Dès les premières mesures de Hyperdramepremier nouvel album de Justice depuis huit ans, le duo nous rappelle pourquoi nous sommes tombés amoureux de leur électro intemporelle en premier lieu.
Ceux qui sont affamés de la house music française viscérale de Justice n'ont plus besoin de mourir de faim, car le disque déborde d'un embarras de richesses synthétisées. Mais même s'il reste ancré dans les tons analogiques granuleux qui en ont fait des icônes, l'album montre Xavier de Rosnay et Gaspard Augé explorant des territoires inexplorés avec un sens renouvelé de l'aventure et une profondeur émotionnelle.
Avec Hyperdrame, Justice transcende les plaisirs simples de la musique corporelle pour parler des tragédies, des triomphes et des complexités douces-amères qui menacent la sortie euphorique du dancefloor. Évitant le stoïcisme électronique distant qui définissait leurs œuvres antérieures, Justice saigne le pathétique et le désir agité sans abandonner ses racines.
Les auditeurs n'ont pas besoin de chercher plus loin que son premier morceau, « Neverender », une sublime collaboration avec Tame Impala où le synth-rock cathartique rencontre un lyrisme douloureux trempé de regret pour des chagrins non résolus. Et sur « Mannequin Love », Justice exploite son savoir-faire éprouvé en matière de synthétiseur analogique pour produire un hymne aérien avec des arpèges pétillants flottant à travers les voix effervescentes de The Flints.
Ailleurs sur Hyperdrame est le psychédélique « Explorer », un cheval noir pour le meilleur morceau de l'album. Ici, Justice tisse un treillis lysergique de textures étranges et cinématographiques aux côtés d'un Connan Mockasin fou, dont la voix gutturale nous enveloppe comme un cauchemar hypnagogique. Une classe de maître pour créer des tensions, son monologue obsédant sur un désert aride avec une silhouette sinistre au loin vous fait frissonner les orteils.
Malgré ces départs, il est clair que le légendaire Justice n'a pas perdu sa touche rétrofuturiste de la maison française. Ils remontent le temps grâce à « Generator » et « Incognito », une paire de bangers bruts et vintage débordant de l'intensité à couper le souffle de leur premier album phare, †.
Le caractère évocateur de l'album n'est pas un hasard, selon Xavier de Rosnay de Justice.
« Les morceaux de musique classique, comme la Cinquième Symphonie de Beethoven, sont les plus grands succès de tous les temps et ils n'ont ni batterie, ni rythme, ni paroles. Mais ils sont les plus grands succès depuis des siècles parce qu'ils ont une force d'évocation très puissante, » de Rosnay a dit GRAMMY.com. « Pour nous, la musique est avant tout destinée à révéler cela. Nous ne faisons donc jamais de la musique avec l'idée que ce doit être pour la danse, la pop ou quoi que ce soit, nous faisons toujours de la musique pour essayer de transmettre des émotions fortes. »
Hyperdrame est maintenant disponible via Ed Banger Records/Because Music. Vous pouvez écouter l’album ci-dessous et le retrouver sur les plateformes de streaming ici.
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