bESS, rencontre entre mélancolie et rock bien orchestrés

Mamusicale a eu la chance de pouvoir rencontrer et interviewer  Guillaume, le chanteur  et guitariste de bESS, avant la présentation « live » de son nouvel album, au grand hôtel Raphaël, situé à deux pas des Champs-Elysées.

2016, c’est la sortie de HUMAN, votre nouvel album. Comment avez-vous vécu cette aventure ?

C’est pour nous une aventure qui commence, avec l’arrivée d’un nouveau guitariste, André Margail, qui complète le groupe sur scène avec une pointe rock’n’roll. C’est un guitariste de talent avec beaucoup d’expérience et qui a notamment joué avec Bashung, Niagara, De Palmas…

La sortie de cet album est aussi une très belle aventure humaine puisque nous l’avons réalisé avec l’aide des gens qui nous suivent depuis le début, grâce au système du « Crowdfunding » (financement participatif sur internet). C’est une aventure incroyable où ceux qui nous soutiennent sont heureux de participer parce qu’ils ont l’impression de contribuer en apportant leur petite pierre à l’édifice. Et en réalité, c’est grâce à eux que nous avons pu réaliser ce projet, car produire un disque et partir en tournée demandent beaucoup d’investissement.

Vous écrivez globalement vos textes en anglais sauf sur « j’aimerai », pourquoi ?

J’écris mes chansons d’instinct et l’écriture de textes en français ne m’est jamais venue naturellement de par mes origines anglaises. Le fait d’avoir vécu au Royaume-Uni m’a beaucoup rapproché de la culture anglo-saxonne. Mais pour cette chanson, j’ai écrit un texte en français que j’ai mis en musique. J’ai trouvé que la mélodie sonnait bien et exprimait une belle émotion. Je l’ai assumé, mais je ne sais pas encore si j’écrirai d’autres chansons en français…

Votre nouveau clip « Human » est assez épuré, en noir et blanc, c’est un style que vous voulez donner à bESS ?

J’aime beaucoup le côté noir et blanc parce que cela correspond à ma vision « dichotomique » de la vie, c’est-à-dire le fait de vivre tour à tour des moments heureux et tristes. C’est cette dualité entre la force et la faiblesse, ces deux sentiments forts et opposés, qui crée l’émotion.

J’aime beaucoup l’idée du clip : recréer le lien au sein d’un couple qui ne vit pas que des moments heureux. Car je pense que le lien que nous construisons avec le public lorsque nous montons sur scène ou que nous partageons notre musique est essentiel. La musique c’est rencontrer des gens et essayer de partager avec eux une émotion. Et selon moi, toutes les sentiments sont universels, quel que soit le pays, la langue ou l’endroit où l’on se trouve, les émotions sont les mêmes et la musique permet de les véhiculer sans aucune frontière.

Il y a un côté « french lover » qui se dégage de vos compositions, qu’en pensez-vous ? 

Je n’avais jamais pensé à ce surnom de « french lover » (rires). Dans les chansons que j’écris, j’aime le côté mélodique et mélancolique. La mélancolie est une émotion qui me ressemble beaucoup et en réalité les textes que j’écris sont plutôt sombres.

Comment vous définiriez-vous alors ?

Plutôt comme quelqu’un de mélancolique. Pour moi, chaque événement de la vie est source de mélancolie et c’est cette émotion que j’aime retrouver et qui me touche. Je suis plus ému par une chanson triste qu’une chanson gaie. J’apprécie particulièrement certains artistes qui arrivent à retranscrire cette émotion comme Thom York, Divine Comedy et également des artistes français comme Baden Baden ou Bellanger…

Quelle est l’histoire du groupe ?

Au départ, c’est une histoire solitaire, j’étais seul mais je ne concevais pas de rester seul à faire de la musique. J’ai déménagé il y a quelques années dans le Sud où j’ai rencontré Matthieu, qui était guitariste, et avec qui j’ai démarré cette aventure. Nous avons rencontré Sylvain Philippon, qui nous a vu en première partie de Selah Sue et qui nous a proposé par la suite d’enregistrer chez Cali, avec qui nous sommes devenus proches aussi. Le pianiste de Cali, Julien Lebart, est d’ailleurs intervenu dans notre album pour rajouter des claviers sur nos chansons. C’est donc une famille musicale qui s’est construite au fil du temps et avec qui nous œuvrons dans la même direction.

Votre actualité d’ici la fin de l’année ?

Nous souhaitons jouer un maximum d’ici la fin de l’année pour faire connaître notre nouvel album. Nous allons notamment participer au festival « Les Musicales » à Perpignan le 5 juillet.

A la rentrée nous allons jouer au festival des Coteaux Bordelais avec Sinsemilia (le 10 septembre), avec Puggy au Médiator à Perpignan le 25 novembre, et enfin le 16 décembre à Castres. Nous comptons aussi venir jouer à Paris avant Noël.

Merci beaucoup bESS et nous vous retrouvons donc au festival « Les Musicales » à Perpignan le 5 juillet. Suivez leur actualité sur bess.fr

Marion Talleux