CARUSO, de son vrai nom, nous arrive avec son 1er album.

Mamusicale a eu l’honneur de rencontrer Caruso juste avant de monter sur scène pour la 1ère partie de Louane au Zenith de Paris. Cet artiste authentique transpire la joie de vivre. Après avoir écrit de nombreuses fois pour les autres, Caruso prépare son 1er album qu’il nous dévoilera très bientôt.

Bonjour Caruso, pour les lecteurs de Mamusicale, pourrais-tu nous parler de ton parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?

C’est un parcours très dense. J’ai toujours fait de la musique mais ça a mis un certain temps pour que j’en fasse mon métier. Entre temps j’ai fait du théâtre, pendant 5, 6 ans à peu près. Je bossais dans un théâtre à Toulouse qui s’appelle les 3T. J’ai eu ensuite des opportunités dans la musique, je suis monté sur Paris et j’ai complètement arrêté le théâtre. C’est au moment où j’ai réalisé que je jouais tous les soirs et que je ne faisais plus de musique, que j’ai décidé de faire la Nouvelle Star. Il me fallait un mouvement déclencheur et de mon petit prisme à Toulouse, c’était difficile d’envisager quelque chose. C’est ma mère qui m’a poussé à tenter l’expérience. Ce n’est pas un élément central de ma vie mais plutôt une parenthèse inattendue. C’est quand même un point d’ancrage dans le sens où il n’y a eu aucun débouché professionnel mais par contre ça a fait quelque chose en moi, comme un électro choc pour avancer dans le milieu de la musique. Ça m’a donné un nouvel élan, comme si un nouvel horizon s’ouvrait à moi.

Quel style de musique écoutais-tu étant enfant ?

J’ai toujours écouté les grands auteurs, je suis très sensible aux textes, j’adore la belle écriture. Les textes me touchent bien plus que les mélodies. J’ai beaucoup écouté Ferré, Brel, Gainsbourg et Bashung que j’adore. Et comme maintenant je suis chez Barclay, je récupère tous les trucs collectors, c’est merveilleux.

Justement, comment t’es-tu retrouvé à signer dans une grande maison comme Barclay ?

Tout est assez logique finalement. Encore une fois, je viens de l’écriture, j’aime les beaux textes. Mes premières opportunités professionnelles ont été d’écrire pour les autres. Progressivement j’en ai proposé de plus en plus et de plus en plus ont été retenus. Tout doucement on parlait un peu de moi, et comme j’avais un studio pour écrire pour les autres, je travaillais pour moi quand il y avait des temps morts. J’ai envoyé plusieurs de mes compositions à différents labels pour savoir ce qu’ils en pensaient. Au départ, je ne devais pas signer chez Barclay mais chez un autre label. Juste avant de m’engager, j’ai dit à mon éditeur que j’avais toujours rêvé d’être chez Barclay, c’était le label de mes rêves, là où il y avait tous mes idoles. Je lui ai dit « juste pour savoir ce qu’ils en pensent, on pourrait essayer ». C’est ce qui s’est passé. J’ai rencontré le Directeur Artistique et là il y a eu coup de foudre artistique mutuel, on était sur la même longueur d’ondes, aussi bien artistiquement que humainement. Quand on s’est vu, on s’est reconnu (rires). Je me suis dit, au-delà que ce soit Barclay, c’est avec lui que je veux bosser, et c’est ce qui s’est passé.

Comment travailles-tu tes chansons, d’abord la musique ou d’abord les paroles ?

Pour moi ça va ensemble, je fais paroles et musique en même temps. Dans l’écriture pour les autres je fais juste le texte parce que c’est une commande. Pour moi il faut mettre l’intention dans le mot pour qu’il sonne juste. Je compose le plus souvent à la guitare, et très rarement au piano. Ensuite on développe les chansons avec mon équipe.

Quels sont les grands auteurs qui t’ont influencé ?

