Julien Voulzy, de par son nom, ne se présente pas. Il nous dévoile ici « Imparfait » sorti le 9 octobre, 1er single extrait de son album « Alpha », composé de 10 titres, dont la sortie est prévue en 2021. Julien a fait appel à son acolyte de toujours, Matthieu Chedid, pour travailler avec lui et produire cet album.
Tu as commencé la musique avec des groupes comme « Les Cherche Midi » puis « Les Bébés fous » et « Les Poissons rouges ». Tu renais quelques temps après sous le pseudonyme de June. On te retrouve aujourd’hui sous ton vrai nom, pour la sortie prochaine de ton album. C’était un besoin vital de reprendre ton nom ? Comment gères-tu le poids d’être un Voulzy ?
Parfois c’est très difficile pour nous car depuis petits on est entouré de mecs hypers balaises et supers doués. En fait je n’ai pas peur de ça mais au contraire ça me pousse à progresser. J’ai peut-être peur parfois de ne pas y arriver, mais jamais de me dire que les gens vont me comparer à mon père. Je suis super content et fier de la carrière de mon père, et je lui souhaite de continuer le plus longtemps possible. Dans ce métier, tu sais que la seule chose qui peut te sauver, c’est la rigueur, et il faut avoir les épaules pour le faire. C’est certain qu’on va deux fois plus m’attendre au tournant, et c’est normal, mais j’ai juste à être le mieux possible. Et quand on bosse avec Matthieu, c’est pareil, on sait qu’il ne faut pas se planter.
Comment s’est construite la chanson « Imparfait », sortie le 9 octobre, et qui est le 1er single de ton album « Alpha » ?
Pour « Imparfait », on est parti sur une petite barque et Matthieu a commencé à faire une mélodie, on essayait des choses et c’était des essais imparfaits. On a passé beaucoup de temps ensemble et on était super heureux du résultat. Je lui parlais souvent de ce côté cosmique, de nos rêves communs ; on se connait depuis tellement longtemps. Un matin Matthieu est arrivé, et subitement il m’a dit, « tu vas t’appeler Alpha ». J’ai compris très vite en le regardant dans les yeux qu’il était très sérieux. En fait Alpha c’est mon nom d’intérieur, c’est mon nom musical. Je suis quelqu’un de solaire et de très profond, donc ça me correspond tout à fait.
Tu connais Matthieu depuis de nombreuses années, c’était une évidence de réaliser ton album avec lui ?
En général je vis le moment présent, et pendant cette période de composition je suis avec lui. En fait ça venait de lui car il me disait vient on va à la maison et on fait ça.
Comment se passent les compositions ?
J’arrive avec mes chansons. Par contre pour « Imparfait », c’est Matthieu qui a écrit le texte. Il était très investi dans ce projet. Pour tout dire, les chansons « Imparfait » et « Emilie » ont été faites en 6 heures. Pour les paroles de la chanson, Matthieu me posait des questions, il proposait des phrases, et à un moment il est parti, comme une vraie machine de guerre, et c’est sorti tout seul. Il est très fort, c’est très impressionnant. D’un coup il a un éclair, et tout devient fluide.
Ton album est décrit comme une odyssée pop, sensuelle et émouvante, et le titre « Imparfait » retrace une histoire d’amour entre deux personnages cosmiques, Alpha et Omega. Que représentent Alpha et Oméga pour toi ?
Cet univers cosmique me fascine. Alpha et Oméga c’est une histoire d’amour, et quand j’ai fait cette chanson, je n’ai pas du tout pensé au côté biblique. J’avais envie d’être bien, d’être amoureux, et tout ça est parti de là. Ce monde cosmique m’habite en permanence, c’est mon odyssée, c’est mon aventure, et Matthieu a réussi à mêler tout ça pour créer cette histoire.
Tu composes essentiellement en guitare voix, ou en piano voix ?
Ca dépend, je peux faire les deux, mais cet album-là, je l’ai beaucoup travaillé au piano.
Quand tu écris des chansons, quels sont les sujets qui t’animent ou qui te révoltent ?
Je travaille en ce moment sur une chanson suite à l’affaire George Floyd. Cette affaire m’a beaucoup touché et m’a beaucoup révolté en même temps. Ça ne finira jamais. C’est horrible à dire, mais malheureusement je suis habitué depuis que je suis tout petit, et du coup je n’y pense plus, mais quand tu vois les images, c’est hyper violent. Quand tu vois également comment sont traitées les femmes dans certains pays occidentaux. Quand je suis seul à la maison, je refais le monde. En résumé, ça vient souvent d’une révolte, et tu sors de ton confort émotionnel.
Pour parler du clip « Imparfait » réalisé par Yann Orhan, tu avais une idée précise de ce que tu voulais ou tu lui as donné carte blanche ?
