Lombre nous fait redécouvrir l’art du “Spoken Word” au cœur de son EP “La lumière du noir” entre slam, rap et électro. Avec sa plume, Lombre met en lumière les paradoxes du quotidien, exprimant en musique des brides de pensées spontanées, avec toujours un message d’espoir. Nous avons rencontré ce jeune artiste à Paris quelques jours avant la sortie de son nouvel EP, à paraître le 10 septembre.
Quelles sont tes influences artistiques (musicales ou non) ?
C’est assez vaste. Je me suis inspiré de plein de choses depuis que je suis petit puisque mon père écoute beaucoup de disques donc ça a beaucoup tourné à la maison. Je n’ai jamais été très fixé sur un style de musique mais pour ce projet là il y a des groupes qui ont eu d’avantage d’influence sur moi. C’est un mélange de rap, de slam, qu’on appelle le « spoken word ». Je pense notamment à Georgio, Orelsan, mais aussi Grand Corps Malade et enfin il y a eu Fauve, bien sûr. Ça a été la plus grosse influence du projet. C’est ça qui m’a permis de réaliser qu’il n’y a pas vraiment de codes dans la musique, en tout cas dans l’écriture. Si tu as envie de déblatérer 10 000 mots à la seconde tu peux.
Il y a eu un peintre qui m’a énormément inspiré, même indirectement, c’est Pierre Soulages. Je ne m’en suis pas aperçu au départ, c’est un peintre de ma ville et un jour on m’a fait remarquer que nos philosophies étaient très proches. C’est un artiste centré autour de l’outre noir dont l’idée est de faire sortir la lumière du noir. Il y a tout un travail d’éclairage pour faire jaillir la lumière, la brillance de ses peintures noires.
Puisque tes textes sont introspectifs, peux-tu citer 3 émotions pour caractériser ton EP ?
Sincérité, spontanéité et ressenti. Il y a vraiment une question de ressenti qui est très forte chez moi. Quand j’écris, il faut que ce soit limpide, fluide.
J’ai noté que tu aimes jouer avec les paradoxes. Alors selon ta philosophie, comment faire brille la lumière dans le noir ?
Ça peut paraître tout bête mais c’est en l’exprimant tout simplement. Je trouve qu’on vit dans un monde où on veut trop être sur le paraître, vouloir se cacher de ces choses qui ne sont pas forcément faciles à assumer. Mais il faut se servir de ces choses-là pour entrevoir l’espoir.
Dans ton titre “Espoir Noir”, tu scandes “La lumière brille encore”, est-ce un leitmotiv pour toi au quotidien ?
Clairement, oui. C’est pour moi très important car j’ai commencé à écrire dans une période assez difficile pour moi, avec le divorce de mes parents et à partir de ce moment-là, l’écriture a été mon exutoire. Ça m’a servi de point de ralliement entre ce que j’étais et ce que je vivais. Coucher ces choses sur le papier me permettait de ne pas les oublier, même si parfois ça fait mal. Et ce leitmotiv il est réel, de me dire ce qui ne m’a pas tué ce jour-là, ça m’a rendu plus fort puisque finalement aujourd’hui je vis de ma musique. Je trouve ça beau quelque part. Encore une fois, je pense que même si on vit des choses difficiles, il faut s’en servir pour aller de l’avant et être dans la lumière.
J’ai vu que le confinement a presque été traumatique pour toi, est-ce que cette période a tout de même inspiré ta plume ?
A une période, oui. Au début quand on a commencé le confinement, ça m’a permis de me recentrer pas mal. J’étais chez moi mais c’était pareil pour tout le monde donc quelque part, tu ne rates rien. On était tous sur pause donc autant en profiter donc oui à ce moment-là il y avait une vraie inspiration et des choses en sont sorties. Mais le post-confinement a été très dur pour moi car ma vie est restée pareille et je ne sais pas jusqu’à quand. On ne sait pas trop quand on va reprendre les concerts, notre métier. Il y a d’autres secteurs mais c’est vrai que le secteur culturel est très touché et c’est ça qui a été très dur. J’ai eu du mal à retrouver l’inspiration à cette période.
Puisque que tu as soif de concerts, parlons-en ! Un concert qui t’a marqué ?
Il y en eu un qui m’a particulièrement marqué parce que c’était à côté de chez moi en Aveyron, j’ai fait la première partie de Bigflo et Oli et c’était la première fois que je jouais devant 5000 personnes. C’était fou car je n’avais jamais fait face à une telle foule et j’ai mis vraiment 3 jours pour m’en remettre. Émotionnellement parlant, il m’a vraiment transcendé.
Mais il y a eu plein d’autres expériences où à contrario, j’ai joué dans des toutes petites salles, notamment lors du Mégaphone Tour, avec des moments très beaux, très touchants. C’est important et c’est une chance de toucher du doigt ces deux expériences.
Le premier et le dernier concert que tu as fait (en tant que spectateur) ?
Le premier concert que j’ai vu de ma vie c’était Henri Dès en 2003 (rires) ! Le deuxième c’était Yannick Noah, et le troisième c’était Gaétan Roussel. C’est marquant ce genre de concert quand tu es enfant !
Et le dernier concert auquel j’ai assisté c’était Izia à côté de Paris en février car j’avais fait sa première partie donc évidemment je suis resté pour la voir se produire.
Je te laisse nous convaincre en quelques mots de venir te voir sur scène le 10 septembre au Pop Up du Label!
Je vais défendre mon nouvel EP que je travaille depuis 2 ans et demi et je suis hyper content qu’il sorte car c’est beaucoup de boulot. J’ai vraiment voulu trouver ma patte, mon identité artistique. Et je l’ai trouvée ! Cet EP sort le 10 septembre et il est totalement révélateur de ce que je suis. Donc ce concert pour moi va être très particulier et forcément ça va être un moment dont je me souviendrai. Alors venez car on va vivre un moment qu’on ne revivra pas de sitôt !
Un grand merci à Lombre pour cette interview. N’hésitez plus à le découvrir sur scène ce jeudi 10 septembre ! Retrouvez toute son actu sur Facebook Instagram Twitter
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