Emma Doo n’est pas une novice en la matière. Après de nombreuses collaborations et deux ans passés à la prestigieuse école de Berklee à Boston, elle nous présente le deuxième extrait, « who I am », de son EP en préparation.
Peux-tu nous parler des grandes étapes de ton parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?
Ma 1ère expérience musicale pro c’est un album qui a été écrit et composé pour ma voix par Ben Bridgen avec qui j’ai travaillé en studio à l’âge de 17 ans. Je suis ensuite montée à Paris. J’ai commencé à intégrer des groupes en tant que chanteuse lead et c’est là que j’ai commencé à écrire des paroles pour des groupes comme Oazzunk, Fudge, Wine. J’ai vraiment commencé le travail de création à proprement parler. J’étais à l’origine des paroles, des mélodies, et des arrangements vocaux, quand il y avait des cœurs. Mais petit à petit je me suis sentie frustrée de ce manque de connaissance théorique. Je ne pouvais pas forcément échanger avec les musiciens quand ils parlaient d’accords ou de figures rythmiques, je me sentais un peu en retrait. Du coup je me suis présentée aux auditions de Berklee à Boston où j’ai passé deux ans à étudier la musique. Depuis j’arrive à mettre en place ce que je veux de A à Z, c’est-à-dire composer, faire les mélodies et les accords, et pouvoir proposer des projets, pour collaborer avec des musiciens.
Peux-tu nous parler de ton expérience à Berklee ?
C’était très intense. Je me suis vraiment concentrée sur mon éducation musicale, sur la composition, et sur l’écriture des paroles. Les cours sont très divers comme l’harmonie, le solfège, les arrangements pour voix, les arrangements pour cuivre, savoir écrire sur les partitions, les notations spécifiques pour chaque instrument. Il y a également des options, comme logique pro, pour apprendre à composer sur un ordinateur. Tout ce qu’on peut imaginer en musique et bien ça existe à Berklee. C’est comme si tu allais dans un resto avec toutes les spécialités mondiales, tu n’as plus qu’à choisir, c’est du délire.
Durant ton parcours musical y a-t-il eu une rencontre ou un événement qui t’a marqué ?
Les rencontres déterminantes ce sont les rencontres qui m’ont menée à chaque groupe. Ma 1ère rencontre déterminante ça a été Ben car c’est grâce à lui que j’ai pris contact avec ma voix. J’avais commencé à prendre des cours mais Ben m’a réellement permis de me dire que c’était possible. Ensuite ce fut ma rencontre avec Rodrigo Guajardo qui a été le guitariste de Oazzunk, et qui m’a permis d’intégrer le groupe et de faire de la scène. J’ai ensuite rencontré Anne-Sophie Maillard, qui était la chanteuse de Wine qui m’a permis de commencer l’écriture avec elle, et de coécrire pour les autres. Chacun des profs de Berklee ont été des déclics. Ils m’ont donné accès à tout un monde que je ne soupçonnais pas en musique. Le truc passionnant c’est que dès que tu ouvres une porte, c’est un monde qui s’ouvre à toi, et tu as des années de réflexion et d’étude possible. Et plus récemment les producteurs Steve Baughman et Alex Elena avec qui je travaille et qui m’offrent encore d’autres possibilités.
Quels sont les artistes qui ont marqué ta culture musicale ?
J’écoutais beaucoup de musique classique et baroque avec ma maman. En contemporain je dirais Janis Joplin, Ben Harper, Whitney Houston. Plus tard il y a eu Lauryn Hill, Amy Winehouse, et plus récemment, Adèle. Ce sont des artistes qui m’ont donné envie de chanter, ou de chanter dans un style particulier.
Le 1er titre de ton EP « Hey Soul » est sorti l’an dernier et tu nous proposes aujourd’hui un 2ème single « who I am », comment décrirais-tu l’ambiance de cet EP ?
Je dirais soul pop urbaine, avec un côté très moderne dans les arrangements et dans le choix des sons ; et en même temps très épuré et très intime.
Quelles ont été tes collaborations pour cet EP ?
L’écriture c’est moi seule. La structure mélodie, parole, harmonie c’est moi, et ensuite je fais produire, c’est comme ça que je veux travailler maintenant. Ça me permet de garder le contrôle sur le projet car je présente un produit qui n’est pas fini avec lequel il reste un travail d’arrangement et de mastering à faire, et surtout ça permet un travail à distance. Je travaille avec deux producteurs, Steve Baughman et Alex Elena qui sont aux Etats-Unis, et qui travaillent pour leur société, « Two Beards Productions » (car ils sont tous les 2 barbus, rires). Ils travaillent autant avec des artistes indépendants comme moi qu’avec des grands artistes. Ils ont d’ailleurs mixé l’album de Ledisi, nommée aux Grammy Awards 2018 en meilleur album R&B.
Tu es une jeune maman depuis peu, tes compositions sont-elles différentes ?
Au niveau de l’inspiration ça n’a rien changé du tout. Si on prend l’exemple de Lauryn Hill qui a écrit « To Zion » pour son fils, moi je ne ressens pas le besoin d’écrire pour mon enfant, et quand j’ai des choses qui me viennent c’est d’un cucu tu ne peux pas imaginer (rires). Par contre mon état de plénitude et de bonheur influent beaucoup sur mon écriture.
Tu as sorti également le clip de « Hey Soul » ton 1er single, qui a travaillé avec toi sur ce clip ?
Il a été réalisé par Elisabeth Renault-Geslin qui est une amie réalisatrice, les lumières sont de Clément Forêt. Elisabeth et Clément sont des personnes que j’ai rencontrées dans une salle de sport sur Paris où j’ai travaillé pendant des années. Elisabeth et moi avions déjà bossé ensemble il y a 5 ans sur mon EPK. C’est elle qui m’aide sur les vidéos. Je lui fais entièrement confiance et elle est hyper douée.
Quelle est la chanson que tu aurais aimé avoir écrite ?
Une chanson dont je suis hyper jalouse c’est « Walk On Water » de Thirty Seconds To Mars, elle est énorme. Ce ne sont pas forcément des chansons entières mais plutôt des bouts de lyrics. Il y a également Julia Michaels qui a écrit quelques chansons pour la BO de « Fifty Shades Of Grey », le dernier volet. Il y a une chanson qui s’appelle « Heaven », il y a une phrase dedans et je suis dégoûtée de ne pas l’avoir écrite tellement c’est beau.
Quel est ton coup de cœur du moment ?
J’ai découvert l’année dernière Julia Michaels avec son titre « Heaven ». Et moi quand j’adore c’est plusieurs fois par jour et en boucle. Et aussi Jessie Reyez, avec son titre « Figures » en guitare voix. Et tout récemment j’ai complètement craqué pour Jorja Smith.
Quel est le dernier concert qui t’a émue ?
En live, c’était à Boston, c’est une copine portugaise qui s’appelle Mariana Secca, elle est magique.
Merci beaucoup Emma et on attend la sortie de ton EP très prochainement.