Agata : « French Connection creuse constamment dans la recherche de l’harmonie humaine »

Nous avons rencontré Agata, venue présenter son dernier album « French Connection ». Le témoin d’un jazz subversif et en constante réinvention.

Quelles ont été vos principales inspirations pour French Connection ? 

J’ai énormément d’influences lorsque je compose, qui viennent principalement des musiciens qui m’entourent. Il n’y a pas un seul style de musique qui domine : il y a de la soul, de la pop, du hip hop, mais aussi de la culture slave, polonaise, de là où je viens. Je me nourris de tout ça. Mais il y a de la place pour l’improvisation, une dimension live.

Dans l’album, vous prenez souvent un langage parlé, vous écoutez beaucoup de rap, ou de slam ?

Oui, c’est un genre qui est pratique pour transmettre des émotions. Au final, c’est davantage l’arrangement qui m’attire, pas forcément la façon de chanter.

Comment se déroule la composition des morceaux avec vos musiciens ?

On travaille minutieusement chaque partie du titre. Samuel Bellanger, mon bassiste, a plus de connaissances que moi et me guide souvent. En somme, mon groupe m’influence grandement.

Dans French Connection, la batterie est étonnante, elle « dirige ».

Elle mène la danse, oui. C’est la personne qui m’intéresse le plus, celle qui joue l’instrument !
Je réalise, en composant, que c’est le cœur, l’humain, qui est le plus important, les notes découlent naturellement après.

Je me rends compte que sans batterie, tout est tellement plus différent. Pas moins bien, mais ça pulse moins, c’est plus terre-à-terre.

Qu’avez-vous écouté en jazz pendant la composition de French Connection?

Principalement la musicienne de génie Rachelle Ferrel, que j’admire beaucoup. Sa musique me bouleverse.

Votre voix se robotise dans Another power, vous montrez que le jazz ne vieillit jamais, que c’est un genre qui avance avec son temps ?

Exactement. Le vocodeur est la preuve que le jazz existe encore, qu’il grandit avec notre société. On veut jouer du jazz avec les moyens d’aujourd’hui.

Ça nous ramène à la French Touch, l’âge d’or de l’électro français…… Et l’album s’appelle French Connection, comme quoi ! Tout est lié.

Justement, quel est le sens exact du nom French Connection ?

C’est en fait le lien entre la France et moi. Je me suis installée ici depuis peu, j’ai rencontré mes musiciens, j’ai trouvé ma musique, c’est ce qui m’a menée à cet album.

Pourquoi être venue en France ?

La raison de ma venue était personnelle, une histoire de cœur. Je suis arrivée pour la première fois en 2005, mais je me suis officiellement installée en 2011. Au fil des voyages, j’avais bâti des relations et j’ai rencontré le reste de mon groupe en amont.

Pour revenir sur Another Power, c’est un des meilleurs titres… quel est son message ?

C’est aussi la chanson la plus récente, qui paradoxalement ouvre l’album. Je voulais transmettre comment c’est difficile d’accepter la manière dont les gens se comportent entre eux, c’est une invitation à la cohabitation. En général d’ailleurs, French Connection creuse constamment dans la recherche de l’harmonie humaine.

La production est excellente, comment y êtes-vous parvenue ?

En 2015, le groupe a été le vainqueur des Rendez-vous de l’Erdre. Qu’est-ce que ça vous a apporté ?

Ce prix nous a tout simplement permis de faire notre album French Connection. On a entamé la pré-production en 2015 et on a enregistré près de Rennes en mai 2016. Aujourd’hui nous-y voilà.

Avant notre entretien vous sortiez de répétitions. Un nouvel album est en préparation ?

Oui. On prépare forcément les concerts et on travaille sur un nouveau répertoire. Je crois que quand on sort un album, on pense inconsciemment au prochain. Je suis en constante recherche de fraîcheur.

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