C’est en décembre dernier que je découvre ONLAP sur scène au Bus Palladium. Face à un public conquis et un groupe brûlant d’énergie avec des titres plus explosifs les uns que les autres, c’est sans hésitation que Mamusicale les contacte pour en savoir plus sur ce groupe de rock alternatif. C’est juste avant leur concert au Zèbre de Belleville que je rencontre ces musiciens déjà habités par l’adrénaline du show qui promet d’être bouillant !
Hello ONLAP ! Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ? Comment est né votre groupe ?
Pierre : C’est une amitié du lycée qui dure depuis une dizaine d’années, on a gardé cette passion et on l’a fait évoluer.
Vous êtes artistes indépendants, on sait aujourd’hui que c’est difficile pour les groupes rock alternatifs de se faire passer en radio en France, de signer avec des maisons de disques. Alors qu’au contraire ce style rassemble beaucoup de monde dans les salles de concert. Quelle est votre stratégie pour accroître votre popularité ? La scène ?
Florian : On a pris la chose à l’envers. Cela fait très longtemps que l’on est dans ce style et que l’on voit qu’en France c’est compliqué. Depuis le début nous faisons énormément de scène, et l’on s’est dirigé vers le marketing digital directement. Avec l’explosion instagram, spotify etc… nous avons la chance d’avoir beaucoup de visibilité, de streams grâce à ça. Nous sommes autonomes grâce à ça, c’est beaucoup plus simple.
Finalement, même si vous ne signez pas avec un label, c’est une richesse d’être indépendants, vous avez une plus grande liberté de vos choix, et vous ne vous enfermez pas dans un seul style, un seul genre ?
Franck : Oui exactement, nous avons choisi cette voie là, c’est beaucoup plus long et difficile mais une fois que l’on est autonome en indépendant, tout est ouvert et nous choisissons tout sur tout. C’est beaucoup plus confortable, surtout lorsque l’on a des jobs à côté.
Le développement digital est une vraie chance aujourd’hui pour certains artistes non signés en maison de disque. Vous avez un gros succès sur les plateformes. Mais par exemple sur Spotify, on peut voir que l’on a touché 50 pays avec notre musique. C’est gratifiant et productif pour le succès d’un groupe. Mais ne pensez-vous pas que ça enlève une certaine magie ? La musique c’est un partage, autrefois les fans suivaient vraiment les groupes parce qu’ils n’avaient pas internet, ils allaient communiquer directement avec eux… est-ce que selon vous nous allons beaucoup moins à la rencontre du public ?
Franck : Pour nous c’est un tremplin. Notre groupe a douze ans, et c’est grâce à notre fan base qui nous suit sur les réseaux que l’on réussit à faire de plus en plus de lives. Nous faisons des rencontres improbables, car des gens d’autres pays viennent nous voir en concert grâce à ce développement digital. Et cela permet de toucher des gens qui n’auraient jamais pu découvrir notre musique autrement. On reçoit des messages de Russie, de Norvège, du Brésil…
Florian : Et tous les jours nous parlons avec des gens d’autres pays. Nous échangeons vraiment. C’est un partage différent certes, mais nous pouvons nous développer grâce à ce succès digital, qui nous emmène jouer ailleurs qu’à Paris. Donc nous aurons la possibilité de les rencontrer en tous les cas.
Pierre : Lorsque l’on a commencé, c’était toujours les mêmes personnes qui venaient nous voir. C’était du local. Donc nous avons essayé de trouver un moyen de pouvoir jouer ailleurs, avec un public différent, renouvelé.
“Turn Around” votre nouveau single sorti le 11 janvier, a un son très californien, très été, est-ce un avant-goût d’un prochain album/EP ?
Florian : Alors… non ! (rires) Aujourd’hui nous avons décidé de ne faire que des sorties single. C’est ce qui nous permet de mieux mettre en valeur nos titres, et de faire de meilleures campagnes en sortant une chanson à la fois. “Turn around” nous l’avions déjà faite en acoustique sur un EP et là nous l’avons produite en version full. Ce n’est pas vraiment une nouvelle direction, mais nous voulions faire un titre différent de nos débuts, c’est-à-dire un peu plus punchy. Il faut explorer d’autres terrains. Donc chaque single sera une histoire à part entière.
Quels sont les thèmes qui vous mettent d’accord pour composer ? Avez-vous des thèmes qui vous tiennent à cœur ?
Florian : Nous n’avons pas de thèmes précis. Il y a forcément une recette dans les compositions, mais on ne s’accroche pas un thème. C’est ce qui nous permettra d’évoluer également. Justement un autre avantage de ne faire que des sorties single, c’est de pouvoir avoir une plus grande liberté dans la composition. En faisant un EP, il y a une certaine continuité à avoir par rapport aux thèmes. Or là, nous sommes vraiment libres dans la composition et le choix des thèmes.
Vos chansons sont très travaillées sur la composition, mais vos textes restent accessibles, faciles à retenir…C’est une volonté ?
