Marion, Lisa et Claudine forment le socle des Glossy Sisters. Elles se sont fait connaître en reprenant à leur manière, des titres de Katy Perry, Ariana Grande ou encore Stromae, entre autres. Elles remportent le prix du public et du jury lors du célèbre concours Crest Jazz vocal en 2015. Mars 2016 voit la naissance de leur 1er EP « Babillages ». Mamusicale a la chance de rencontrer ces 3 merveilleuses artistes pour la sortie de leur nouvel album « C’est pas des manières ».
Marion, Lisa, Claudine, vous formez le groupe Glossy Sisters, comment s’est formé le trio ?
Lisa : ce n’est plus vraiment un trio car on a deux musiciens maintenant sur scène avec nous. L’essentiel est quand même dans le trio vocal, c’est vrai. Le groupe s’est formé en 2014. Marion et moi avons monté le projet en amont pour travailler sur les arrangements avant de finaliser l’équipe des Glossy Sisters. Une fois les arrangements finalisés, on a appelé Claudine pour compléter le groupe, ainsi qu’un contre bassiste. Maintenant on a un bassiste et un batteur percussionniste sur scène avec nous.
Comment est venu le nom de Glossy Sisters ?
Marion : sur notre premier album on avait cette référence très swing et aussi en référence aux Andrews Sisters et à d’autres groupes vocaux. On avait envie de garder le « Sisters » qui est très connoté jazz. Ça s’y prêtait vraiment car on faisait du jazz sur le 1er album. Pour le côté Glossy, il se trouve que Lisa aimait beaucoup mettre du gloss, et il y a aussi le côté brillant, clinquant. D’où les « Glossy Sisters »qui est apparu comme une évidence.
Quelle est votre formation musicale ?
Lisa : on est toutes les 3 musiciennes et instrumentistes. J’ai commencé le piano car mon père est pianiste. On a toute fait un cursus dans des écoles de musique avec des formations jazz, accès sur l’improvisation également.
Marion : j’ai commencé le piano aussi en passant par le conservatoire. J’avais un papa qui était dans le son et j’ai été bercée au son du jazz toute ma jeunesse.
Claudine : moi j’ai commencé par le violoncelle à 6 ans. J’ai fait beaucoup de classique. J’ai également fait du piano et je me suis mise au chant vers 14 15 ans.
Vous avez essentiellement commencé par des reprises. Y a-t-il des chanteurs ou des chanteuses qui vous ont contactés suite à ces reprises ?
Marion : on avait envoyé à Mathieu Boogaerts la reprise de Luce qui lui avait écrite cette chanson. Il nous avait fait un gentil retour dessus.
Claudine : sur notre nouvel album, on a 80% de compositions mais également 2 morceaux arrangés dont « mon corps » de Ariane Moffatt. Elle a d’ailleurs apprécié et repartagé notre vidéo sur son compte.
Votre EP en 2016 était essentiellement composé de reprises, sur votre nouvel album ce sont principalement des compositions. Comment avez-vous travaillé ensemble ?
Lisa : on a commencé à travailler dessus il y a 3 ans environ en faisant une résidence écriture. On s’est enfermé pendant une semaine pour trouver des idées, des choses à dire. Au tout début, ça a commencé par quelques reprises, dont « mon corps », mais très vite on a réussi à bifurquer sur des compositions et des arrangements. On a travaillé surtout en binôme, en mélangeant les binômes, c’était plus pratique et plus efficace.
Claudine : mais dans tous les morceaux, il y a notre pâte à toutes les 3.
Comment travaillez-vous au départ, vous faites plutôt la musique ou les paroles ?
Marion : ça dépend des morceaux. On a chacune travaillé des morceaux. Une de nous pouvait arriver avec des textes et une mélodie. Une autre qui arrivait avec une chanson déjà presque terminée. D’autres qu’on a co-composés. Il y a un peu tous les formats. Moi j’écris plutôt les paroles et la mélodie en même temps.
