Hugo BARRIOL interpelle par sa voix envoûtante, pour ensuite nous bercer par ses mélodies folks. Il a traîné ses guêtres dans le métro australien puis parisien, et l’expérience lui a plutôt bien réussi. Après un EP en 2017, et un album en 2019, il revient avec son EP « Hey Love » sorti en novembre dernier.
Pourrais-tu nous parler de ton parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?
Après mon voyage en Australie, je me suis mis à 100 % dans la musique. J’ai joué dans le métro parisien pendant 1 an et demi et j’ai beaucoup progressé au niveau de mon jeu de guitare et au niveau de ma voix. Ca a beaucoup influencé mes compositions parce que l’acoustique et la réverbe m’ont amené à pousser sur ma voix pour qu’elle porte, et qu’elle atteigne un maximum de gens. J’ai rencontré Marie Audigier, du label Naïve, qui m’a remarqué dans le métro et avec qui j’ai sorti mon album.
Pour quelle raison l’Australie ?
Ca faisait longtemps que je voulais voyager et quand j’ai vu le film « Into the Wild » j’ai eu le déclic, j’ai eu envie de faire la même chose. J’ai choisi l’Australie car c’est plus facile d’avoir un visa pour les jeunes, et pouvoir travailler. Le climat et les grands espaces m’attiraient aussi beaucoup.
Tu as joué dans le métro en Australie et en France, dirais-tu que c’est une bonne expérience ?
Si c’était à refaire je le referai car il s’est passé beaucoup plus de choses positives que négatives. Et j’ai rencontré Marie.
Justement, si tu n’avais pas rencontré Marie, comment serait ta vie actuellement ?
J’ai rencontré beaucoup de professionnels en plus de Marie, et j’ai décidé de travailler avec l’équipe de Marie car on se comprenait complètement pour faire la musique dont j’avais envie. Si je n’avais pas croisé Marie j’aurais trouvé d’autres personnes, mais je ferais toujours de la musique.
Quelles sont tes influences musicales ?
Ce sont surtout des groupes anglophones comme Bon Iver, Patrick Watson, Ben Howard, Bear’s Den. C’est aussi pour ça que je suis allé enregistrer à Londres, qui est une ville que j’adore, car Ian Grimble, le producteur avec qui j’ai fait mon 1er album et cet EP, a travaillé avec ces groupes dont je suis fan. Quand j’ai commencé à chercher qui travaillait avec ces groupes-là, le nom de Ian est revenu plusieurs fois. Je l’ai contacté, et comme son studio était à Londres, c’était parfait pour moi.
Avant d’enregistrer les chansons il faut les écrire. Comment se passe les compositions ?
C’est très divers car ça peut commencer par une mélodie, par un mot ou par une phrase, je n’ai vraiment pas de règle. Ma manière de composer a un peu évolué car auparavant j’étais surtout en guitare voix. Maintenant j’essaie de rajouter d’autres sons avec un logiciel, pour travailler avec d’autres instruments. Le seul truc c’est que j’aime bien quand ça va vite.
Comment sait-on quand une chanson est aboutie ?
C’est surtout une question de feeling. C’est quand une série de choses se mettent en place et s’alignent qui font que c’est bien comme ça. Je dirais que c’est un peu comme en cuisine, on sait quand il n’y a plus besoin de rajouter quoi que ce soit.
Tu as sorti un 1er EP en 2017, un album en 2019 et tu as sorti ton dernier EP en novembre dernier, comment ont évolué ta musique et ton écriture depuis ces années ?
J’ai l’impression de savoir un peu plus où j’ai envie d’aller, savoir ce que je veux faire, et comment je veux faire les choses. Pareil pour les sons que j’ai envie d’avoir, alors qu’au début je me laissais guider car je ne savais pas forcément mettre en forme ce que j’avais dans la tête.
Quelles sont les personnes qui ont travaillé avec toi sur cet EP ?
Quand j’étais à Londres, j’ai rencontré une autrice franco-irlandaise, Chloé Giacometti, qui est également chanteuse. On a travaillé ensemble pour peaufiner mes textes, surtout sur la version originale de « Hey Love », ça m’a permis de chercher les mots parfaits qui allaient bien s’imbriquer dans la chanson. En studio j’ai travaillé avec des musiciens, Chris Masse à la batterie, Tommy Heap à la basse, qui joue aussi du piano, et Paul Frith aux cuivres. Ian Grimble a produit l’album. La chanteuse Joe Bel a chanté avec moi la version française de « Hey Love », et pour tout ce qui est mastering, c’est Mathieu Bameulle.
Comment s’est faite la chanson avec Joe Bel ?
Joe Bel était dans la même maison de disque que moi, chez Naïve, mais on ne s’était jamais rencontré. On a fait quelques dates ensemble en Belgique, où j’ai fait sa 1ère partie. J’aimais beaucoup sa musique et sa voix, et quand j’ai pensé faire une version française de « Hey Love », j’ai tout de suite pensé à Joe, car nos univers se ressemblent beaucoup.
Tu parles beaucoup d’amour dans cet EP, est-ce un thème que tu affectionnes tout particulièrement ?
Il y a beaucoup de thème que j’aime aborder dans mes chansons, mais cet EP parle d’une histoire d’amour et tout tourne autour de l’amour. J’ai commencé par écrire la première chanson qui est « From Love To Dust » et ensuite « Hey Love » est tombé du ciel.
Tu es un fan de photographie, as-tu un regard plus exigeant pour tes clips ?
