Mamusicale avait rencontré Voyou il y a quelques mois pour la sortie du morceau “Le Confort”. Après son premier album très coloré Les bruits de la ville paru l’année dernière, Thibaud Vanhooland revient avec un nouvel EP de 7 titres : Des confettis en désordre.
Ravie de te revoir Thibaud ! La dernière fois que l’on s’est vus tu t’apprêtais à te faire opérer des cordes vocales. On dirait que tu as retrouvé ta voix ?
Oui, enfin ! Je n’ai plus la voix cassée dans tous les sens. Je peux même de nouveau chanter. J’avais deux polypes qui m’empêchaient de parler. C’était lié notamment à la trompette et la pression exercée par la gorge. Mais depuis tout va mieux.
Ce n’était donc pas uniquement lié au chant ?
Non, moi non plus je n’aurais pas pensé. C’est le chirurgien, en cherchant la raison de ces polypes, qui m’a demandé si je faisais de la musculation. Je lui ai dit “bah non, regarde mon corps…” et il en a finalement déduit que c’était à cause de la trompette. Ce qui fait que maintenant j’ai encore moins de raison de commencer la muscu !
Tu as égayé notre sortie de confinement avec le morceau Carnaval. Comment as-tu vécu ces derniers mois ?
Je dirais que depuis janvier, et plus particulièrement depuis mars, je travaille de nouvelles choses, notamment de la musique instrumentale, sur mon deuxième album. Je crois que ces derniers mois m’ont permis de clôturer cette phase du premier album pour pouvoir passer à autre chose musicalement.
Aujourd’hui tu reviens avec un nouvel EP. Qu’est-ce qu’il symbolise pour toi ?
Le désordre. Il me restait quelques morceaux à sortir. Notamment le morceau La Cour d’école qui m’avait beaucoup été demandé après les concerts. Quelques reprises aussi ! Donc c’est un peu une compilation des derniers morceaux qui n’étaient pas sortis et qui correspondent à la période du premier album. ça me permet de pouvoir avancer en parallèle sur d’autres choses et pouvoir chercher d’autres pistes dans les arrangements, dans les textures, dans les sons…
Tu me partageais lors de nos premiers échanges, que tu adorais apprendre de nouveaux instruments. Est-ce que cette période a été propice à cela ?
Oui, carrément ! Par exemple, je me suis acheté une clarinette. Je t’avoue que je galère un peu, genre je maîtrise actuellement 0,5% de l’instrument, mais j’arrive à m’améliorer en l’utilisant pour enregistrer. Je me suis acheté un bugle aussi, c’est une trompette très large. Par rapport à une trompette classique, le bugle a un son beaucoup plus grave et profond.
J’essaie de m’entourer de nouveaux instruments pour ma propre recherche musicale, en écoutant aussi beaucoup de nouveaux morceaux.
On retrouve dans ton EP et même dans ton premier album la sonorité des cuivres, et notamment la trompette. Ça reste ton instrument favori ?
Oui quand même. D’abord parce que c’est mon premier instrument, et puis parce que ce ne sont pas des sonorités que l’on retrouve partout. Je trouve que les cuivres rajoutent quelque chose d’intéressant aux morceaux.
Tu as fait une reprise sublime du morceau de Jorja Smith « Teenage Fantasy » Pourquoi avoir choisi ce morceau en particulier ?
Je dirais par rapport aux paroles. L’idée était de traduire fidèlement le texte en français. Ce morceau me parlait beaucoup. Ce truc de tomber amoureux de quelqu’un juste pour ce qu’il représente, ce questionnement un peu absurde de l’adolescence par rapport à l’amour.
“Tout le monde cherche ces idylles de jeunesse,
Surtout celles dont on nous prive
Et les gens qui nous aiment on les méprise”
Le dessin fait beaucoup partie de ta vie. Tu as d’ailleurs réalisé la pochette de cet EP. Est-ce que la musique et le dessin sont intimement liés selon toi ?
Ça se rejoint parfois. Notamment quand je fais des animations pour mes morceaux. Pour autant j’ai toujours dissocié les deux dans ma vie. J’ai des phases où je suis obsédé par la musique, et d’autres par le dessin. J’aime bien aussi faire des petites animations même si la manière de les faire est un peu primitive.
Quand est-ce que l’on peut venir te voir en concert prochainement ?
J’ai 4 concerts qui arrivent en fin d’année. Pour le moment ils ont miraculeusement été maintenus. Je vais commencer en parallèle à préparer une formule solo avec des animations, des vidéos : en gros faire un show qui puisse se tenir tout seul avec de la vidéo, ma voix et les instruments de musique. L’idée est de créer un format qui coûte pas trop cher aux salles et qui puisse rester rentable pour mon tourneur. C’est pas gagné, mais il faut avancer et trouver des solutions pour maintenir au maximum les salles qui font vivre les artistes depuis des années.
Avant de te laisser, je dois te faire une confidence. J’écoute en boucle le dernier album de Yelle, et je crois que tu as bossé sur ce projet ?
Oui, j’ai travaillé sur 3 morceaux avec eux. Il y a Emancipense sur lequel j’ai fait les arrangements. Il y a aussi Menu du jour, qui est une de mes prod, et Vue d’en face que l’on a co-écrit. Tout l’album est assez intime, c’est hyper beau ce qu’elle a fait.
Ce qui est marrant, c’est que ceux sur lesquels j’ai travaillés ne sont pas mes préférés de l’album, mais c’est souvent bon signe en général.
Un grand merci à Thibaud Vanhooland pour cette interview. Venez (re)découvrir l’univers féérique de Voyou avec Les confettis en désordre, son nouvel EP disponible sur toutes les plateformes. Et suivez toute son actu ici : Facebook / Instagram / Twitter
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