Lisa : moi je commence plutôt par la mélodie mais les textes viennent très rapidement après, surtout si on a déjà le thème en tête.
Aviez-vous une ligne directrice au départ, ou les thèmes sont venus au fur et à mesure des compostions ?
Lisa : la ligne directrice depuis le début c’est de parler de la femme. Déjà sur le 1er spectacle et sur le 1er album, c’était le fil conducteur. On avait chacune des choses plus personnelles à raconter, des thèmes actuels.
Marion : certains titres sont plus marquants comme sur le titre « c’est pas des manières », il y a une énergie et une hargne qui sont bien là.
Quelles sont vos influences musicales, et où puisez-vous votre inspiration ?
Marion : j’écoute beaucoup de jazz et d’instrumentiste. Personnellement je suis très inspirée par des artistes comme Sara Vaughan, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Nina Simone, Donny Hathaway, Aretha Franklin, Dinah Washington et adolescente j’ai beaucoup écouté Whitney Houston et Céline Dion.
Claudine : on a des goûts très éclectiques, mais on a effectivement des références de base en commun comme Céline Dion, Maria Carey, Christina Aguilera, des choses qui nous parlaient quand on était jeunes en fait. C’était un peu nos modèles. Plus récemment on se retrouve aussi sur Camille.
Lisa : on a essayé sur cet album de trouver des sons et des onomatopées qui sont différents du 1er album. En terme de matière et de sons on est sur des choses plus texturales. On s’est rendu compte au bout de 5 ou 6 morceaux qu’on avait un peu pris un tournant musical. On s’est posé la question en se disant, « qu’est-ce qu’on fait, est-ce qu’on continue dans cette voix ? ». Mais c’était tout à fait naturel, on a donc continué dans ce sens-là, et au final ça donne cet album de compositions qui est complètement cohérent.
Quels sont les musiciens qui ont travaillé avec vous sur cet album ?
Marion : on a vraiment pensé l’album toutes les 3. Le bassiste, Sébastien Richelieu, nous a rejoints sur l’album ainsi que le réalisateur, Julien Jussey, qui nous a aidés à jouer comme on l’entendait. On avait déjà une idée de ce qu’on voulait en terme de son et le réalisateur nous a aidé à mettre en forme. Grégory D’Addario, qui joue des pads, est sur scène avec nous et nous a rejoints tout récemment. Ce sera sa première scène avec nous au Café de la Danse le 27 novembre.
Claudine : le bassiste qui a travaillé avec nous sur l’album, ce n’est pas le même, c’est Jeremy Bruyère, c’était une phase transitoire. Mais c’est Grégory qui nous accompagne sur scène.
Vous avez créé votre propre label, Arum Music ? Quelles en sont les raisons principales ?
Marion : dans la conjoncture actuelle, c’est devenu compliqué de produire des disques. Il y a aussi une volonté de garder notre indépendance, de produire nous-mêmes nos disques. Mais on a un quand même un distributeur.
Lisa : ça facilite aussi le fait de lever des fonds, d’avoir une structure derrière nous, comme par exemple faire des demandes de subventions qu’on n’avait pas pu faire avant.
Y a-t-il un morceau que vous avez repris et que vous n’avez pas gardé car il ne vous donnait pas satisfaction ?
Claudine : quand je suis arrivée dans le groupe, les filles avaient plein de morceaux sous le coude, mais beaucoup n’ont pas été utilisés. Dans ce nouvel album, on n’en a évincé également pour diverses raisons.
Lisa : il a fallu faire des choix sur ce nouvel album. On a enlevé le swing pur et dur, et on a fait le choix de ne garder que des compositions en français. Il y en a 1 ou 2 chansons qui seront sur le live mais pas dans l’album.
Marion : la décision de ne garder que les morceaux en français pour qu’il y est une réelle direction artistique n’a pas été facile à prendre car on se ferme aussi des portes. Depuis 5 ans on a évolué dans le milieu du jazz et beaucoup de gens nous suivent et nous connaissent, dans ce réseau-là. On part dans une nouvelle direction, et c’est assez différent.
