FESTIVAL DES FESTIVALS – Rencontre avec Ruddy ABOAB (Programmateur)

Une programmation unique, 24 artistes, un format inédit. Le Festival des Festivals est né le temps d’un soir, jeudi 27 août 2020, dans le Domaine de St Cloud, là où d’habitude plus de 100 000 festivaliers se retrouvent pour Rock en Seine. Mamusicale a rencontré pour vous l’un des deux programmateurs de l’événement afin d’en apprendre plus.

Bonjour Ruddy,

Peux-tu te présenter à nos lecteurs et indiquer quel est ton parcours dans la musique ?

Je m’appelle Ruddy Aboab, je suis un enfant de radio NOVA. Quinze ans que  j’y travaille. J’ai fait différentes choses mais j’ai très vite pris goût à l’organisation de concerts, de live, de soirées clubs avec l’envie de mettre en avant sur scène ou en studio les artistes que radio NOVA aime défendre. J’ai monté  un show qui s’appelle « Les Nuits Zébrées » qui a une quinzaine d’années maintenant. J’ai toujours créé des événements radios mais dans des endroits extérieurs avec du public. Aujourd’hui je suis directeur musical  de NOVA et aussi co programmateur de Rock en Seine.

Peux-tu nous parler du format inédit concernant cette édition 2020, Le Festival des Festivals ?

Rock en Seine a la particularité d’être en fin de saison des festivals d’été. Avec ce qui est arrivé en mars, personne ne savait ce qui allait se passer et combien de temps ça allait durer. Nous avons commencé à réfléchir fin mai début juin en se disant qu’il fallait que l’on se réinvente, que l’on imagine quelque chose d’autre. Non pas sous la bannière Rock en Seine mais uniquement sur le site de Rock en Seine qui accueillerait, le temps d’un soir, un show télé sans public.

Nous espérions fortement qu’il puisse y en avoir un quand même et ça sera le cas au final. C’est l’occasion de rendre hommage à tous les festivals annulés, aux artistes qui n’ont pas joué depuis des mois ainsi qu’aux techniciens. C’est pour ces raisons que nous l’avons appelé Le Festival des Festivals.

La programmation est 100 % francophone et faite en collaboration avec aussi Didier Varrod de France Inter. Une programmation à l’image de l’ensemble des festivals de l’été. Une programmation mélangée qui mêle à la fois la musique populaire, du rock, du rap, de la musique du monde etc…

Quels sont les artistes que tu attends personnellement ce soir ?

De fait tous, parce que personne n’est remonté sur scène depuis des mois. Mais il y a un duo inédit que l’on a proposé. Ils ne se connaissaient pas avant, c’est Catherine Ringer et Sofiane Saïdi qui rendent hommage à Rachid Taha.

Est-ce que la réflexion est différente en terme de programmation quand il s’agit d’un show télé ?

En théorie oui car on l’a pensée télé. Mais un artiste que l’on a envie de défendre, qui est bon sur scène en festival sans télé, sera bon sur une scène unique le temps d’un soir avec des caméras, ça ne change pas grand-chose.

Nous avons vraiment voulu défendre la diversité de la musique française, des artistes que l’on aurait aimés voir sur scène cet été. Être capable d’avoir Calogéro, Dadju, Camélia Jordana ou encore Sofiane Saïdi, qui est inconnu du grand public ; c’est une diversité des programmations des festivals tout simplement.

Quelle image aimerais-tu que Le Festival des festivals renvoie aux téléspectateurs ?

Que la musique live, sur scène, nous manque terriblement. Nous n’attendons qu’une chose, c’est que ça reparte.

Tu as certainement dû échanger avec les artistes… Dans quelle énergie et état d’esprit sont-ils ce soir ?

Ils sont surpris, dans le bon sens du terme, parce qu’ils sont sur le site de Rock en Seine ! En même temps ils savent que c’est un show télé que le public va être assis et masqué. Ils sont émus à l’idée de remonter sur scène. Certains flippent un peu…

Merci Ruddy, bonne continuation

Le temps a joué avec nos nerfs, pleuvra ou pleuvra pas. Les dieux étaient menaçants alors que nous allions assister à un événement unique avec cette période du COVID . En venant, j’espérais juste écouter du bon son en live même si sur ma chaise et masqué, l’énergie habituelle des festivals allait être difficile à ressentir. Nous étions 1500 privilégiés pour voir un show télé mais pour ce qui est de la senteur des festivals, il faudra encore attendre.

J’ai vraiment apprécié la programmation, des duos inédits même si je n’ai pas la sensibilité musicale pour tous les univers. Une chose est sûre, l’artiste qui a le plus mouillé la chemise c’est Philippe Katerine, toujours aussi excentrique, créatif et unique dans le paysage musical français. Sur le temps d’un titre c’est sans hésitation la prestation de Christine and the Queens qui a frappé fort. Intensité, énergie dégagée, implication vis-à-vis du public, 10/10.

J’espère avoir assisté à la dernière édition du Festival des Festivals et que l’année prochaine les festivals revivront. Je salue l’initiative dans un contexte plus qu’incertain.

rockenseine.com