BALADE AU CŒUR DU PROJET DIVA FAUNE

Diva Faune c’est de l’énergie, de la bonne humeur et parfois un peu de mélancolie compilées en trois hommes : Yogan, Jeremy et Valentin. Entre pop, électro et indie-rock, le groupe Diva Faune impose l’idée depuis 2017 que la scène est son terrain de jeu de prédilection en écumant les  salles et les festivals. Dans un café du 11e arrondissement de Paris, nous avons pu rencontrer Yogan, chanteur et compositeur, pour discuter avec lui du projet et de son évolution.

Bonjour Yogan, je suis ravie de pouvoir te rencontrer aujourd’hui. Tout d’abord, peux-tu nous parler des origines de Diva Faune ?

On s’est rencontrés en 2011 avec Jeremy et vers 2012 avec Valentin, mais il ne nous a rejoint en studio qu’en 2015 et il est sur scène avec nous depuis début 2019. Le nom Diva Faune vient  d’une période un peu plus ancienne qui date d’avant la rencontre avec les gars. C’est l’addition   de deux termes mis ensemble qui créent un nom composé inventé : « Faune » c’est un peu comme « faune urbaine » qui veut dire « les gens » et « Diva » c’était un mélange de pureté, de bonté et d’un petit peu de complication. Le nom désigne juste les gens, en fait. Par exemple, les gens qui viennent nous voir en festival, c’est « la Diva Faune ».

Vous chantez principalement en anglais, pourquoi ce choix ? 

La culture anglo-saxonne c’est notre culture musicale de base, c’est un peu comme ça qu’on est venus au monde en tant qu’auditeurs de musique. En 2013, quand on s’est mis à tourner à deux, on a décidé de faire de la musique uniquement en anglais.

Et justement, parle-moi un peu de vos influences ? 

On a toujours écouté beaucoup de choses, même parfois beaucoup trop de choses qu’on aurait préféré ne pas avoir écouté (rires). Mais globalement, ce qu’on adore avec Jeremy c’est du rock alternatif comme Radiohead, ou encore des groupes anthologiques comme  Queen.  J’écoute aussi de la folk : Elliott Smith, Patrick Watson… Et j’ai écouté beaucoup de brit-rock aussi.  Jeremy, lui, a écouté énormément de rock, il jouait même du métal à un moment. Avec Valentin ils partagent une culture de l’électro et Valentin a aussi baigné dans beaucoup de musiques du monde et de jazz.

Que ce soit en studio ou sur scène on fait simplement la musique qui nous  plait, et après dans un deuxième temps on pose un œil plus analytique sur ce qu’on fait. C’est plutôt dans ce sens. Et après avoir posé ce qu’on peut appeler notre identité, on a trouvé des  liens de parenté avec des groupes français comme Lilly Wood  and the Prick et Broken Back, qu’on s’est peu à peu mis à écouter, mais aussi avec des groupes étrangers comme par exemple American Authors ou Milky Chance.

Vous avez fait pas mal de featurings sur votre album Dancing with Moonshine, avec des artistes qui chantent en français. Pourquoi ce mélange de langues ? 

Notre aspiration est de fédérer un maximum de monde autour de la Diva-cause (rires), d’être dans un partage de vibes positives à une échelle le plus large possible et on prend beaucoup de plaisir à faire ça. D’un côté, on a envie que l’ADN international de notre musique soit perçu, d’un autre, on sait aussi qu’il y a des personnes pour qui c’est nécessaire d’avoir du français pour accrocher   à une musique et on souhaitait quand même les intégrer à notre aventure. Nous avons aussi été plus diffusés en radio grâce à ça.

Comment avez-vous choisi les artistes avec qui vous avez réalisé ces French Edit ?

C’est globalement l’heureux hasard des rencontres. Matoo Yega avec qui on a fait le featuring sur Shine on my Way, est une copine à moi. On a rencontré Léa Paci lors d’un concert promo pour  une radio, Jeremy avait gardé contact ensuite. Clara Doxal est une artiste qui a le même éditeur que nous et on a rencontré Claire Denamur via notre attachée de presse.

Combien de temps avez-vous pris pour écrire, composer et enregistrer votre album ? 

Il y a des chansons qui ont été démarrées en 2013 et perfectionnées petit à petit, au fil des années. Puis, il y a des choses qui sont arrivées au fur et à mesure comme After the Show que j’ai commencé à composer à la fin de la période d’enregistrement de l’album. En terme de création, il n’y a pas eu cette période où on nous a dit « allez les mecs, on fait un album ». Il y a plein de chansons qui sont écrites tout le temps, au fil de l’eau. J’ai beaucoup de stock, et une partie est sur l’ordinateur de Jérémy. Il travaille sur ce stock aussi avec Valentin mais sans qu’il y ait d’urgence.

Comment se passe le processus de création et de production chez Diva Faune ? 

C’est variable, parfois je crée longtemps tout seul dans mon coin, parfois c’est autrement, on    peut le faire tous ensemble en studio ou en collaborant avec d’autres artistes. Il y a quelques  mois, on a pu travailler à trois avec Dominic Miller, le guitariste et co-compositeur de Sting.

La forme la plus fréquente c’est quand je crée d’abord une maquette de la composition de mon côté puis que Jeremy travaille dessus derrière pour créer sa structure d’arrangements et de production avec des instruments bien enregistrés et plus d’électronique, de beat, etc. Valentin l’aide à ça maintenant. Concernant les paroles, c’est souvent seul, ou bien en collaboration.

Rien n’est immuable, il n’y a pas de limites à la forme que ça peut prendre. Ce qui compte c’est que les morceaux soient les meilleurs possibles.