Y a-t-il une chanson que vous voudriez reprendre mais que vous n’osez pas proposer aux deux autres du groupe ?
Lisa : ça m’est arrivé mais j’ai oublié ce que c’était.
Marion : on a essayé d’arranger du Johnny, du Céline Dion.
Claudine : moi j’ai essayé « Résiste » de France Gall mais ça n’a pas été concluant.
Dans le clip « sous tes doigts » vous avez utilisé du plastique pour faire la rythmique ? Y a-t-il d’autres objets utilisés ?
Lisa : oui il y a des objets insolites sur l’album, mais pas forcément sur les clips, on a utilisé ce qu’on avait sous la main, des verres, des chaînes de voiture, des tables.
Marion : ce sont des sons très organiques, on n’a pas du tout utilisé de sons fabriqués en studio.
Claudine : on a gardé d’ailleurs les chaines de voiture sur scène.
Quelle est votre investissement justement dans les clips ?
Lisa : sur les 2 derniers on maîtrisait tout. On voulait garder ce côté live, il n’y avait pas vraiment de scénario. On a un clip qui va sortir dans quelques semaines, et pour celui-là on s’est entouré de quelqu’un qui apporte des idées et avec qui on a fait le scénario.
Quelle est la qualité que vous aimez chez chacune des 2 autres ?
Lisa : pour Marion je dirais sa persévérance. Pour Claudine, je dirais sa créativité
Marion : pour Lisa je dirais sa douceur, sa patiente. Pour Claudine je dirais son énergie.
Claudine : Pour Lisa je dirais sa précision. Et pour Marion je dirais aussi sa persévérance.
Quelle est votre actualité à venir ?
On fait le Café de la Danse le 27 novembre, qui est la première date de la tournée. On a le clip du titre « danse » qui arrive prochainement. Le 9 février, la sortie lyonnaise, et une tournée qui s’annonce avec quelques dates.
Quelle est votre boisson préférée ?
Lisa : le Prosecco
Marion : un bon Whisky
Claudine : un mélange de fruits frais
Quel est votre plat préféré ?
Claudine : je suis végane et tout le monde me taquine avec ça. Je suis très gourmande. Mais en ce moment j’aime beaucoup les dahl aux lentilles avec du gingembre, du lait de coco. J’aime beaucoup les saveurs sucrées salées
Lisa : je reste en Italie, et je dirais un bon risotto aux champignons
Marion : moi je dirais un tagine aux pruneaux, comme le prépare ma mère
Quelle est la salle mythique que vous rêveriez de faire ?
Les 3 en même temps : l’Olympia (rires)
Quel festival voudriez-vous faire ?
Lisa : j’aimerais bien Jazz à Vienne mais je crois que c’est mort, parce qu’on n’est plus trop dans le réseau jazz.
Claudine : Jazz à Vienne ou Les Nuits de Fourvière
Marion : je dirais Montreux Jazz Festival, ou le Festival International de Montréal
Quel est l’artiste que vous souhaiteriez ressusciter ?
Claudine : moi je dirais Amy Winehouse. Je serais curieuse de voir comment elle aurait évolué dans les nouvelles choses du moment.
Marion : je pense que ce serait Donny Hathaway ou Miles Davis, ou James Brown, ou Prince bien évidemment (rires). Mince, j’oublie Mickael.
Lisa : je dirais Prince
Sans réfléchir, quelle chanson souhaiteriez-vous reprendre ?
Lisa : je suis celle qui connait le moins Céline Dion, mais j’aurais dit Céline.
Claudine : je dirais « J’adore » de Philippe Catherine, je serais curieuse de voir ce qu’on aurait pu en faire.
Marion : je n’ai pas trop d’idée qui me vient comme ça.
Merci beaucoup les filles, et on vous retrouve sur scène le 27 novembre sur la scène du Café de la Danse à Paris.
Retrouvez toute leur actu sur glossysisters.com Crédit photo : Emilie Möri