La nuit du 22 février s’est couchée sur les projecteurs de la Maroquinerie qui, ce soir, annonçait une nuit sauvage. Habitués à être diffusés sur les plus grandes stations de radio, les Diva Faune ont posé leurs accords sur les planches du 20e arrondissement.
La nouveauté s’annonce comme maître mot de cette soirée. Pour la première fois, le duo formera un quatuor, accompagné de deux autres musiciens à la guitare et à la batterie électrique. Une exclusivité qui lance un défi à Yogan Le Fouler-Barthel et Jérémy Benichou, dont la carrière a été propulsée en 2017 par la sortie de leur titre phare « Shine On My Way ». C’est d’ailleurs cette chanson qui marquera le début du concert.
Pas besoin de chauffer l’ambiance, la chaleur émanait déjà du public avant même l’arrivée du groupe sur scène. L’ombre se tamise, silence ! On écoute. La voix singulière de Yogan est suivie par l’acoustique de leurs guitares, sublimée par une explosion de lumière qui donne un petit effet « Bercyesque » à la Maroquinerie. Instantanément, j’aperçois de mon estrade les silhouettes mouvantes qui forment une marée humaine, une vague de claquements de mains écume l’air. L’énergie qui s’en dégage éclabousse toute personne atteinte par ces vibrations. La première performance est éblouissante, d’autant plus que Yogan, chanteur et guitariste, se démène ce soir pour jouer avec un bras dans le plâtre !
Au fil du concert, l’éclairage mime l’ascension des pieds qui se soulèvent, sautillent, faisant trembler le sol. Le public fait résonner au plus fort les refrains emblématiques de « Get up », que certains connaissent aussi par leur version en featuring avec Léa Paci, autre chanson emblématique de Diva Faune et aussi de l’été 2018. Le regard du chanteur transperce, nous fixe, mais ne nous fige pas. Les yeux de l’antique Méduse n’a qu’à se tenir tranquille en ce début de show. Une atmosphère mystérieuse grimpe crescendo, renforcée par une brume qui laisse deviner la sensibilité des musiciens sur « After The Show ». Après un lancement très pop électro, nous découvrons l’éclectisme que nous propose Diva Faune sur des titres plus calmes, plus acoustiques, plus écorchés.
Je suis impressionnée par la synchronisation des claquements du public et les premières notes jouées. On comprend relativement vite la symbiose qui se joue dans la salle. 45 minutes se sont écoulées, nous en sommes à la moitié du concert, et le groupe a su nous présenter des styles si différents ! Ils jonglent tant avec des basses transcendantes que de la douceur acoustique. D’autre fois, les briquets s’enflamment spontanément, avant d’être aspirés par un élan électro qui lui, ne s’essouffle pas. Quand le public est plongé dans l’ombre, quelques flammes subsistent du bout de ses doigts. Leur musique transmet une bonne humeur thérapeutique, qui inspire liberté et évasion. Devant moi, le compteur de décibels rougit, s’emballe parfois, fait frémir les murs et les tympans.
Au bout d’1h30 de concert, le duo me surprend en réinterprétant une version électro de « Fortunate Song » du groupe mythique CCR. Même si la modernité renouvelle le rock, le duo s’en inspire aussi, s’amusant à lancer à la foule la veste d’un des guitaristes comme pour réanimer l’âme des groopies à l’image de celles des années 70. Sous leur air anglophone, au signal des « Come on ! » lancés par le duo, l’ordre est la folie : sauter, crier, chanter, danser frénétiquement, tant que l’on fait plus de bruit que son voisin.
Après trois rappels sur le devant des planches, nous avons assisté à un concert présentant des chansons très diverses, mélangeant folk électro, acoustique et parfois aux teintes rock, le tout interprété par une composition à quatre inédite et prometteuse. Retrouvez toute l’actualité du duo sur divafaune.com