Cette critique fait partie de notre couverture du Festival du film de Sundance 2022.
Le pitch : Le 17 juillet 2017, l’ancien caporal de la Marine Brian Brown-Easley (John Boyega) est entré dans une succursale de la banque Wells Fargo dans la banlieue d’Atlanta, avec un sweat-shirt et un sac à dos gris, et a remis au caissier une simple note de quatre mots : j’ai une bombe. Bientôt, il est pris en otage, avec des négociateurs de la police et des médias confus qui se bousculent pour désamorcer la situation. Ses revendications ? Un maigre 892 $ en fonds d’invalidité lui a été refusé par le ministère des Anciens Combattants.
Telles sont les circonstances reconstituées dans Abi Damaris Corbin 892un thriller bien intentionné et parfois saisissant qui retrace les moments déchirants des derniers halètements d’un homme désespéré à la visibilité et à la pertinence.
Attique ! Le thriller de prise d’otage est un châtaignier familier : de Après-midi de chien à Jean Q. et d’autres, nous connaissons les rythmes habituels. Il y a le protagoniste sympathique mais instable, le rapport incertain qu’il établit avec ses otages, les membres de la famille inquiets qui attendent avec impatience des réponses. La reconstitution par Corbin de la dure journée de Brown-Easley s’écarte rarement de ces formules.
Mais quelles notes de grâce apparaissent grâce aux performances, en particulier Easley de Boyega, imprégnant son sujet d’une patience de saint levée par une juste indignation. Dans les premières minutes du film, nous voyons des aperçus des circonstances qui le mèneront à sa décision fatidique – parler avec sa jeune fille Kiah (London Covington) au téléphone de ce qu’elle appellera son chien alors qu’il se dirige vers son 25 $-un – nuit à l’hôtel, espérant avoir un dernier mot avant la fin de ses minutes. C’est un homme bon et gentil, ou il veut l’être, mais un trop grand nombre de couches de dignité lui ont été retirées.
Le fait que la situation de Brian soit devenue si grave qu’il ait pris des mesures aussi imprudentes et drastiques pour garantir un maigre 900 $ à sa famille, témoigne du gouffre béant au cœur du traitement réservé par l’Amérique à ses anciens combattants, en particulier les pauvres et les Noirs. Boyega, prenant la relève de Jonathan Majors (qui a dû abandonner en raison de conflits d’horaire chez Marvel), remplit Brian d’un équilibre profondément sympathique, ne craquant que lorsqu’il est poussé un peu trop loin par un délai retardé ici, une question condescendante là-bas.