’il faut voir pour le croire), qui fait de lui un homme docile et confus qui n’a rien fait de sa vie. La performance de Phoenix est une attaque de panique étroitement enroulée, qui embrasse la passivité de son personnage et la rend néanmoins convaincante.