Arcade Fire sélectionne et choisit ses moments avec beaucoup de soin. C’est tout à fait normal que le groupe montréalais ait décidé de sortir son premier album en cinq ans, l’ambitieux et sincère NOUS, dans un univers touché par une pandémie, nous exhortant à savourer le fait que nous sommes toujours, en fait, en vie. Il est encore plus approprié qu’Arcade Fire ait commencé son vaste NOUS tournée à Montréal, ville natale du groupe, au Festival Osheaga, qui célèbre sa première année depuis 2019.
Cependant, la venue d’Arcade Fire à Osheaga vendredi soir (29 juillet) a été un coup de chance et de malchance : à l’origine, les têtes d’affiche étaient les Foo Fighters, qui ont annulé toutes leurs dates de tournée après le décès prématuré du batteur Taylor Hawkins. Mais choisir Arcade Fire comme tête d’affiche de remplacement est une excellente réservation, et leur présence au plus grand festival de Montréal a été accueillie avec une rêverie locale.
Win Butler s’est assuré de reconnaître Hawkins par la troisième chanson du groupe; avant de se lancer dans « The Suburbs ». En dédiant la performance au batteur des Foo Fighters, Butler a exhorté les fans : « S’il y a quelqu’un que vous aimez et que vous savez qu’il traverse une merde, appelez-le, dites-lui que vous l’aimez. Ne prenez jamais cette merde pour acquise.
Heureusement, Arcade Fire ne tenait pas ce moment pour acquis. Le set du groupe était une odyssée à haute énergie, avec sept des NOUSLes morceaux de représentent une heure et 45 minutes de musique. Ayant déjà vu Arcade Fire deux fois cette année lors de leur spectacle surprise Bowery Ballroom à New York et à Coachella – deux environnements de spectacle très, très différents – j’étais très curieux de voir le groupe dans un cadre beaucoup plus grand et plus anthémique. La foule massive et passionnée de la ville natale était un vrai spectacle à voir, et on avait l’impression que c’était l’environnement prévu pour un spectacle Arcade Fire en 2022.
Le groupe a commencé avec de la tension – l’ouverture « Age of Anxiety I » est une combustion lente fascinante, avec Butler et Régine Chassagne échangeant des lignes dystopiques et le groupe se préparant à un effondrement psychédélique. Mais toute cette tension s’est dissipée avec Les banlieues coupe « Ready To Start » et « The Suburbs » juste après. Non seulement ces chansons ont inspiré l’une des nombreuses chansons de la foule, mais elles forment une paire durable qui incarne le cœur tendu et émotionnel de Les banlieues.
Après une interprétation passionnée de « Neighborhood #1 (Tunnels) », Butler a dédié sa performance de Bible au néon« No Cars Go » de Josh Deu et Tim Kile, tous deux anciens membres d’Arcade Fire. « No Cars Go » en particulier était l’un des points forts de l’ensemble, et bien que ce soit la seule chanson que le groupe a choisi de ressusciter à partir de Bible au néonc’est toujours une piste puissante et électrisante, surtout en direct.