Emy Taliana est une artiste que l’on suit depuis quelques temps et que l’on aime. Après un EP et un premier album, Emy revient avec son 2ème album tout en anglais. Auteure, compositrice et interprète, elle nous dévoile un album très personnel, dont 5 covers de la série Wynonna Earp qui lui a valu un énorme succès auprès des fans de la série.
Tu as fait un 1er album, ensuite un EP, et te voilà avec ce nouvel album tout en anglais, quelle en est la raison ?
Il y a quelques mois, j’ai fait le buzz sur Twitter qui m’a développée une fan base étrangère. Ça arrivait de tous les pays, les Etats-Unis, l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Australie, et j’en passe. J’ai fait un concert à Londres en septembre et je me suis dit qu’il fallait que je vienne avec des chansons que les gens comprennent. Ça a toujours été un rêve de petite fille de faire un album en anglais. Je me laissais souvent influencer, car on me disait si tu veux être diffusée en France, il vaut mieux chanter en français, et c’est ta langue maternelle, etc. Et si tu veux chanter en anglais tu auras plus de concurrence, etc. Finalement j’ai décidé d’être concentrée sur ce que je voulais et non plus sur ce que les gens disaient.
Quelles sont les thèmes que tu évoques dans ces chansons ?
J’aborde beaucoup de sujets liés à l’anxiété et au fait qu’on a beau montrer qu’on est heureux, on ne l’est pas toujours. J’ai voulu aborder ces sujets qui touchent à la moelle osseuse de l’humain. Finalement on est tous unique et extraordinairement unique, mais on est aussi un peu tous les mêmes en traversant tous des passages de nos vies où on se sent moins bien, où on s’auto-juge beaucoup, où on ne se sent pas assez ceci ou pas assez cela, où on est concentré sur le jugement des autres, et ça nous fait nous sentir mal, ça créé de l’anxiété en soi. Je n’arrivais pas à aborder ces sujets en français, bizarrement j’ai réussi à le faire en anglais et j’arrive toujours pas à savoir pourquoi. Peut-être parce que je me cache derrière cette langue. Ce sont ces sujets qui touchent à l’humain qui me tiennent vraiment à cœur. J’aborde aussi la peur, la peur de soi, la peur de l’autre, la peur d’oser. Mais j’essaie toujours dans mes chansons, de rajouter de la lumière et de l’espoir, que ce soit dans la musique, ou dans les paroles ; c’est mon leitmotiv, parce que ça me ressemble.
C’est pour toutes ces raisons que tu as appelé ton album « Trust and Believe » ? Justement qui a travaillé avec toi sur cet album ?
Oui tout à fait. J’ai fait l’album à 80% toute seule. Sinon j’ai mes 2 acolytes qui ont travaillé avec moi, Florent Gayat et Patrice Bui. Ils m’ont aidée sur les compositions et sur les arrangements. Et en ce moment je suis main dans la main avec Florent, plus que jamais. C’est lui qui m’a accompagnée à Londres et ce concert était l’un des plus beaux de ma vie. J’ai rarement ressenti une énergie aussi positive et bienveillante. Je l’ai vécu avec Florent et ça a développé un lien qui était déjà extrêmement fort. Il est important pour moi de parler de lui car il est d’un soutien énorme depuis plusieurs années.
Je me suis arrêtée sur la chanson « Bad Human », de quoi parte-t-elle ?
J’ai écrit cette chanson dans une période de ma vie où j’étais très mal. J’étais très attachée aux jugements des autres parce qu’on rencontre beaucoup de gens gentils et bienveillants mais à l’inverse on rencontre des gens très malveillants et qui sont dans le jugement, qui vont te dire des choses extrêmement blessantes et qui vont blesser ton âme de manière très profonde. J’ai écrit ce titre à ce moment-là. Avant je n’arrivais pas à écrire lorsque j’étais très mal, je me sentais « Bad Human » suite aux réflexions que j’avais reçues, aux jugements et aux critiques très négatives à mon égard. Du coup j’ai eu envie d’écrire ce titre car je me suis dit, ce n’est pas possible que je sois la seule au monde à ressentir ça. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé. J’ai reçu beaucoup de messages de gens qui me disaient que ça leur faisait du bien d’écouter ce titre quand eux-mêmes allaient mal. Ce titre ne leur fait pas aller mieux mais ils se sentent moins seuls.
A la fin de l’album, il y a 5 covers, pourquoi avoir enregistré ces covers sur l’album ?