Je rebondis sur les collaborations dont tu parles. Peux-tu nous en dire plus ? 

Oui, dans Dancing With Moonshine on a fait des collaborations, des co-écritures. Get Up a été co-écrite avec Jesse Harris, Shine on my Way co-écrite avec Ron Sexsmith, After the Show a été écrite par Julia Stone. Au niveau des French Edits, pour le coup, Would You Stand by me est la première chanson qui est à la fois une co-écriture et un featuring avec Claire Denamur.

Certaines chansons de Dancing with Moonshine ont été écrites et composées il y a plusieurs années. Sortir cet album était-il un accomplissement pour vous ? 

Oui. Il y avait eu d’abord l’EP Get Up en 2018, nous en étions très fiers. Comme chaque chanson est notre bébé et que dans l’album il y en a encore plus que dans l’EP, c’est encore mieux ! On était contents que le public puisse découvrir plus de chansons de nous et du coup à ce niveau-là, oui c’était un accomplissement et une étape importante.

Est-ce que tu as un ou plusieurs conseils à donner à quelqu’un qui cherche à réussir dans la musique ? 

Il y a énormément de choses à dire. La question c’est : est-ce qu’on est légitimes pour le dire ? Si on imagine que oui, je suggère d’essayer d’oublier d’avance à quel point il faudra travailler dur. Dès 2009 j’ai été le manager et le tourneur du groupe, je pense que c’est un aspect du travail qu’il faut intégrer. Pendant de nombreuses années ça a été la part la plus importante de mon travail et si je n’avais pas eu un peu d’insouciance, je n’aurais pas osé y aller aussi fort que j’y suis allé. Derrière il a fallu assumer et avoir le courage de défendre le projet donc je pense qu’il faut à la fois de l’insouciance et du courage. Sinon soit tu n’y vas pas soit tu abandonnes au milieu. Avec le même talent, le même courage et peut être un peu moins de chance je ne serais pas ici pour en parler.

Votre nouveau single Would You Stand by me est justement l’un de vos tous premiers titres, celui avec lequel votre manager a été démarché, puis votre maison d’édition et votre producteur. Qu’est-ce que ça fait d’avoir maintenant une équipe qui travaille sur le projet ? 

Et bien, ceci et le public de plus en plus nombreux, ce sont les deux grandes consécrations pour le chemin parcouru, pour le travail accompli. Si on regarde aujourd’hui, je pense que si on commençait à écrire sur une feuille les prénoms des gens qui travaillent de près ou de loin sur le projet Diva Faune, la feuille serait vite pleine, le recto, puis le verso. C’est un accomplissement très fort de réaliser qu’en plus de tous ceux qui sont réunis en tant qu’auditeurs et publics de concerts, la diva faune, il y a tant de gens qui travaillent avec le cœur pour nous.

C’est fou de se le dire, de penser qu’il y a ces femmes et hommes pour qui ce projet est important et qui ont pour mission et surtout pour envie de nous voir continuer à exister. Grâce à eux il y a de plus en plus de gens qui nous connaissent, qui connaissent nos chansons et qui viennent se défouler en venant nous voir sur scène. Et en terme d’énergie, on sait, je crois, bien le leur rendre (rires).

Pour toi ça n’a pas été trop dur de déléguer le travail à une équipe, puisque tu étais manager et tourneur du groupe comme tu l’as dit précédemment ? Est-ce que ça t’as enlevé de la liberté par exemple ? 

En tout cas je ne me suis jamais posé la question en ces termes-là, de savoir si ça m’a enlevé de la liberté ou non. Finalement ce n’est pas parce que tu n’as pas d’équipe que tu as plus de liberté. On pourrait le penser mais quand on est seul on peut très bien s’auto-censurer. Parfois l’équipe ça aide à être plus libre, aussi par exemple parce que ça peut te permettre d’être moins perdu dans certaines questions pour lesquels eux sont plus compétents que toi.

Et si je devais faire un autre parallèle, l’expression de ma liberté se faisant principalement sous forme de composition et d’écriture, parfois l’écriture peut être un exercice sous contrainte, comme pour les French Edit que je dois créer plusieurs mois voire plusieurs années après les version originales anglaises. Pourtant, parmi les textes sur lesquels j’ai pris le plus de plaisir et de liberté à jouer avec les mots, il y a au moins un French Edit, Get Up écrit pour la voix de Léa Paci. 

Il y a un mois on a pu découvrir le clip de Would You Stand by me. Vous avez-eu votre mot à dire dans sa réalisation ? 

Oui, bien sûr! Et il n’est pas exclu d’ailleurs de se mêler de la caméra ou des moindres détails. On est tout au long du processus. Globalement, au début, pour les clips on a des propositions qui nous sont faites et on dit si ça nous plait ou pas. On inclut aussi bien les projets d’amis artistes   qui suivent le projet que de nouvelles personnes, et on choisit le clip qui nous plait le plus tout en ajoutant nos idées dedans. Co-réaliser serait cool aussi.

Comme toujours ce qui compte c’est le résultat artistique. Au fait, là je vais proposer quelques scénarios pour des nouveaux clips. On a tout le temps plein d’idées tous les trois. Mais bon, on verra si l’agenda très chargé le permet !

La suite de Diva Faune ça donne quoi ? Est-ce que vous allez faire une tournée ? 

Bien sûr également ! La tournée 2020 sera une belle tournée de salles et de festivals. Bien plus de dates devraient arriver d’ici peu! Préparez bien vos baskets.

Merci beaucoup Yogan pour cet échange. Pour retrouver toute l’actualité de Diva Faune rendez vous sur : Facebook     Instagram    YouTube

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