Cette critique fait partie de notre couverture du Festival du film SXSW 2022.
Le pitch : X a beaucoup à l’esprit, et la frontière entre exploitation et autonomisation n’est qu’un des nombreux thèmes riches exploités par Ti West dans son premier long métrage depuis 2016 John Travolta et Ethan Hawke avec Western Dans une vallée de violence.
« Alors la caméra change les choses », dit Lorraine (Jenna Ortega) à mi-chemin du film, juste avant que RJ, le petit ami de Lorraine et le jeune réalisateur aux yeux étoilés du porno au centre du film, sorte en trombe du tournage, furieux et mal à l’aise avec son intérêt soudain à apparaître à l’écran dans leur image sale.
Lorraine, silencieuse comme une souris d’église, est l’opératrice innocente du micro à flèche, pas comme ces autres filles prêtes à se dégrader devant la caméra, ou du moins c’est comme ça que RJ le voit quand il plaide contre l’ajout de sa scène de sexe au film, laissant entendre au leader de facto du groupe Wayne (Martin Henderson) que sa petite amie Maxine (Mia Goth), l’une des stars du film porno, est moins-que pour cela. Disons simplement que Wayne n’apprécie pas trop cette hypothèse.
Beaucoup ont déjà comparé le film à Le massacre à la tronçonneuse du Texas, et bien qu’ils aient certainement raison de le faire, West cherche quelque chose d’un peu plus ambitieux que de simplement rendre hommage à l’une des plus grandes images d’horreur de tous les temps. Oui, c’est une lettre d’amour à ce film – des séquences entières sont calquées dessus – mais ce descripteur est limitatif car il s’agit plutôt d’un exemple classique de « film sur les films ».
Pour être encore plus précis, en fin de compte, X est un film sur les joies du bricolage et de la fabrication de cochonneries bon marché avec vos amis. Et puis, juste au moment où vous pensez savoir où ça va et que tous les secrets possibles ont été révélés, X te désoriente à nouveau avec ce que c’est vraiment tout sur: l’angoisse de vieillir, de gâcher sa jeunesse et les désirs meurtriers qui nous accompagnent alors même que nos facultés commencent à s’éteindre.
C’est un portrait de la fin d’une époque et du début d’une nouvelle. Il peut avoir plus en commun avec M. Night Shyamalan Vieux ou même celui de Michael Haneke Amour qu’il ne le fait Tronçonneuse ou Soirées boogie (un autre film régulièrement référencé en conjonction avec X).