Une fois, il y a 2000 ans, un mec a marché sur l’eau. On en a trouvé un deuxième: Araabmuzik est le prodige de la musique électronique de ce début de XXIe siècle…
« Personne ne m’a rien appris sur la musique, je suis né avec un don. » c’est ainsi que se présente lui-même Abraham Orellana de son vrai nom. Originaire de Rhodes Island aux Etats-Unis, c’est à six ans que ce fils de chanteuse reçoit comme cadeau son premier instrument : une batterie. Il est très vite attiré par le piano et le clavier et, véritable autodidacte, apprend tout ces instruments seul. Il y a des gens, on ne sait pourquoi, qui n’ont besoin ni de personne ni de beaucoup de temps, pour apprendre ce que la plupart mettent des années de travail acharné à acquérir. La vie, cette pute.
Rapidement, il commence à composer des beats sur son clavier et fait l’acquisition, en 2005, de sa première MPC Akai (dont il est devenu l’égérie), sorte de sampleur boîte à rythmes informatisée. Il en devient accro : « J’avais du mal à me concentrer sur mon travail scolaire : la seule chose qui m’intéressait, c’était la musique. »
Mozart sample
Il se refuse à utiliser les logiciels de MAO (trop facile) et utilise sa MPC comme un instrument à part entière (c’est révolutionnaire et plus marrant aussi). Et de quelle manière ! Il participe à un beatbattle qu’il gagne aisément: il produit en live ce que les autres n’arrive pas à produire en plusieurs heures de travail, d’enregistrement, de découpe et de re-découpe. Personne n’avait jamais vu ça. Il a la bonne idée de mettre sur Youtube des vidéos de lui en séance d’enregistrement avec son instrument de prédilection : la MPC 2500. Tellement impressionnant de dextérité, il est repéré par DukeDaGod de A&R Diplomat Record (fondé par Jim Jones et Cam’Ron) et commença à travailler sous l’étiquette Dipset.
A l’âge de 16 ans (oui oui 16 ans) Il produit son premier beat qui sera l’intro de l’album More than Music Vol.2 de 2006 du groupe The Diplomats, c’est-à-dire tout juste un an après avoir touché une MPC pour la première fois ! Suivront des collaborations avec Hell Rell ou encore Starrs & Murph, mais c’est en 2009, pour son travail sur l’album de Cam’Ron Crime Pays, avec des titres comme Get It In Ohio, Curve, ou encore Chalupa qu’il explose aux yeux du grand public.
Le Pape du beatmaking
Il sort son premier album solo Eletronic Dream en 2011. Album instrumental entre la Trance et le Hip hop, délicieux de futurisme et d’effets sonores visionnaires et continue depuis à collaborer avec des artistes tel que 50 Cent, Lloyd Banks, Swizz Beatz ou encore Styles P. Ses productions originelles ont beau être estampillées Hip Hop, aujourd’hui son style est inclassable : il mélange tous les genres, s’inspirant de toutes formes rythmiques. « Arrab a changé les règles du jeu. Il mélange Hip-Hop, techno, electro, dance…et à mon avis, Il n’a pas encore réalisé son potentiel » dit de lui DukaDaGod, celui qui l’a découvert.
Reconnu par ses pairs « Pape du beatmaking », alors qu’il n’est âgé que de 22 ans, le « gourou du Hip Hop 2.0 » est quasiment le seul, (et de loin le meilleur) à réaliser des performances live, sortes de concerts futuristes, avec comme instrument principal plusieurs MPC, dont il est reconnu comme le plus rapide et le plus expert dans le maniement.
On l’annonçait en janvier travaillant sur A$APMUZIK, un projet qu’il préparait avec une autre valeur montante du Hip Hop, le rappeur A$AP Rocky, mais dans une récente interview accordée à Pitchfork.tv dans « +1 », il sous entend que ce projet est mis de coté pour l’instant. Mais annonce dans la foulée qu’il prépare un 11 titres avec Ultrarecords. On a hâte.