Féfé et Leeroy, les fidèles acolytes du groupe Saïan Supa Crew, se sont retrouvés sur la très belle scène de l’Elysée Montmartre ce mardi 19 novembre pour marquer le début de leur tournée « 365 jours ». Un marathon chronométré de 365 journées rythmé de concerts dans tout l’hexagone. Un véritable groupe à obsolescence programmée.
Une fois dans la salle, l’ambiance est bon enfant : tout le monde a une bière à la main et papote. Ce qui me frappe en premier, c’est la diversité du public: de tous âges, de tous horizons. Un véritable melting-pot qui traduit bien le genre très éclectique du concert.
Le chanteur Toma ouvre le bal. Dès les premières notes, le joyeux brouhaha de la salle se transforme en silence quasi-solennel. Seul sur scène avec sa guitare, Toma dégage une présence incroyable. Sa voix éraillée forte et fragile à la fois s’allie parfaitement à sa musique tantôt planante, tantôt festive. Il a conquis avec brio le public avec ses chansons, mi rap, mi variété française, dont les paroles abordent certains thèmes forts comme l’amitié et l’amour.
Puis, changement d’ambiance. La scène, plongée dans la pénombre, laisse apparaître sur les écrans deux chronomètres accompagnés d’une musique angoissante, digne des plus grands films à suspense. Un décompte retentit. Le public retient son souffle. A la fin du compte à rebours, les lumières surgissent et laissent apparaître Féfé et Leeroy non pas sur la scène… mais en plein cœur de la fosse! L’occasion rêvée de fêter leurs retrouvailles avec leur public parisien avec «come back».
S’il fallait résumer en un mot ce concert ? Partage. Un partage d’émotions, de moments mémorables, et de complicité entre les artistes et leur public. Féfé et Leroy montrent tout le long de leur show que le public a une place primordiale. Toujours dans un humour très communicatif, Féfé et Leeroy nous font participer à de nombreuses reprises. Tout le monde joue le jeu. La fosse, tentant de reproduire les pas de danse énergiques des deux acolytes, se transforme en flashmob géant, rythmé par un Féfé, sifflet à la bouche, qui endosse le rôle du prof de sport que tout le monde rêverait d’avoir. L’énergie est débordante et se diffuse partout dans l’Elysée Montmartre. Le travail visuel sur scène est aussi impressionnant. Les écrans, au fil du concert, racontent une histoire et changent au son des musiques. Un show visuel notable et très travaillé.
Les deux rappeurs partagent aussi la scène avec des invités de marque. Au son de la trompette sur « Tout a changé », quelle ne fut pas notre surprise de voir débarquer le génialissime Ibrahim Maalouf ! Féfé et Leeroy ont aussi pensé aux plus nostalgiques de l’époque des Saän Supa Crew en invitant leur ami de longue date Sly Johnson, pour finir en beauté avec un titre ensoleillée en compagnie de Camille Esteban (The voice 6).
Une des plus grandes forces des deux chanteurs : un éclectisme hors du commun. Le concert s’enchaîne parfaitement entre chansons disco (bam bam), reggae, rap conscient, en passant même par des chansons plus douces (annoncées par un joyeux « c’est l’heure de faire des bébés »). Le tout en transmettant une bonne vibe. C’est qu’ils en ont fait du chemin, traversant les époques avec brio, en véritables hommes-caméléons. Leur rap des années 2000 n’a pas pris une ride, pour le plus grand plaisir de leur public fidèle.
En bref, une tournée qui démarre fort. Leur projet, comme son nom l’indique, dure tout pile 365 jours. A la date du concert parisien, ils en étaient déjà à leur 79 ème. Alors foncez les découvrir sur scène ! Leur album est sorti en août 2019. Retrouvez toute leur actu sur Facebook, Twitter et Instagram.
Un grand merci à Pierre Yves Leblanc pour ces photos.
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