Linda Ronstadt sur son nouveau livre ‘Feels Like Home’ : NPR

Scott Simon de NPR parle à la chanteuse Linda Ronstadt de son nouveau livre, « Feels Like Home », qui revient sur les racines profondes de sa famille dans le sud-ouest.



SCOTT SIMON, HÔTE :

« Feels Like Home » de Linda Ronstadt est un album d’amours pour le haut désert de Sonora et sa ville natale de Tucson, montré à travers des photos de Bill Stein et des pages de ses propres souvenirs de famille et d’amis et même – ou peut-être c’est surtout – des recettes qui réunir la famille et les amis avec des échos les uns des autres.

(EXTRACTION SONORE DE LA CHANSON, « C’EST SI FACILE »)

LINDA RONSTADT : (Chant) C’est tellement facile d’acheter l’amour. C’est si facile de tomber amoureux. Les gens me disent que l’amour est pour les imbéciles. J’y vais, enfreignant toutes les règles. Cela semble si facile. Il est si facile. Il est si facile. Ouais.

SIMON: Ce n’est que l’un de ses 38 singles les plus vendus au cours d’une carrière qui comprend 24 albums, des Grammy Awards, des honneurs et de grands collaborateurs. « Feels Like Home » est écrit en collaboration avec Lawrence Downes. Et Linda Ronstadt nous rejoint maintenant. Merci beaucoup d’être avec nous.

RONSTADT : Merci de m’avoir invité.

SIMON : Je suis ébloui par votre description de ce à quoi ressemble le soleil à Sonora.

RONSTADT : C’est comme des aiguilles.

SIMON : Ça vous ennuie vraiment, n’est-ce pas ?

RONSTADT: Oh, ouais, pénétrant vos os. Le froid aussi. Les gens ne réalisent pas à quel point il fait froid dans le désert. Les gens souffrent tout le temps d’hypothermie. Les migrants qui marchent dans le désert, c’est une marche brutale.

SIMON: Vous pouvez obtenir les quatre saisons en une journée, je suppose.

RONSTADT : Vous pouvez. (Rires) Je suis allé au cinéma – le soleil brillait de tous ses feux – et je suis ressorti, et c’est – la température avait chuté de 23, 30 points. Et tu es mort de froid, et je – et tu n’as pas apporté de veste parce qu’il faisait chaud quand tu es parti.

SIMON : Ouais. Parlez-nous de vos pique-niques en famille toute la journée.

RONSTADT: C’était l’une de mes activités préférées. Quelqu’un trouve un bon site dans le ranch de quelqu’un ou quelque part à la campagne. Et tu fais un feu de mesquite et tu mets un gril dessus. Et il y a une conversation qui continue et – des craquements à propos de la nourriture. Et puis, quelqu’un sort une guitare. Et vous commencez à jouer un peu. Bientôt, ils chantent une chanson que nous connaissons, et tout le monde commence à s’harmoniser. Et ce n’est pas une performance. Ce n’est pas comme être sur scène. C’est juste être là dans la chambre ou sous les arbres avec de la bonne nourriture et de bons amis. Quand nous étions enfants, nous n’avions pas besoin d’être envoyés au lit. Mon père se mettait à chanter et nous savions que nous étions encore debout pour une bonne heure.

SIMON : (Rires).

RONSTADT : Nous nous endormons généralement sur les genoux de quelqu’un. Mais mon père avait une belle voix.

SIMON : Ouais. Vous en apprenez tellement sur votre famille ici. Puis-je vous demander de parler de votre famille – ce que j’appellerai une famille mixte – une famille européenne qui s’est mariée au Mexique, s’est installée en Arizona.

RONSTADT: Eh bien, quand ils sont arrivés là-bas, ils se sont installés au Mexique. Mais l’Arizona était alors aussi le Mexique…

SIMON : Ouais.

RONSTADT: …Et est devenu mexicain en vertu de la politique. Et la frontière a bougé. Donc, nous disons tous que nous n’avons pas bougé; la frontière a bougé.

SIMON : Vous parlez de votre enfance, les gens pouvaient traverser la frontière, faire des allers-retours assez facilement.

RONSTADT : Nous avions l’habitude de descendre pour le déjeuner. C’était juste amical. Les gens se connaissaient.

SIMON : Pas facile de traverser la frontière de nos jours, n’est-ce pas ?

RONSTADT : Non, ça prend une éternité. Il ne faut pas autant de temps pour entrer au Mexique, mais cela prend un certain temps. Et puis, le retour est – il n’y a qu’une file d’attente d’un mile de camions attendant d’être inspectés sur le chemin de l’autre côté de la frontière. Et puis, il y a des barbelés à la frontière. Et Nogales est la ville frontalière que j’ai le plus vue. C’était juste une jolie petite ville – tu sais ? – comme, sorte de colline. Et maintenant il y a des barbelés partout qui piègent les petits animaux et qui sont dangereux pour les enfants.

