2020 : Nouvelle année que le commun des mortels espère toujours meilleure que l’année d’avant.2020 : Nouvel album de la Rue Kétanou que leurs fidèles trouveront aussi bon que les précédents, si ce n’est meilleur.
Sorti le 17 janvier dernier, à l’aune d’un WE glacial, ce dernier né un peu foutraque de « la Rue » a grandement contribué à réchauffer les cœurs à l’écoute. Leur musique est toujours aussi généreuse. Les gars ont toujours des cigales dans les cordes (vocales) et ça fait du bien. Coutumiers des chants rassembleurs, aux paroles simples et entraînantes, le trio originel composé de Mourad Musset, Florent Vintrigner et Olivier Leite, qui baroude depuis 20 ans déjà, a accueilli l’accordéoniste Pierre Luquet dans l’aventure.
Un album composé au fil des balades du groupe, de Toulouse, à Marseille, de la Normandie au Bénin, et de leurs rencontres, des Ogres de Barback, à la fanfare Evo’nlé, en passant par Mouss, René Lacaille, Titi Robi, à Hakim de Zebda. Un 7ème album de fait coloré, joyeux, parfois nostalgique, aux sonorités plus élaborées que sur les précédents, mêlant audacieusement accordéon, harmonica, banjo, guitares, flûtes, orgue et même charengo des Andes.
On y retrouve leur musique populaire prête à danser sur « Le beaujolais », où on imagine avec plaisir les saucissons et les carreaux sur les nappes. Autour du beaujolais nouveau, les mêmes figures que leur auditoire : « Y’a de l’instit, y’a du plombier ».
Transperce toujours leur humour aux détours de quelques titres, ici sur « Chouette », une certaine idée de la Fontaine, ou bien sur « Chikungunya », petit moustique brésilien en fuite, qui en devient presque sympathique, ou encore sur « C’était beau l’été », où leurs voix se répondent. « Quand j’fumais du ch’val » n’est pas en reste, pour faire part de leurs expériences sensorielles et visiblement assez délirantes pour y rencontrer Petit Nuage, un cheval qui sait parler et avaler la fumée.
L’Amour est toujours présent sur ce nouvel album, éphémère mais plein d’espoir. « Elle s’appelle » aurait pu être de Cabrel, à la différence que pour eux, les « amours sont toujours de passage ». Une liberté revendiquée également dans la magnifique « Ne m’en veux pas », à l’instrumental lyrique, servant de jolis vers « Les oiseaux ne laissent pas de trace dans le ciel/ N’essaie pas de me suivre / Chacun sa manière de vivre / Je vais où l’écho m’appelle ».
Ode à la liberté aussi avec « Vive la divorcée », en une Mlle Dupré dévergondée, évadée de son bagne : « A bas les vies toutes tracées ! ». De l’amour et de l’espoir dans « Le jour et la nuit », aux cordes vibrantes et paroles tendrement naïves, comme sur « Les hirondelles ».
Des sujets plus graves sont abordés avec cette même sincérité, que ce soit sur « Accroche toi », écorchée vive de cet album ou encore sur « Peuple migrant ». Et dernière surprise de la pochette, « Gbaou, Gbaou », fruit de leur collaboration avec les sus-cités, belle échappée laissant entrevoir de nouvelles aventures.
On peut les rassurer et mettre au présent qu’ils ont toujours bien « la rime heureuse et le verbe ensoleillé ». Indémodables La Rue Kétanou. Retrouvez toute leur actu sur larueketanou.com
Chroniqueuse / Live report / Interviews