N’en déplaise aux plus sceptiques, l’avenir de la trompette est loin d’être bouché ! Ou à bout de souffle. Dans les cuivres, on emboucherait plutôt même à bras ouverts. Ce vendredi 14 décembre 2018, au Pan Piper, Ibrahim Maalouf fêtait les sorties de ses deux derniers albums parus en 2018, “Levantine Symphony N° 1, projet symphonique jazz et classique et le tout dernier “14.12.16 Live In Paris”, commémorant le concert marathon et exceptionnel donné à Paris à l’AccorHotels Arena. Quatre heures ou presque de concert, de nombreux invités surprises, un orchestre classique, une chorale. Le coffret Live est disponible depuis novembre 2018 en format CD, DVD et clé USB avec vidéo et audio en full HD …
L’exploit est en marche et porte un nom levantin ! Surprenant et prolifique Ibrahim Maalouf, dont le souffle inépuisable et bienfaiteur semble se répandre dans toutes les sphères musicales en fusionnant toutes ses tendances : jazz, pop, rock, rap, soul, ethnique et classique.
Il devient donc de plus en plus difficile de présenter ce trompettiste, pianiste. Prodige autant que prodigue !Faut-il s’y risquer ? De toute évidence, oui !Compositeur, enseignant, arrangeur, titulaire de nombreuses distinctions d’excellence, déjà auteur d’une discographie conséquente une douzaine d’album au compteur, Ibrahim Maalouf étonne par sa virtuosité, sa simplicité, son énergie et son éclectisme.
Flamboyant artiste multiculturel, Ibrahim Maalouf s’est rapidement hissé au rang de collaborateur et de partenaire plébiscité par la scène musicale française (Oxmo Puccino, Tryo, Eddy Mitchell, Matthieu Chédid, Madame Monsieur pour les collaborations les plus récentes). Bâtisseur hyperactif, la scène pop, jazz et rock internationale n’échappe pas davantage à son ascendant, (Amadou et Mariam, Sting, Eric Legnini, Melody Gardot et plus récemment le dernier effort de Lisa Ekdhal, More of the Good, sorti début novembre).
Pour les amateurs de jazz traditionnel, l’esprit du grand Miles est présent et hante indéniablement les compositions d’Ibrahim Maalouf pour s’inviter dans un répertoire que ne déjugerait pas le grand maître. Quoi qu’il en soit, on doit à ce compositeur, ce qui n’est pas le moindre de ses mérites, d’avoir renouvelé l’attrait et réveillé l’intérêt du grand public pour cet instrument majeur qu’est la trompette sans oublier la famille des cuivres, souvent considérée comme musique d’appoint.
Pour animer cette soirée organisée au Pan Piper, la main d’Ibrahim Maalouf n’a pas tremblé. La marque des grands !
Accompagné du percutant attelage sans frontière Haïdouti Orkestar, trompettes, percussions tubas, soubassophone français, saxophone roumain, accordéon tsigane, chant syrien et danse espagnole, Ibrahim Maalouf ne donne pas dans la demi-mesure mais plutôt dans le quart ton. Et réalise un authentique carton !
L’ambiance est festive, joyeuse et métissée. Un mélange de cultures musicales, orientale, rom, un zest de Balkans, d’influences venues d’Europe centrale et de l’Est et une musique enjouée aux accents klezmer ! Dans la salle, la température monte et s’empare du public qui entame une longue et énergique farandole. Seul traitement connu à ce jour pour faire retomber sans ordonnance la fièvre du vendredi !
Un moment magique, une émotion partagée et un bon présage pour ce début d’année 2019. Pour conclure, donnons la parole au public et laissons-lui le mot de fin : Ibrahim Maalouf, c’est ouf !
Pas mieux.
Retrouvez toute son actu sur ibrahimmaalouf.com
Rédacteur Jazz & Blues/Rock