Je savais ce que je voulais et ça été un long processus. Ça faisait longtemps qu’on était dans ce monde cosmique avec Matthieu. On a beaucoup échangé avec Yann et il a fait un super travail sur ce clip. On a réussi à créer ce monde cosmique.
Comment se passe la promo en cette période difficile ?
La stratégie était d’aller vers les radios et tout ça avec la sortie de ce 1er clip le 9 octobre. Toute l’équipe de Wagram s’est dit, on va sortir un deuxième clip le 9 novembre, qui est un peu plus radiophonique, et la promo se lancera ensuite. Mais pour l’instant tout est bloqué et on attend de voir comment ça va évoluer. Aujourd’hui c’est ma première interview pour ce projet et je suis très content.
En 2014 2015, tu as reformé le groupe « les cherche midis » avec Pierre Souchon pour fêter les 20 ans du groupe ? C’est toujours important de travailler avec Pierre ?
Je ne sais pas qui a annoncé ça mais ça ne s’est pas fait finalement. On va faire un anniversaire un jour, on en parle souvent et on en a très envie. Pierre est un frère pour moi, on est toujours connecté tout le temps. Il faut surtout trouver le temps pour amener le processus jusqu’au bout.
Les enfants « de » disent souvent qu’ils veulent être reconnus pour ce qu’ils sont, mais y a-t-il une phrase ou un conseil qui vient de ton père, et qui résonne toujours en toi ?
Oui j’en ai une qui me vient. Il disait souvent « c’est bien mais il faut faire des mélodies ». Quand je travaillais dans ma chambre sur des musiques, il rentrait et me disait «c’est bien, mais il faudrait que tu fasses une belle mélodie là-dessus, c’est important ».
Un chanteur a dit qu’étant jeune il rêvait d’être un Beatles, et toi qui rêvais-tu d’être ?
J’admire beaucoup Michael Jackson. J’ai toujours été un rêveur et encore aujourd’hui d’ailleurs. Depuis tout jeune, je savais que je ferai quelque chose dans le sport ou la musique. J’étais tout le temps avec Pierre et Matthieu, et ça devenait chaque jour plus évident que la veille. Quand on était petit avec Pierre, on prenait des raquettes en guise de guitare, on mimait, et on faisait semblant de faire des spectacles, et on ennuyait nos parents (rires).
La famille Chedid a fait une tournée pendant plusieurs mois. Tu as trois frères qui sont également dans la musique ; aimerais-tu tenter la même expérience avec tes frères et ton père ?
Je dirais oui bien sûr mais mon père bosse énormément, il n’a pas souvent de moments à lui, et quand il finit une tournée, il a souvent envie de calme. Quant à mon frère, Lieutenant Nicholson, il bosse aussi beaucoup. Il faudrait juste trouver le bon moment pour travailler tous ensemble. Même si on se voit beaucoup avec mon père et mon frère, on travaille plutôt chacun dans son coin, alors que la famille Chedid forme vraiment un groupe, et travaillent souvent ensemble.
Quelles sont tes trois chansons préférées de ton père ?
La première chanson qui me vient c’est « Le Miroir » qui n’est pas très connue, qui est sortie en 1976. C’est un morceau encore très moderne. Il parle des femmes et de la manière dont elles se regardent ; c’est très beau. Une autre que j’aime beaucoup c’est « Cocktail chez mademoiselle » qui est encore très actuel, et je suis toujours très étonné quand je l’entends chez des gens. Et la troisième c’est « Jésus ». C’est très difficile cette question car j’aime beaucoup aussi « Milady » ou « Karin Redinger », toutes ces chansons qu’il a faites dans les années 70 et que les gens ne connaissent pas forcément. Mais j’aime aussi beaucoup « Rockollection » ou « Belle-Ile-en-Mer », et je pourrais en citer plein d’autres. Quelquefois je me pose la question : est-ce que j’aime tout ce qu’il fait parce que c’est mon père ou parce que ses chansons sont simplement magnifiques (rires). Souvent avec Pierre quand on était plus jeunes, on les regardait et on se disait, vraiment ils sont forts. Même maintenant j’adore aller les voir en concerts, que ce soit Alain ou mon père seul, ou tous les deux ensemble.
L’album « Alpha » est composé de 10 titres. Tous les titres sont-ils dans ce même univers cosmique ?
« Emilie » est un peu dans le même esprit que « Imparfait » mais les autres titres sont totalement différents.
Au regard de la période difficile, quels sont les projets par rapport à cet album ?
La sortie du prochain single « Ainsi » qui était prévue le 9 novembre est bien sûr reportée. Je voulais dire aussi que je suis très content car aujourd’hui c’est ma première interview pour ce projet.
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