Cette critique fait partie de notre couverture du Festival du film de Sundance 2024.
Le pitch : La veuve âgée Thelma (June Squibb) profite tranquillement de ses années d’or lorsqu’elle reçoit une série d’appels téléphoniques terrifiants : d’abord, quelqu’un qui ressemble à son petit-fils bien-aimé Danny (Fred Hechinger), prétend avoir des ennuis juridiques, puis un homme étrange qui lui dit qu’elle doit envoyer 10 000 $ à une boîte postale pour le sauver. Paniquée, Thelma le fait, se rendant compte seulement après coup qu’elle a été trompée et que la police ne fera rien.
Thelma est déterminée à faire quelque chose, cependant – ne serait-ce que pour prouver à sa fille et à son gendre inquiets (Parker Posey et Clark Gregg) qu’elle est toujours capable de vivre seule. Ainsi, avec l’aide de Ben (Richard Roundtree), l’un de ses rares amis restants, Thelma se lance dans sa mission, une mission qui la mènera d’un coin à l’autre de la vallée de San Fernando. Pourtant, c’est un assez gros voyage, sur un scooter de mobilité.
« Ma mère est en liberté ! » : Thélma Le scénariste/réalisateur Josh Margolin a, à tout le moins, créé la seconde moitié d’un double long métrage parfait avec L’apiculteur, qui partage quelques rythmes narratifs (mais avec une touche plus sombre). Et tandis que Thélma est d’un ton plus clair, l’esprit de Jason Statham et John Wick et d’autres durs à cuire fictifs est très présent alors que Thelma s’efforce de retrouver son argent et les hommes responsables de son vol.
Dans un sens, Thélma est une parodie, même si la satire n’est pas enfouie sous la surface – c’est plutôt comme un vernis qui plane sur le récit, entrant dans les détails plus nets lorsque Thelma est en mouvement. L’action elle-même reste ancrée dans le réalisme, mais lorsque la partition précise et convaincante de Nick Chuba démarre et que le montage est en cours, une séquence dans laquelle Thelma s’échappe audacieusement de la maison de retraite de Ben joue comme Mission impossible. (Thelma ne peut pas courir assez aussi rapide que Tom Cruise, mais elle a tout autant de courage.)
Des tropes comme le montage « recruter une équipe » prennent cependant un ton différent, lorsque toute personne que vous pourriez recruter pour votre équipe est un ami décédé. Ce sont des éléments comme celui-ci qui élèvent Thélma au-dessus de la simple parodie, car il s’inscrit dans la réalité de cette phase de la vie : profiter du temps qui nous reste, tout en étant bien conscient qu’il s’écoule.
Attention, Ethan Hunt : Le casting de Thélma est petit mais puissant, avec June Squibb creusant le rôle avec délectation. Squibb n’est pas un nouveau venu dans la comédie (dans le spécial comédie de HBO 7 jours en enfer, elle incarne une reine Elizabeth vengeresse qui bat à un moment donné Kit Harington), mais cela met en valeur toute sa gamme de talents d’une manière vraiment excitante ; elle sait exactement quand activer le charme de la « petite vieille dame » et quand le retourner.