Cinq mois après sa release party LA PIÉTA revenait fouler le sol parisien le 3 mai, aux Trois Baudets.
Après avoir décoré la scène avec des fleurs, un tapis léopard et un cœur transpercé de l’habituelle croix cassée : le concert peut commencer « Maintenant ou jamais ». Ce morceau nous plonge directement dans l’univers de LA PIÉTA. Le charisme de Virginie opère immédiatement. Le texte est une injonction : « lève-toi, on additionnera nos vides et on en fera du plein ». Ce début a tout d’un coup de poing dans les tripes : ça réveille, ça dérange et ça séduit.
Puis c’est « La moyenne » et sa rythmique entêtante. Un must. La chanteuse secoue le public qui n’est certes pas très bruyant. Avec ce qu’elle donne, il est normal d’attendre plus en retour. LA PIÉTA nous offre une reprise de France Gall « Si maman si » qui lui va si bien et qu’elle interprète avec une sensibilité et une émotion marquante. Une maturité démontrant que l’on n’a pas besoin de hurlement et de violence pour crier son mal être. Puis vient « Versés en boule » gorgé de désespoir et qui avec son crescendo stratosphérique nous conduit à la rage, qui me rappelle le grand Jacques « Avec la rage en d’dans / Cette claque dans le sang / Qu’en naissant le diable t’a offert ». La musique appuie parfaitement les paroles dures et réalistes, avec des beats qui amplifient cette rage.
L’interprétation est captivante. Virginie est redoutable et cash dans sa communication avec le public. C’est parfois dérangeant, elle te pousse dans tes retranchements, c’est stimulant comme une secousse qui te désengourdit. Véritable cocktail musical et qualité d’écriture, font que LA PIÉTA ne ressemble à personne. Elle est positivement inqualifiable. Quel plaisir !
C’est au tour de « Salle d’attente » d’ailleurs on pourrait se croire dans une salle d’attente car le public n’est pas encore très chaud. La salle des 3 Baudets et ses sièges confortables y sont certainement pour quelques choses. L’effet rentre-dedans de LA PIÉTA peut également scotcher les spectateurs. Après ce simple et émouvant piano / voix sur « Salle d’attente », Virginie reste seule en scène pour slamé à capela « La fille la moins féministe du monde ». Cette prestation fait basculer l’auditoire. C’est assez exceptionnel, une artiste qui donne autant, se livre, établit un contact presque charnel en descendant de scène pour se mêler au public debout.
Je découvre une nouvelle chanson « Ma guerre est finie » qui devrait devenir un classique de LA PIÉTA et mériterait d’être programmée en radio. Les paroles : « ma guerre est finie, je déclare la paix avec moi aujourd’hui », pourraient être le résultat d’une introspection. Après une heure, le concert se termine avec à nouveau « La moyenne » reprise en cœur par un public resté debout.
L’univers musical, la plume, la fougue, la fragilité, la présence scénique, l’émotion partagée, autant de points qui révèlent une incroyable artiste. Courrez voir LA PIÉTA en concert, et suivez son actualité sur Facebook. et sur jesuislapieta.com.
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