Les Kataklysme projet parallèle Ex Déo se concentre sur le côté symphonique du death metal avec un accent lyrique sur la Rome antique. Les concepts des albums précédents traitaient de sujets tels que les guerres puniques, l’empereur Caligula et Romulus, le fondateur traditionnel de Rome. Pour leur quatrième album Les treize ans de Néron, se concentre sur le cinquième empereur de Rome.
Le règne de Néron comportait de nombreuses facettes différentes sur lesquelles des chansons peuvent être écrites, notamment la guerre, les intrigues politiques, la tyrannie et la débauche. Les albums conceptuels, en particulier dans le genre symphonique, sont ambitieux et grandioses. Il s’agit de raconter une histoire avec du drame et de la tension, un défi que certains groupes peuvent relever facilement, mais que d’autres ont du mal à relever. Ex Déo sont résolument dans la première catégorie.
Les clips de paroles et les intermèdes instrumentaux sont des incontournables des albums conceptuels, et Les treize ans de Néron ne fait pas exception. L’ouverture « La chute de Claudius » commence par un discours du prédécesseur de Néron, préparant la scène musicalement et lyriquement pour ce qui est à venir. Ex Déo ont trouvé un bon équilibre entre des riffs mémorables et une atmosphère texturée, mélangeant également des sections de créations orales sur plusieurs autres morceaux.
Les éléments symphoniques ont certainement préparé le terrain sur des chansons comme «Imperator» et «Britannia: The 9th at Camulodonum», mais la voix puissante et dure de Mauricio Iacono ainsi que le jeu de guitare créatif de Stéphane Barbe et Jean-François Dagenais conduisent les débats. Le nouveau batteur Jeramie Kling (Venin Inc.) donne une belle performance tout au long de l’album, avec Clemens Wijers (Carach Angren) en charge de la partition d’orchestre.
« Boudicca (Queen of the Iceni) » présente des voix de Libérez les archers‘ Brittney Slayes avec une voix masculine dure et mélodique. C’est la chanson la plus convaincante de l’album, ajoutant une facette intéressante au style.
Les arrangements des chansons sont variés, passant de grooves mid-tempo au death metal intense en passant par des interludes cinématographiques. « The Fiddle & the Fire » a une intro acoustique avant que le métal ne se déclenche, tandis que « Son of the Deified » est peut-être la chanson la plus intense du disque.
Dagenais a également produit l’album. Combiner des éléments symphoniques avec du death metal peut être délicat, mais Dagenais mélange en douceur le matraquage extrême avec des atmosphères et des dynamiques subtiles. Les arrangements sont complexes, avec de nouvelles révélations dévoilées à chaque écoute.
A 48 minutes, Les treize ans de Néron est 10 minutes de plus que 2017 Les guerres immortelles, mais pour un album concept c’est une longueur assez raisonnable. Certaines parties de paroles deviennent un peu fastidieuses, et l’interlude de trois minutes « Trial of the Gods » est assez superflu, mais ils ne diminuent pas l’impact global de l’album.
Les treize ans de Néron est un album sur lequel vous pouvez vous cogner la tête, et aussi apprendre quelque chose. C’est une leçon complète d’histoire romaine et de death metal symphonique de premier ordre.