La véritable histoire du trash metal

En 1967, Paul McCartney tombe sur un article consacré à l’une de ses chansons que le journal décrit comme « le morceau le plus fort, le plus fou et le plus délirant » que la musique puisse créer.

Intrigué, le bassiste/chanteur/auteur/compositeur des BEATLES a écouté la chanson en question, et a découvert « I Can’t See for Miles » des WHO. McCartney est stupéfait et ne parvient pas à comprendre comment un tel album peut être qualifié de « bruit ». Il est stupéfait et décide de présenter aux autres membres du groupe un album si fort et si primitif que personne n’osera jamais utiliser ce mot en vain.

Lorsqu’il arrive dans le studio d’enregistrement des Beatles, il lâche un immense riff de basse puis laisse le reste du groupe le suivre dans son état de délire. Il en résulte une jam session bâclée de 24 minutes (d’où le « J’ai eu une ampoule au doigt ! » dit Ringo après le shunt final) composée de bruits blancs, de cris et de distorsions poussées à l’extrême.

Le résultat est un « chaos collectif » comme Ringo Starr le décrira plus tard, mais quoi qu’on en pense, « Helter Skelter » reste pour moi le seul acte de naissance définitif du Heavy Metal, avant la naissance de BLACK SABBATH, et par accident. L’accident a également coûté à Tommy Iommi la perte de deux doigts (le majeur et l’annulaire) qui l’a obligé à construire une minuscule prothèse en cuir, à réduire la tension des cordes et à jouer une octave plus bas, ce qui a donné le son si commun.

Qui est le réel fondateur du mouvement Trash Metal ?

Les accidents jouent un rôle important dans l’art et sont souvent le catalyseur d’un style et d’une façon de jouer, et la réutilisation de l’ancien pour créer du nouveau. L’année où MOTORHEAD a lancé ses albums classiques Ace of Spades et Overkill, Lemmy ne voulait pas être autre chose que le Rock’n Roll le plus dangereux du monde. Les trois Anglais de VENOM, qui sont des musiciens médiocres, jouent du Heavy Metal aussi vite et aussi sale qu’ils le peuvent, puis lui donnent une image satanique bon marché pour le faire ressortir.

Mais, avant même que Welcome to Hell et Black Metal ne nous effraient, l’une des conspirations musicales les plus insolites des années 1980 se déroulait sous le capot. Un complot si peu recommandable et si bruyant, ainsi que si rapide, qu’il lui fallait un nom approprié pour refléter son inhumanité. Pour ceux qui préfèrent le pur, le Thrash (et non « Trash » comme certains écrivains de l’époque) est né du groupe Kill Em’All de METALLICA, un petit groupe californien touché par la NWOBHM et MOTORHEAD ainsi que par la scène Punk/Hardcore anglaise.

Pour ceux qui ont plus de principes, SLAYER est le premier à tirer la sonnette d’alarme avec sa chanson satanique No Mercy, tandis que certains vont même jusqu’à affirmer que le Bonded By Blood d’EXODUS, possédé de façon surnaturelle, est à l’origine du genre.

Pour rendre l’argument encore plus convaincant, on pourrait avancer qu’en Allemagne, à la même époque, deux groupes se sont déjà distingués par leur puissance brute : TORMENTOR (formé en 1982) et SODOM (monté en 1981, avec une première démo en 1983) ainsi que la Suisse promeut l’attaque de HELLHAMMER (démo Death Fiend, 1983).

Quel que soit le point que vous décidez d’utiliser pour présenter l’histoire du Thrash, il faut se rappeler que, comme beaucoup de styles différents, il a été créé par accident, découlant de ce désir apparent d’être plus agressif, plus rapide et plus blasphématoirement exaspérant que les autres styles.