Dalva, c’est le fruit de la rencontre entre la bretonne Camille Weale (chant) et du bruxellois Marolito (guitare) en 2015. Ils ont sorti leur nouvel album « Rail » le 2 décembre dernier. Un album à la croisée des cultures, enrichi par leurs nombreux voyages en Afrique et en Amérique.
Dalva, un nom tout droit sorti du livre de Jim Harrison à qui l’on doit sûrement les multiples inspirations amérindiennes présentes dans l’album, jonglant entre mythe et onirisme.
Dès les premières notes de « O’Berta », c’est un véritable voyage spatio-temporel qui s’offre à nous, nous plongeant dans le Midwest américain d’il y a quelques décennies. On pourrait même s’imaginer, si on fermait un instant les yeux, un paysage désertique à couper le souffle avec des cowboys au coin du feu. La sonorité des guitares donne un ton très rock blues à la chanson, mêlé à la voix suave, un peu éraillée mais tout aussi délicieuse de Camille Weale. Les percussions exotiques (comme le calebasse, le marimba,..) sont bien présentes et s’accordent à merveille, sans pour autant saturer l’ensemble. Une formation musicale très riche qui rajoute du corps et de la profondeur à l’ensemble des morceaux.
On est charmé, au fil des 10 titres de l’album, par son éclectisme : tantôt rock (Intoxicated Man), tantôt marqué par un blues plus planant (Lonely Greyin’ Blues,Fool’s gold blues), voire quelques sonorités africaines et urbaines. Mais toujours accompagné à la perfection de la voix soul si particulière de Camille. Les deux compères caractérisent d’ailleurs leur musique comme un blues actuel et contemporain qui « créolise des racines et des identités ».
Mention spéciale à « Fool’s gold blues ». Un morceau tout en puissance avec un riff de guitare et une touche de saxophone qui sonnent à merveille. C’est une véritable invitation au voyage et à la méditation. Tout au long de leur album, ils abordent des thèmes forts comme la ségrégation raciale, l’enfermement, le déracinement & l’exil. L’engagement, c’est un sujet qui leur tient à cœur, visible dès le titre de l’album. « Rail », traduction de « insurger contre » en anglais.
Si le groupe a d’abord évolué en duo, c’est aujourd’hui en véritable bande de musiciens qu’ils sillonnent à travers la France, accompagnés de Julien Beghain (batterie), d’Alex Tual (batterie), d’Alex Cochennec (basse et contrebasse), de Mike Delaere (contrebasse et basse), de Vincèn Robin (saxophone), d’Erwan Salmon (saxophone) et de Pierre-Yves Prothais (calebasse, gouroumi, tama, marimba et guimbarde).
Un album très prometteur qui présente un blues décomplexé et intemporel. A découvrir de toute urgence en live ! Ils seront le 6 mars prochain en Belgique. Ils comptent annoncer très vite de nouvelles dates pour 2020. Retrouvez leur actu sur Facebook et sur leur site dalva.be.
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