La 9ème édition du festival Fnac Live Paris a plus que jamais tenu ses promesses affichant “complet” pour ses 3 soirées et ses 28 concerts réunissant ainsi près de 100000 personnes entre la scène extérieure du parvis de l’Hôtel de Ville et l’écrin intérieur de ses salons. Une édition qui confirme le statut à la fois unique et fédérateur du plus incontournable des festivals gratuits. DELGRES a lancé les hostilités en ouvrant mercredi 3 juillet sous un soleil de plomb. Mamusicale les a rencontrés pour en savoir un peu plus quelques heures avant leur live.
Quelle aventure que celle de DELGRES ! Quand vous regardez toutes les dates déjà faites et celles à venir…Vous l’imaginiez comment ce projet au départ ?
Pascal : Sur la route le plus possible! Et après on prend les choses qui arrivent au jour le jour. Prendre du plaisir, le partager en allant sur scène et rien d’autre…
Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer ensemble, Baptiste, Rafgee et toi sur ce projet ?
Pascal : A l’époque je vivais à Amsterdam et j’ai rencontré cette guitare appelée Dobro que ma femme m’a achetée. C’était à un moment où j’étais dans une phase musicale de blues en écoutant des artistes comme Robert Johnson ou encore Skip James. A titre personnel, je ressentais un peu le blues aussi. J’ai commencé à jouer ces notes de blues et à chanter des choses qui me touchaient vraiment en créole puisque je suis d’origine guadeloupéenne. J’ai peaufiné 3 ou 4 chansons et les chantais pour moi-même. Ensuite, en rentrant à Paris, j’ai appelé Baptiste Brondy avec qui on avait par le passé joué avec Rivière Noire. C’était très important pour moi qu’il accepte parce que je suis un batteur frustré. Concernant Rafgee, c’était un désir de sousaphone, l’envie d’avoir à la basse quelque chose qui soit un souffle, métallique et un peu de carnaval qui rappelle la Nouvelle- Orléans. J’ai eu la chance énorme de rencontrer Rafgee par connaissance interposée.
Le premier album « Mo Jodi » est sorti l’été 2018. Comment a-t-il été accueilli ?
Baptiste : On a toujours été soutenu assez facilement. Dès le début du projet nos familles adhéraient….
Pascal : Ma femme n’aime pas vraiment (rire…) Elle n’est pas hyper fan de blues. Au début c’était très important car j’étais à un stade où je me demandais si je n’allais pas arrêter la musique. Jusque-là, elle aimait plutôt tout ce que je faisais. Elle était ma première paire d’oreilles qui entendait mes chansons…. ça allait plutôt dans le bon sens. Mais là !… il y avait quelqu’un dans ma maison et qui disait Pfff…. (rire…) J’étais dans le salon et elle me disait… « Tu ne veux pas aller dans l’autre pièce ». C’était une manière de confronter directement, à savoir si mon envie était assez forte et enracinée pour aller plus loin. Une fois passé ça, tous les trois, on avait tellement envie de faire ça, d’être ensemble qu’on s’en fichait un peu. Le premier retour c’était : « Ouah ! On n’a jamais entendu ça, y a vraiment un truc, c’est vraiment unique, c’est vous, il y a quelque chose ».
Une édition gold est sortie le 15 mars avec un duo de « Vivre sur la route » avec Monsieur Jean Louis Aubert…Pouvez-vous nous raconter cette rencontre et cette envie de collaborer ?
Pascal : On le connaissait déjà. Il adorait déjà l’album.
Baptiste : j’avais déjà travaillé avec lui en 2014. Nous sommes toujours restés en contact. Quand on a décidé de proposer à quelqu’un de chanter avec nous, on a pensé à Jean Louis. Il nous ressemble assez, beaucoup même, dans l’approche de la musique. Il chante en anglais et en créole du coup ! C’est quelqu’un de très simple. Quand il ne veut pas, il dit non et quand il veut c’est avec grand plaisir.
Cet été, vous jouez à l’étranger comme à Copenhague ou encore en Angleterre… Votre musique n’a pas de frontière…. Comment est ressentie votre musique à l’étranger et quel rapport avec les publics issus de différentes cultures ?
Pascal : On a commencé de tourner en 2016. On a fait 3 ou 4 concerts en France et ensuite nous sommes partis à l’étranger. Nous avons eu un tourneur américain avant d’avoir un tourneur français. C’est aussi ça l’impact de cette musique. A l’époque on n’avait rien sinon 2 ou 3 vidéos enregistrées dans un local de répétition que j’ai envoyées à la directrice du festival international de Louisiane à Lafayette. Retour positif et elle nous a programmés au festival et nous a aidés à trouver un tourneur aux USA qui fait aussi le Canada. On a tourné à l’étranger avant même que l’on enregistre l’album et que l’on atterrisse en France. On a un rapport avec l’international qui est déjà assez ancien et avec des réactions formidables. Ils adorent, ils sentent un truc original pas comme le blues habituel.
Aujourd’hui vous jouez dans le cadre du Fnac Live avec une programmation éclectique, sur un festival avec Aya Nakamura ou Suzane, c’est ça aussi la diversité en 2019 ? Un public avide de nouveauté et en fait peu importe le style musical….
Baptiste : non, ça dépend des gens… il y en a qui vont aller chez les disquaires pour trouver des vinyles, qui fouinent plus dans la musique. D’autres vont venir sur des festivals grand public comme celui-ci. Nous avons la chance d’être sur un panel assez vaste avec DELGRES. On touche aussi bien des jeunes de 20 ans et des personnes de plus de 50 ans.
2020…..chacun rentre chez soi ou il y a déjà une suite pour DELGRES ?
Pascal : Nous sommes déjà en ordre de marche pour le prochain album.
Baptiste : Janvier, février, mars, on va certainement enregistrer notre futur album puis une tournée des festivals en 2020.
Retrouvez toute leur actu sur delgresmusic.com ainsi que toutes les photos du live par l’excellent Vincent le Gallic ici.