Ce sont des covers de chansons que l’on entend dans une série qui s’appelle Wynonna Earp, dont je parle beaucoup en ce moment car c’est très dans l’air du temps de ma vie d’artiste. Mon concert à Londres en septembre était dans le contexte de cette convention avec les acteurs. Ma fan base est constituée de beaucoup de fans de cette série, j’ai eu envie de leur faire ce cadeau car c’est grâce à ces covers que la plupart m’ont découverte sur Internet. Pratiquement tous les jours je recevais des messages de fans qui me demandaient de faire un album uniquement de reprises de ces titres. J’ai décidé de faire un album et d’intégrer ces covers pour me faire plaisir et pour leur faire plaisir car je suis bien consciente que c’est un peu grâce à eux que je suis allée jouer à Londres.
Tu as écris la chanson « Start the Wave », pourrais-tu nous en parler, car il y a un mouvement derrière cette chanson ?
L’histoire de ce titre est très jolie. Dominique Provost-Chalkley, l’actrice principale de la série, a monté un mouvement qui s’appelle « Start the Wave », avec comme ligne de conduite, l’écologie, la protection de la planète, la bienveillance entre les gens. Ça m’a énormément inspiré. Au fur et à mesure des mois j’ai eu envie d’écrire ce titre pour contribuer à ce mouvement qui m’inspirait beaucoup, sauf que je n’avais pas prévu que Dominique vienne à un de mes concerts en juin sur Paris, et que l’on devienne amies. Après en avoir discuté avec elle, je lui ai dit que je voulais mettre ce titre dans l’album mais que je ne voulais pas faire d’argent dessus. J’ai donc décidé de reverser à l’association tout l’argent des droits que je recevrais en vendant l’album, que ce soit en physique ou en digital. Elle était super contente.
Comment s’est présentée l’opportunité de faire ce concert à Londres ?
En fait, suite au buzz sur internet, l’organisme de Londres qui gère la convention de la série Wynonna Earp m’a contacté en avril en me disant : les fans te réclament, ils veulent les acteurs, et toi. J’ai pleuré bien sûr, et j’étais d’autant plus touchée que ça venait des fans. C’était aussi très drôle car les fans ne savaient pas que Dominique viendrait et je ne leur ai rien dit, car je voulais voir s’ils venaient réellement pour moi ou pour les acteurs. Quand j’ai ouvert la porte et que j’ai vu cette salle pleine, ça m’a énormément touchée. Cette communauté a une bienveillance tellement forte qu’ils ont été curieux de venir me voir. J’étais d’autant plus fière et contente de leur apporter Dominique sur un plateau, en mode votre curiosité et votre bienveillance sont récompensées car l’artiste principale est là pour regarder le spectacle avec vous. C’était tellement magique.
Ce n’est pas la première convention à laquelle tu assistes car je crois que tu fais ça depuis plusieurs années ?
J’ai fait une quarantaine de conventions pour plusieurs séries mais c’était dans un cadre différent car j’y étais en tant que traductrice et non pas en tant qu’invitée. Alors que pour la série Wynnona Earp, j’étais une des invitées.
Avec cet emploi du temps très chargé, tu prends le temps de te consacrer à une cause qui te touche, celle des enfants malades, au côté de l’association « Imagine for Margot ». Peux-tu nous parler de cette association qui soutient les enfants atteints de cancer?
Il y a 3 ou 4 ans, j’ai été contactée par des enfants d’un collège au Perreux, eux-mêmes étaient déjà engagés dans cette association, et ils voulaient récolter des fonds. Ils m’ont contactée par le biais de Yann de Mamusicale. Ils avaient envie d’avoir une chanteuse à leur côté pour créer cette jolie vague. La cause des enfants malades me touchent depuis longtemps. J’avais déjà travaillé avec des associations qui réalisent les rêves des enfants malades. Et d’ailleurs qui ça ne toucherait pas ? Le projet a duré un an avec les enfants du Perreux, et après j’ai continué de travailler avec l’association. Tous les ans je suis invitée sur la course qu’ils organisent au parc de Saint-Cloud et la fin se termine par un concert. Cette année c’était magnifique parce que la patrouille de France qui était marraine cette année à survoler le parc avant le départ de la course, j’en ai pleuré tellement c’était beau. C’est une journée où on est dans la joie et dans la bienveillance. On n’est pas du tout là pour se morfondre. On connait les vies horribles que vivent ses enfants, et qui se battent tous les jours. Cette journée-là est faite pour que tout le monde soit là pour les enfants quel que soit le temps. Je suis invitée tous les ans, avec Vianney qui est également parrain de l’association, pour soutenir, pour parler et pour faire un concert à la fin de la journée.