Il y a les grands que j’ai cités tout à l’heure mais il n’y a pas qu’eux. La scène actuelle est très riche. Je suis extrêmement sensible à l’écriture du groupe Volo, c’est plein de finesse et c’est super beau. J’aime aussi beaucoup Benjamin Biolay qui écrit super bien. Il y a aussi Barcella qui écrit avec une grande finesse. Les gens ne s’en rendent même plus compte mais on a une scène française très riche. Il y a plein d’artistes qui proposent des choses magnifiques, et tout le monde peut y avoir accès avec les réseaux sociaux, c’est juste que les gens se noient eux-mêmes dans toutes les propositions.

Tu es en préparation de ton album et la sortie est prévue pour quand ?

Je dirais en fin d’année ou tout début d’année prochaine. Je ne veux pas sortir un disque juste pour sortir un disque, je n’ai pas besoin d’apaiser mon égo à sortir un disque. Je veux qu’il sorte quand les gens auront envie de l’entendre, quand tout doucement on aura dévoilé quelques chansons.

Qui sont les musiciens qui ont travaillé avec toi sur ce projet ?

Il y a un principalement Simon Veyre, qui est mon guitariste, et un ami de longue date avec qui j’ai arrangé les chansons et dont j’aime beaucoup le jeu de guitare, et mon réalisateur, Pierre-Laurent Faure, qui a fait beaucoup d’instruments sur cet album, et avec qui je travaille quand je compose pour les autres. D’autres musiciens sont venus se greffer à différents moments, comme le grand pianiste Jerry Manoukian qui a fait tous les pianos du disque. A la basse, je tenais à faire jouer mon bassiste historique, Olivier Chatel qui était avec moi quand j’avais mon groupe de rock. Il y a aussi un orchestre symphonique sur 2 chansons que l’on a travaillées avec le chef d’orchestre et arrangeur de cordes Brice Davoli. Et j’ai aussi fait appel à Eddy Pradelles pour poser quelques guitares.

Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?

J’écris beaucoup sur l’amour car c’est ce qui me fait vibrer. J’écris aussi sur ce qui me touche. Tiens par exemple je suis en train de boire du jus d’orange et bien je peux faire une chanson sur le jus d’orange car j’adore. Les gens vont dire, tiens, il fait une chanson sur le jus d’orange, et bien non, c’est une chanson d’amour (rires). C’est vrai qu’il y a toujours l’amour en toile de fond.

J’ai lu dans une interview que tu avais fait entre 500 et 700 chansons depuis tes débuts, te rappelles-tu de la toute première ?

Ah non pas du tout. Ça remonte à 10 ou 16 ans, car j’ai commencé à écrire vers 13 ans. J’ai toujours eu besoin d’écrire. Dernièrement on a fêté mes 30 ans et ma mère a sorti tous les souvenirs et différentes choses que j’avais complètement oubliées. Elle a gardé des cahiers entiers de nouvelles que j’avais écrites à 10 ans. Ca explique pas mal de choses du coup.

Comment décrirais-tu en 3 mots ce que représente la musique pour toi ?

Pour moi c’est vital. J’ai essayé d’arrêter à plusieurs reprises quand c’était trop difficile et que ça ne marchait pas, mais j’y arrivais jamais, c’était comme une drogue, je dirais même plus, la musique est quelque chose de nécessaire à mon équilibre. Après je dirais que c’est fort de par toutes les émotions qui me traversent. Et c’est aussi beaucoup de travail.

Quelle est la rencontre qui t’a particulièrement marqué depuis le début de ta carrière ?

