Mamusicale est partie ce 15 mai à la rencontre d’Hervé, le nouveau visage talentueux de la scène musicale française. Virtuose, l’auteur-compositeur-interprète et producteur développe à travers son premier EP sorti le 17 mai, des chansons au spleen communicatif.
Bonjour Hervé, pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
J’ai 27 ans, je m’appelle Hervé , oui c’est mon vrai prénom (rires) et je viens de banlieue parisienne, j’ai grandi entre Trappes et Versailles. Je suis auteur, compositeur, interprète et producteur. La musique s’est imposée dans ma vie assez spontanément, surtout par le piano car j’ai eu l’occasion d’en faire plus jeune.
En 2015, on t’a vu te lancer dans la musique avec Postaal, le duo électro-pop franco-anglais. Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur pour commencer ta carrière solo ?
Tout s’est fait en même temps. En commençant Postaal, j’étais surtout compositeur, producteur et je m’occupais des visuels. Dennis était au chant. Un été, je suis parti en Bretagne chez mon père pour écrire des chansons. Mon entourage, mes proches, ont super bien accueilli mes morceaux et m’ont encouragé à continuer seul “c’est ça qu’il faut que tu fasses !”
A cette période là, je venais juste de terminer le montage du clip de Freedom, c’était un court métrage. Avec le temps, l’idée a fini par mûrir et je me suis lancé dans un projet solo.
Ton premier morceau sorti en 2018, intitulé Va Piano, est intriguant car tu slammes-rappes plus que tu ne chantes. Si tes inspirations connues sont (entre autres) Bashung, Gainsbourg et la famille Higelin, as-tu des inspirations d’artistes de slam ou de rap ?
J’ai surtout beaucoup écouté de rap français. En bas de chez moi, dans ma ville, c’était la musique qu’on écoutait tous. Un des âges d’or du rap.
Comment vois-tu le développement du projet ? Est-il prévu que tu illustres tes morceaux à travers des clips ?
Certains oui, d’abord sur le morceau Cœur Poids Plume qui sort ce vendredi, en même temps que l’EP. Je me suis éclaté à le faire. Je pense même qu’on va en cliper un autre. Après j’ai aussi prévu de filmer des reprises, ce sont des projets qui prennent du temps. C’est assez lié à ma passion pour le cinéma. De Ken Loach à Audiard, il y a des acteurs phares qui m’inspirent.
As-tu fait des collaborations sur ton EP ?
Aucune. J’ai seulement fait mixer par Julien Delfaud que j’aime beaucoup, qui est venu mettre un dernier coup d’éclat à l’EP.
Tu le connaissais avant ?
Je le connaissais de réputation, j’avais toujours rêvé de travailler avec lui. Il a travaillé avec Phoenix, Lomepal entre autres. Mais à part lui, il n’y a pas de collaboration. Un jour ça me plairait de faire un duo sous le vent avec Céline Dion et Garou (rires).
Faut les inviter !
C’est compliqué avec Céline, mais ouais pourquoi pas ! (rires) J’ai le fantasme un jour de faire un disque de producteur !
Le chanson “Mélancolie FC” me fait penser à une BO de film. Tu as déjà pensé à prêter tes morceaux pour des films, ou y a-t-il des films qui ont pu t’inspirer dans ta création musicale ?
Carrément ! D’ailleurs je m’éclate à faire des compositions chez moi. C’est un exercice que j’aime beaucoup. La Haine, Drive, Amélie Poulain ou Scarface, parfois ça devient des gros classiques, c’est extraordinaire ! La musique apporte vraiment quelque chose aux films.
Tu es en train de préparer les premiers concerts… J’imagine que c’est une attente particulière pour un projet qui n’existe pratiquement que sur internet pour l’instant ? As-tu hâte de (re)trouver la scène ?
C’est la première fois que je me retrouve dans la situation où les mecs ont mis 2h de boulot pour venir me voir (rires). Il y a forcément une pression, je suis quelqu’un d’anxieux, mais j’essaie au maximum de me dire qu’il faut tout donner. Moi je suis là pour proposer un univers et m’éclater sur scène. Sur les dix zéniths en première partie d’Eddy de Pretto, avant de rentrer sur scène, je me disais “profite”. C’est un truc que m’avait dit un chanteur qui s’appelle Rover, qui est un bon ami. J’ai ce rapport à la scène, comme un immense ring, un peu physique, presque frontal.
En te suivant depuis quelques mois, j’ai remarqué que tu as pris le temps pour terminer ton projet. As-tu eu peur de céder à une certaine “pression” liée à la sortie de ton EP ?
J’ai pris mon temps, parfois l’écriture est allée vite. J’ai des phases assez boulimique de création mais j’ai attendu que ce projet soit réellement comme je le souhaitais. Cela m’a pris presque 3 années. A cette période, j’étais encore avec Postaal, je suis dans une configuration un peu particulière. Je ne veux pas céder à une sorte de “café instantané” lié à l’effervescence des réseaux sociaux. On s’en fiche de savoir ce que j’ai mangé ce midi (rires). Ce que j’aime, c’est pouvoir répondre aux gens. Si je pouvais avoir seulement une boîte mail, ça me ferait kiffer.
Avais-tu déjà une idée précise de ce à quoi allait ressembler ton EP ?
J’avais déjà une vision d’ensemble on va dire. J’ai grandi dans un triangle entre Versailles et Trappes. Il y avait beaucoup de rap français, de funk, de chansons françaises. A Versailles, on venait de révéler des groupes comme Air, Phoenix ou encore Daft Punk. J’ai beaucoup écouté de musique électronique. Chez moi, on passait du Bashung, Higelin ou encore Souchon. J’ai eu l’impression de grandir dans un triangle d’or, c’est extraordinaire. Ça a nourri mes influences.
Où est-ce qu’on peut venir te voir jouer prochainement ?
Principalement à Paris : lundi 20 mai je serai au Point Ephémère, Le 21 juin aux Champs Élysées Film Festival, le 5 juillet au Festival Fnac Live, le 10 juillet au Day Off, et je terminerai par La Rochelle aux Francofolies le 12 juillet.
Et pour finir, peux-tu me donner 3 artistes que tu écoutes en ce moment, et que tu nous recommandes !
Le premier artiste qui me vient à l’esprit, c’est King Krule. J’adore ce qu’il fait. En ce moment j’écoute aussi Caribou, Fontaine’s DC et Sleaford Mods. Des trucs qui font danser !
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