SIMON : Linda, s’il y avait un message que vous pouviez transmettre à l’Amérique et au monde à propos de la frontière, quel serait-il ?

RONSTADT : Oh, apprenez à connaître vos voisins. Vous pourriez être surpris de voir à quel point vous les aimez. C’est tellement injuste. Il y a – des gens qui viennent – qui font ce voyage – c’est tellement dangereux d’y aller – et si vous venez d’El Salvador, mon Dieu. Il faut traverser un, deux, trois pays pour arriver ici. Et ils ont une terrible sécheresse. Les gens meurent de faim. Et ils vont aller quelque part pour survivre. Ils veulent vivre. Ils veulent nourrir leur famille.

SIMON : Vous avez annoncé il y a quelques années qu’on vous avait diagnostiqué une paralysie supranucléaire progressive.

RONSTADT : C’est vrai. C’est un baril de singes.

SIMON : Ah. Je suis désolé, mais je pense que beaucoup de gens se demandent, qu’est-ce que ça fait pour Linda Ronstadt de ne pas pouvoir chanter ?

RONSTADT : Eh bien, j’adorais tricoter.

(RIRE)

RONSTADT : Et je ferais ça quand j’aurais arrêté de chanter. Et c’est – je ne peux pas faire ça. Je n’ai pas la motricité pour ça. Et je vais vous dire, c’est vraiment chiant de ne pas pouvoir quand – aujourd’hui, je suis allée voir Emmylou Harris. On avait l’habitude de chanter ensemble au téléphone, tu sais ?

SIMON : Ah.

RONSTADT: Et nous aimerions juste – elle harmonise le naturel comme n’importe quoi. Et je ne peux pas m’harmoniser avec elle.

SIMON : Ouais.

RONSTADT : Et puis, quand je rentre chez moi dans ma famille, je ne peux plus chanter du tout. Et c’est ce qui nous tenait ensemble – vous savez ? – Parce que certaines personnes de ma famille sont républicaines. Donc je ne leur en voulais pas tant qu’on pouvait chanter ensemble.

SIMON : Oh, mon Dieu.

RONSTADT : Ça me manque vraiment de chanter avec d’autres personnes.

SIMON : Eh bien, tu manques aux gens de chanter, mais nous aimons aussi que tu parles. Alors tant que j’en ai l’occasion, tout le monde qui écoute peut faire cette recette dans votre livre. Je vais le faire, genre, dans les prochaines heures – les chips au fromage d’El Minuto.

RONSTADT : Non, non. Oh. Eh bien, vous devez avoir les bonnes tortillas pour ça.

SIMON : Ouais, vous avez vos tortillas. Et puis, après ça, vous venez de – qu’est-ce que vous faites?

RONSTADT: Eh bien, vous râpez le – j’utilise deux types de fromage – le cheddar longhorn et le fromage Monterey Jack. Et assurez-vous d’avoir beaucoup de fromage dessus. Et je pense qu’il est bon de le beurrer d’abord. Beurrez-le légèrement.

SIMON : Du beurre ? Ah bon? Oh ma parole.

RONSTADT : Ouais, du beurre léger, puis du fromage.

SIMON : Et donc vous avez des chips au fromage d’El Minuto et ensuite vous faites une sieste ?

RONSTADT : Si ce n’est pas si lourd.

SIMON : (Rires).

RONSTADT : C’est une fine couche de fromage, mais il faut qu’elle soit là.

SIMON : À quoi pensez-vous lorsque vous regardez le soleil, les montagnes et le paysage de Sonora ?

RONSTADT: Eh bien, je pense que c’est là depuis longtemps avant que j’y sois, et ça va durer longtemps après que je sois ici. C’est donc une sorte d’humilité. J’aime pouvoir voir de loin parce que je n’aime pas vivre dans une forêt parce que je ne peux pas voir ce qui m’attend. J’aime les montagnes. De cette façon, je peux dire où je suis. Si je vais dans des endroits, comme l’Ohio, sans montagnes, je ne sais pas comment m’orienter dans l’espace.

SIMON : Vous pourriez arrêter n’importe qui et dire, je suis Linda Ronstadt. Où suis-je? Ils seraient heureux de vous aider.

RONSTADT : Ouais (rires). Tu serais surpris.

SIMON : Linda Ronstadt, son nouveau livre avec des photos de Bill Stein, une collaboration de Lawrence Downes, « Feels Like Home ». Merci beaucoup de vous joindre à nous.

RONSTADT : Merci beaucoup de m’avoir invité.

(EXTRACTION SONORE DE LA CHANSON, « WILLIN' »)

RONSTADT : (Chantant) J’ai été déformé par la pluie, chassé par la neige. Je suis ivre et sale, tu ne sais pas ? Mais je suis toujours disposé.

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