J’aime beaucoup la photo, comme la vidéo d’ailleurs. J’aimerais bien pouvoir en faire un peu plus. Je vois des choses que j’ai envie de mettre en images pour faire un ensemble parfait. Jusqu’à présent je ne pouvais pas trop donner mon avis car j’étais dans un label qui produisait mon album, et dont les choix artistiques ne me convenaient pas forcément. Aujourd’hui que je suis en indépendant, je peux faire réellement ce que je veux. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour le clip de « Hey Love ». J’ai vu un court-métrage que j’ai trouvé magnifique. Etant indépendant, et sans forcément de budget, j’ai contacté les personnes à Los Angeles pour savoir s’ils m’autorisaient à utiliser leur court-métrage, et le clip de « Hey Love » est tiré de ce court-métrage. Quant au clip de « Stay », il a été fait par le réalisateur Mathieu Spadaro qui était venu me voir en concert et qui souhaitait travailler avec moi.
Tu as repris la chanson de Billie Eilish « When The Party’s Over », est-ce un exercice que tu souhaiterais refaire ?
Je ne faisais aucune reprise avant. Je m’y suis mis petit à petit car ça m’amusait. Il y a des chansons que j’aime beaucoup et que j’aime reprendre à ma sauce, en guitare voix. J’ai pu le faire aussi sur la chanson « Blinding Lights » de The Weeknd.
En tant que jeune artiste, quelle est ta relation avec les réseaux sociaux ?
C’est important d’être présent sur les réseaux sociaux, mais c’est un peu compliqué pour moi de trouver la limite pour ne pas en faire trop ni pas assez. J’aimerais bien de temps en temps pouvoir mettre mon téléphone de côté pendant plusieurs semaines, mais il faut rester connecté pour ne pas se faire oublier, ça fait partie du job. Depuis quelques temps, je fais des petites vidéos, des petits montages, où j’explique l’histoire derrière les clips, et ça j’aime beaucoup.
Comment arrive-t-on à faire les 1ères parties d’Alain Chamfort ?
Je travaillais avec son manager qui lui a demandé si c’était possible et Alain a dit oui. Je suis parti sur une trentaine de concerts avec Alain, en France, en Belgique et en Suisse. C’était au tout début de ma carrière, en 2017.
Quelle a été ta sensation quand tu as composé ta toute première chanson ?
Avant de chanter en solo, j’étais batteur dans un groupe, c’est comme ça que j’ai commencé la musique. J’avais 18 ans à l’époque et on commençait déjà à composer. Mais ma 1ère chanson en tant que chanteur c’était avec un pote guitariste en Angleterre. C’était cool car ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête. C’était une sensation nouvelle et c’était le début de ce qu’est ma vie aujourd’hui.
En cette période un peu difficile, comment occupes-tu tes journées ?
Je bosse de chez moi donc ça ne change pas beaucoup pour moi. La seule différence c’est que je vois moins mes copains et qu’on sort moins dans les bars. J’ai été plutôt productif pendant le 1er confinement, et je n’ai pas arrêté de travailler pour écrire ou pour améliorer des chansons. C’est plus compliqué au niveau de la scène, car ça commence à réellement me manquer, comme beaucoup d’artistes d’ailleurs. Quand on le fait régulièrement, on ne s’en rend pas compte, mais là ça devient très difficile.
Peux-tu nous dévoiler une chose que l’on ne sait pas sur toi ?
J’ai fait les cours Florent, j’ai fait du théâtre. Je ne suis pas resté longtemps, mais j’ai gardé des amis de l’époque.
Si tu es cinéphile, quel est ton film préféré ?
« Into the Wild » que j’ai adoré. Il y a “Inception” que j’aime aussi beaucoup. J’ai « Dallas Buyers Club » qui me vient en tête. « La vie est belle » aussi est magnifique.
Y a-t-il une phrase ou un dicton qui t’accompagne dans tes moments de doute ?
Par forcément dans les moments de doute, mais c’est mon beau-père qui dit toujours « tout est possible » et j’aime bien penser ça.
Quelle est ta chanson préférée parmi toutes celles que tu as écrites ?
J’hésite entre « Hey Love » et «Stay », mais je dirais « Stay »
Quel est l’artiste dont tu es un grand fan depuis de longues années ?
Quand j’ai découvert Bon Iver, c’était incroyable. Il est toujours dans le top 3. Il y a aussi Ben Howard, Patrick Watson. Et si on va chercher un peu plus loin, je dirai Oasis que j’aime beaucoup, et depuis toujours.
Si tu devais offrir un CD à quelqu’un, ce serait quoi ?
Le deuxième album de Bon Iver qui s’appelle « Bon Iver Bon Iver » et qui est absolument magnifique.
Quel est ton plat préféré ?
Je suis trop fan des burgers, si on peut considérer ça comme un plat, mais un burger végétarien car je ne mange plus d’animaux. Un bon burger veggie avec du bleu, car je mange encore du fromage.
Quelles sont les 3 choses que tu emporterais sur une île déserte ?
J’emporterais ma guitare. S’il y a de l’électricité, je prendrais le matos pour enregistrer mes chansons, de quoi peindre sans doute, et de quoi faire des burgers.
Parce que tu peins également ?
Je faisais beaucoup de dessin quand j’étais petit. Je m’y suis remis un petit peu dernièrement en faisant des cartes de Noël.
Et peut-être qu’un jour ton dessin ou ta peinture se retrouvera sur la pochette d’un prochain album ?
Oui qui sait, peut-être