LONGUEUR D’ONDES, magazine indépendant et gratuit sur les musiques actuelles, rock et émergentes fête ses 35 ans. Mamusicale se devait d’être présente à cet anniversaire le 10 juin au Pan Piper (Paris 11éme) pour assister au concert de No One Is Innocent et La Piéta.
Il est 20h30 quand La Piéta entre en scène, masque blanc, dans une robe longue blanche, ses musiciens masqués de noir, un aux platines l’autre à la guitare. Il débute par le titre « Tutto va bene » mais la croix cassée qui orne le fond de la scène semble le contredire. Dès les premières notes, ce mélange d’électro, de rock et de slam vous percute, vous bouscule, vous agresse. Le chant est sans concession, les paroles sont brutales, crues, sombres. La suivante est « j’aime pas les gens », avec un beat transcendant. Pour « Hell-elujah », c’est une immersion techno. Puis c’est « Versés en boules », un slam dont l’intensité va crescendo pour se terminer en cri déchirant. Versés en boule … bouleversé !
Au fil du concert, La Piéta passera d’un blanc habillé à un noir déshabillé. Une autre façon de se livrer tout en restant masqué ?
Un des moments forts est « A la folie », le texte comme sorti d’un esprit torturé est sans cesse répété, psalmodié, éructé dans un rythme électro hypnotiques et des gros riffs de guitare très présents.
Le set se termine par « La moyenne », un incontournable. Le beat qui agresse sur une mélodie entraînante et dansante, exalte un texte noir. La prestation de 50 minutes le confirme, La Piéta dérange et ça tombe bien, elle est là pour ça ! Elle nous a transmis ses douleurs, sa colère, son désespoir avec une énergie poignante ! Michel-Ange ne reconnaîtrait pas sa Piéta, elle est en révolte !
En concert le 7 juillet à Saint-Jean de Vedas dans l’Hérault. Pour la suivre jesuislapieta.com
Pendant le changement de plateau, Longueur d’Ondes offre un cadeau pour son anniversaire, un appareil photo à une personne du public tiré au sort.
A 21h50, NO ONE IS INNOCENT prend possession de la scène. Il n’y a pas de round d’observation, c’est un «Djihad Propaganda » des plus dévastateurs. La meute est lâchée.
NO ONE IS INNOCENT c’est Kemar au chant, Shanka à la guitare, Popy à la guitare, Bertrand à la basse et Gael à la batterie. Le groupe a largement dépassé les 20 ans mais garde la même rage et le même engagement. C’est confirmé avec « Nomenklatura » dans lequel est intégré « la jeunesse emmerde le front national ». Les fans des premiers rangs démarrent les pogos. Le son est fort et agressif, mais comment pourrait-il en être autrement !
« Silencio » autre plage de leur dernier album studio, est tout simplement ovationné. C’est un titre qui emporte l’adhésion de tous. NO ONE IS INNOCENT, c’est toujours et encore de l’énergie brute. Même le lightshow embrase la scène, les musiciens disparaissent dans ces halos de lumières, comme pour mettre leur rock puissant en avant.
C’est au tour du mythique « La peau ». Ce morceau m’inspire l’image d’un bulldozer, conduit par un Kemar en grande forme, qui rase tout sur son passage. Impressionnant. Arrive le moment de la communion avec le public, sur « Drugs », la coutume est respectée, le public est invité sur scène Ce joyeux bordel oblige Shanka à jouer avec le manche à la vertical. La fête est à son comble. Avec « 20 ans », NO ONE se fait didactique pour les novices avec ces paroles : « De la sueur sur les planches et incalculé en concert / Comme si on jouait sa vie / Comme si c’était la dernière. » C’est NO ONE condensé en quelques mots.
Après le rappel, NO ONE nous sert « Chile » puis « Charlie ». Qui a dit que le rock n’est plus la musique de la révolte ? NO ONE IS INNOCENT est imbattable sur scène. Sans se soucier des modes, avec la même rage et le même engagement, toujours authentique, il reste une des sentinelles du rock français
En concert le 5 août à Rousson dans le Gard et le 10 août à Avenche en Suisse. Pour les suivre : Facebook et nooneisinnocent.net