Il y a en a plusieurs. Si vraiment je suis pragmatique dans mon parcours, une rencontre qui débouche sur tout le reste c’est la rencontre avec mon éditeur Sylvio Lisbonne. C’est devenu un super pote avec qui on travaille beaucoup et d’une intelligence très rare. A partir du moment où je l’ai rencontré, j’ai trouvé un éclaireur. Il a une valeur inestimable pour moi. Après il y a quelqu’un que je n’ai jamais rencontré c’est Gregory Lemarchal. Je suis très ami avec sa sœur, on était à l’école ensemble à Chambéry, c’est d’ailleurs une de mes meilleures amies. J’étais tout gamin et je voyais son parcours. Il a réussi à me montrer que c’était possible. C’est une rencontre aussi très importante même si ce n’est pas une vraie rencontre. J’étais un petit mec de Chambéry et quand je disais que je serais musicien, tout le monde s’en foutait et se marrait. Mais quand je le voyais je me disais, si un mec qui habite à 20 mètres de chez moi peut le faire alors oui je peux le faire aussi.

Quel est l’artiste avec qui tu rêverais de faire un duo ?

J’adore Gaëtan Roussel donc bien sûr ce serait super, mais comme j’adore les nanas et les voix féminines, je dirais Vanessa Paradis, c’est une icône pour moi.

A quoi ou à qui tu aimerais dire « merde » ?

Je ne suis pas dans la réaction, même avec les trucs les plus difficiles. Je crois que quand on réagit, le problème vient chez nous. Alors que si on ne réagit pas, ce n’est pas de la faiblesse, c’est une force parce que du coup on laisse le problème chez l’autre. Il y a plein de choses à qui ou à quoi je pourrais dire merde, comme tout le monde, mais je pense que ce n’est jamais la bonne réaction. Même aux pires choses je ne dirai rien. J’ai écrit une chanson dans mon album qui s’appelle « Oh barbarie ». Je n’avais aucune envie de faire une chanson sur le terrorisme mais j’en avais besoin car j’étais au Stade de France le 13 novembre. J’ai vraiment vécu la chose de l’intérieur même si je n’étais pas au pire endroit. J’ai senti quelque chose d’horrible et j’ai eu un besoin énorme de faire cette chanson. Dans cette chanson je dis, en gros, que la bonne réaction face à la haine c’est l’amour : même si tu me détestes, je ferai tout pour t’aimer. C’est que ce que j’essaie de faire, même face aux pires choses.

A quoi ou à qui tu aimerais dire « merci » ?

Je dirai merci à tout le monde mais surtout merci à la vie. J’aime trop ma vie. Je dis toujours à mes parents qu’ils ont bien réussi leur coup parce que je suis hyper épanoui. Tu peux me prendre à n’importe quel âge, j’ai toujours été épanoui.

Où irais-tu si tu pouvais remonter dans le temps ?

Si je pouvais changer un petit truc qui ferait du bien à tout le monde je dirais lors de la  1ère guerre mondiale, quand un soldat anglais a Adolphe Hitler dans sa ligne de mire, je lui dirais tire. C’est une histoire dont on ne parle pas.

Quelles sont les 3 chansons que tu écoutes en boucle en ce moment ?

Une chanson de Volo que j’adore qui s’appelle « à mon cou » que je trouve magnifique. Dans le refrain il dit « je t’aimerais encore si ça ne tenait qu’à moi » je suis tellement jaloux de ne pas avoir trouvé cette formule. On a tout dit quand on a dit cette phrase. J’aime aussi beaucoup la musique italienne avec Tiziano Ferro, et Gaëtan Roussel avec sa chanson « Eolienne ».

Quels sont les 3 artistes que tu nous conseillerais de suivre ?

Je dirais Volo, Barcella, et une copine à moi que j’aime beaucoup qui s’appelle Barbara Pravi. J’espère que de très belles choses l’attendent parce que c’est quelqu’un de super et elle a des choses à faire, je le sens.

Quel serait ton mot de la fin ?

Soyons heureux tout simplement car on en a bien besoin. C’est pour ça que j’étais content de sortir ce single « Souris quand même » car cette chanson dit tout ce que je suis. Ce n’est pas la chanson la plus profonde du disque, et même plutôt l’inverse, mais il faut aussi des chansons légères. Donc je dirais que mon mot de la fin c’est souris quand même (rires).

Merci infiniment pour ta grande gentillesse et tous ces mots d’espoir et je te souhaite un très bon concert. 

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