Depuis mars 2018 tu es en tournée avec Lorie Pester. Tu fais sa première partie et tu l’accompagnes pendant son concert, comment s’est faite la rencontre ?
On s’est rencontré dans une soirée d’amis communs il y a 5, 6 ans. Elle est venue me voir en concert quelques semaines plus tard et elle m’a dit qu’elle adorait ce que je faisais, qu’elle voulait m’aider, mais qu’elle ne savait pas quand elle pourrait le faire. Elle était elle-même dans une période artistique très remplie avec beaucoup de projet en cours. Elle a tenu sa promesse et je le dis souvent en interview, il n’y a pas tant de gens que ça dans le métier qui tiennent leur promesse. Il y a un an et demi, juste avant de faire son concert à l’Olympia elle m’a invitée à déjeuner pour me proposer de faire sa 1ère partie, et que si j’étais d’accord, pour faire aussi les chœurs et la guitare sur ses concerts. On a fait l’Olympia. En 2019, une pré-tournée s’est mise en place avec déjà quelques dates où on a joué à Lille, à Sète, au Trianon. Et c’est génial car je me retrouve en tournée et sur scène avec une amie. C’est une fille super inspirante et blindée d’énergie positive. On continue la tournée ensemble en 2020.
Quelle est ton actualité à venir ?
Je suis en cours de promo pour la sortie de mon album. Il y a déjà une dizaine de dates programmées avec Lorie et d’autres s’annoncent au fur et à mesure. Je vais jouer à Los Angeles au mois de juin prochain, et ça c’est complètement ouf, tout ça grâce à cette série qui aura totalement changé ma vie. J’ai commencé à regarder la série il y a juste 1 an et plein de magnifiques choses m’arrivent. Je suis repartie dans une partie créative pendant que mon album fait son chemin. J’ai l’impression que cet album va toucher le cœur des gens avec une force à laquelle je ne m’attendais pas du tout, et à chaque message que je reçois je me dis, voilà pourquoi je fais de la musique. Je me sens tellement portée par tous ses fans. Je suis dans un vrai tourbillon.
Tu dois choisir une proposition parmi les 2 que je te propose : faire la BO d’un film, ou écrire 3 titres pour ton artiste préféré(e) ?
Je choisis de composer 3 titres pour mon artiste préférée qui est Pink.
Quel est l’événement ou la personne qui t’a particulièrement marquée depuis le début de ta carrière ?
La personne qui a changé ma vie au niveau artistique, sans hésitation c’est Lorie Pester, pour son soutien depuis des années, pour la main qu’elle m’a tendue en 2018 et qu’elle continue de me tendre. Et tout ce qui est en train de se passer actuellement pour moi est un événement marquant par rapport à la série. Il y a clairement un avant et un après le printemps 2019. Cet événement est en train de complètement faire basculer ma vie d’artiste.
Quel est le rêve que tu n’as pas encore réalisé ?
Partir en tournée avec mes propres titres et mes musiciens.
Quel est ton livre de chevet ?
En ce moment, c’est un livre de Brené Brown, avec le titre que je pourrais traduire par « Oser grandement ». C’est un bouquin qui a transformé ma vie depuis quelques mois. Elle a sorti une conférence sur Netflix qui s’appelle l’appel au courage. Elle parle beaucoup de la vulnérabilité et du fait que ce n’est pas une faiblesse, au contraire. Ses livres sont mon leitmotiv et ont transformé ma vision de la vie, de la vulnérabilité et du courage. Elle est une de mes principales inspirations en ce moment.
Quel est ton dernier coup de cœur musical ?
Le dernier album de Taylor Swift « Lover »
Quelle est ta chanson préférée tout répertoire confondu ?
« Glitter in the air » de Pink. J’aurais tellement aimé avoir écrit cette chanson.
Quel est l’endroit où tu te sens le mieux au monde ?
Je dirais chez moi à Vincennes. C’est là où je me sens le plus détendu et le plus en accord avec moi-même. J’ai plein de pays qui m’appellent et on verra dans quelques années (rires).
Quel est ton film culte ?
« Il était temps » avec Rachel McAdams et Domhnall Gleeson. C’est un film sur vivre l’instant présent et savoir savourer tous les bonheurs de la vie, qu’ils soient immenses ou tout petits. Je voudrais aussi parler du film « mange, prie, aime » que je regarde régulièrement pour me recentrer.
Merci beaucoup Emy
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