Pierre : C’est une volonté oui, mais le texte ce n’est pas ce qui nous a amené à faire de la musique. C’est surtout l’instru. Mais au fur et à mesure des années, on essaye d’affiner, de peaufiner nos textes. Mais vu que l’on fait un son qui est très mainstream, qui touche tout le monde, effectivement le but n’est pas de sortir des textes très pointus. Ce ne serait pas cohérent. Nous ne sommes pas dans la recherche de prouesse dans la musique et dans le texte, notre style est accessible et plaît, et c’est ce qui est le plus important à nos yeux.
Comment expliquez-vous que votre style plaise à des personnes qui n’aiment pas le rock à la base ? Qu’est-ce qui peut vous différencier des autres groupes pour plaire à différents auditeurs ?
Pierre : Je pense que ça peut s’expliquer par un public qui est relativement jeune, qui a une méconnaissance du rock.
Franck : Il y a pas mal de clichés autour du rock, on peut penser que c’est agressif. Or nous, nous avons des mélodies plutôt douces, nous n’avons pas un chant saturé, mais presque acoustique finalement.
Florian : On a un son pop aussi, il faut le dire. Il y a un son rock, mais en disséquant tout, il y a des mélodies très pop, qui restent dans la tête. La partie rock est presque accessoire. Le format fait pop également, le son est progressif, il va droit à l’essentiel. Voilà pourquoi notre son parle à des gens qui aiment également la pop.
Pierre : Je pense qu’il y a une question d’héritage aussi. On doit beaucoup à des groupes comme Linkin Park, qui ont évolué avec le temps, touché des cibles différentes. Cela a servi le rock alternatif, car des gens qui n’aimaient pas forcément le rock, ont commencé à écouter des groupes comme Linkin Park. Notre groupe est un peu un mélange de tout ça, car on arrive ensuite sur du rock alternatif plus accessible.
Vous avez peu de clips, est-ce que vous comptez vous pencher là-dessus pour les prochains titres ?
Florian : C’est plutôt un problème de timing. Le plus vieux a sept ans. Mais comme nous sortons des singles régulièrement, nous nous sommes dit que nous allions sortir des lyrics vidéo pour chaque titre. Il y a aussi un sujet de budget. Pour des titres, nous pouvons nous en sortir pour pas trop cher, en revanche pour un clip, il faut trouver un lieu de tournage, une équipe, une post-production… ça coûte tout de suite beaucoup plus d’argent. C’est une question plutôt matérielle.
Franck : Nous suivons finalement la même logique qu’avec nos chansons. Nous préférons sortir un clip de temps en temps mais de qualité et avoir plus d’impact sur la communication. Mais un nouveau clip va sortir en 2019, nous l’avons tourné il y a quelques semaines. Ce sera pour une toute nouvelle chanson, ça va être du lourd et c’est une exclu que nous te donnons !
Certains groupes font des featurings avec des artistes ne leur correspondant pas forcément. Est-ce un projet pour vous aussi ? Faire une rencontre rock avec un style plus rap ou hip hop ? Ou un son digital, rock électro ?
Florian : Totalement ! C’est un projet en attente. Le rap nous tente, l’électro… tout est envisageable ! On aimerait tout faire. Nous ne sommes pas fermés aux autres styles. On aime la musique en général. Nous nous sommes justement construit en indépendant pour pouvoir faire les projets dont nous avons envie.
Ce soir live au Zèbre de Belleville, comment vous sentez-vous ?
Pierre : Très bien ! On a hâte ! Nous avons joué au Bus Palladium en décembre dernier, ça faisait longtemps que nous n’étions pas montés sur scène. Donc juste après le show, nous nous sommes tout de suite dit qu’il fallait vite remettre ça ! C’est vraiment dans ces moments là que l’on peut rencontrer les gens qui nous suivent sur internet, il y a un vrai échange, du partage… et voir les gens chanter nos chansons lorsque l’on est sur scène, ça fait vraiment bizarre mais c’est magique !
Franck : Des gens viennent nous voir en nous disant qu’ils sont venus d’Allemagne pour nous voir… c’est incroyable. L’un d’eux nous a même offert des médiateurs en bois qu’il avait fabriqué ! Ces échanges sont géniaux à partager. Donc oui nous avons très hâte !
La prochaine étape ? Votre actualité ?
Florian : Sortie de notre prochaine chanson, et du nouveau clip… aux alentours de mai. Ce sera le plus gros titre en terme de production car on a mis plus de moyens, pareil pour le clip. Le dernier clip (Running) est sorti il y a longtemps, en plus on ne nous voit pas trop dedans. Pour le nouveau il y aura beaucoup plus de détails, on nous voit vraiment. Plus de concerts sont également à prévoir, notamment en Suisse en avril.
L’objectif 2019 ?
Florian : Le retour clip et le retour live !
Franck : Et peut-être quelques petites chansons d’ici la fin de l’année… ?
Florian : Oui, non, on ne sait pas, chut c’est secret ! (rires)
C’est donc avec la plus grande attention que nous guetterons la sortie de leurs prochains titres et clips… Suivez leur actualité sur leur page Facebook. Et en attendant, (re)découvrez leur dernier titre sorti le 11 janvier 2019 “Turn Around”